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Publié par René Mettey

Les médias l'affirment, et elle le confirme, Line Renaud a convaincu le président Macron de proposer une loi pour la fin de vie.

Les parlementaires s'agitent.

"L'association pour le droit de mourir dans la dignité" se remet en campagne. Une question : les êtres malades, handicapés, affaiblis, vieillis, qui décident de continuer à vivre sont-ils indignes ?

Je crois judicieux de rappeler ce que j'écrivais en juillet 2019 sur ce blog (et qui me valut des félicitations, et quelques anathèmes) :

Vincent Lambert est donc décédé. 

Pendant ces quelques jours où il a été livré à la soif intense je ne pensais qu'à lui, mon estomac était noué, comme quand j'assistai de multiples fois à la mort lente d'un enfant, mais dans une situation où je ne pouvais rien faire.

Or le docteur Sanchez -à qui je dénis le droit de se dire mon confrère- pouvait agir. En refusant d'être complice et acteur majeur de ce crime d'État. Comment a-t-il pu subir ce spectacle ? Et il n'y a pas eu un médecin-assistant, une infirmière, pour refuser de participer à cette pantomime meurtrière ? Toute cette équipe est coupable, de lâcheté, d'indifférence, d'absence d'empathie. On a pu voir sur les chaînes d'info continues, une infirmière, puis un médecin, expliquer doctement, sans état d'âme, ce que serait la mort de Vincent. "Il va perdre conscience, calmé par les produits injectés, puis le rein va ne plus filtrer, le potassium va augmenter, et le coeur s'arrêter". Je croyais relire le mode d'abattage des visons, paru dans le journal officiel de la république : "on les fait passer dans la cage, on ouvre la vanne du gaz monoxyde de carbone, ils meurent vite, on ouvre la trappe pour qu'ils basculent en contre-bas, on aère la cage". Et, dans un degré de plus, le mode opératoire des camps d'extermination : "on leurs cachent où ils vont, pour les calmer, on leur dit qu'ils vont être douchés, à cause de l'hygiène défaillante du transport, et donc ils n'ont pas de crainte à se déshabiller, on les introduit dans la chambre, on ferme bien les portes, et on introduit le Zyclon B. La mort survient vite et depuis peu sans souffrance extrème". En effet, comme développé dans le film Amen de Costa Gravas, Kurt Gerstein, l'officier chimiste SS, a amélioré le Zyklon B en une forme sans odeur et sans agressivité pulmonaire. Bel humanisme !

Ainsi, par ce crime d'État, le docteur Sanchez, et avant lui le docteur Kariger, se sont élevé au rang du docteur Mengele. La direction du CHU de Reims au niveau des chefs du camp d'extermination d'Auschwitz qui condamnèrent dix hommes à mourir de soif et de faim, dont le père Maximilien Kolbe, canonisé depuis.

Le serment d'Hippocrate que j'ai prêté en 1967, je ne l'ai jamais renié, je lui ai toujours obéi, respectant toute forme de vie, toute forme de souffrance, je n'ai accepté aucun accommodement, même d'État, 

Et que l'on ne déclare pas que j'abuse sous le coup de l'émotion, car, je l'ai déjà écrit, entre l'attitude de ces hommes et les nazis, il y a une différence de degré, pas de nature.

Et quand j'écris que la France s'est placée au même rang que le troisième Reich, c'est que tout l'appareil d'État, conseil d'État, cours de cassation, président -qui a botté lâchement en touche-, se sont acharné à commettre ce meurtre. Dorénavant, on sait qu'en république française, le handicap, la maladie, la vieillesse, la faiblesse, vous mettent en danger d'être retranché du monde des vivants car inutiles. Hitler justifiait l'euthanasie des handicapés mentaux en remarquant que leur entretien coûtait deux fois plus que celui d'un soldat.

L'idéologie mortifère que je dénonce dans mon ouvrage "Les énigmes de la conscience" p.222 & suiv., celle d'un Peter Singer, professeur à Princeton, qui justifie l'assassinat de nouveau-nés ou de handicapés mentaux, "qui n'ont pas conscience d'eux mêmes", a force de loi mentale dans l'esprit des intellectuels d'aujourd'hui ! Peter Singer dans une interview à La Recherche, revue scientifique de qualité, déclare en octobre 2000, que "la doctrine du caractère sacré de la vie humaine n'est plus défendable". Vous avez été entendu, Professeur.

Dans une revue médicale, des médecins, dont la plupart heureusement  opposés à cet assassinat légal, faisaient remarquer que le docteur Sanchez, "heureusement agissait sous le couvert d'injonction légale" et serait protégé ainsi juridiquement,  en fait entonnent l'antienne éternelle du "j'ai obéi aux ordres" des criminels nazis !

À ce propos, on remarquera le silence abyssal et prudent du Conseil National de l'Ordre des Médecins qui  ne trouve rien à redire sur l'éthique médicale et sur le foulage aux pieds du serment d'Hippocrate par Messieurs Sanchez et Kariger. Ce même Conseil de l'Ordre qui aujourd'hui m'envoie une lettre comminatoire pour avoir refusé de payer ma cotisation -de retraité- tant que son bulletin ne rendra compte de mon ouvrage envoyé il y a 10 mois. Évidemment un ouvrage qui parle d'éthique et de conscience des comateux et foetus, ça ne les intéresse pas, de même qu'il n'a pas rendu compte de mon ouvrage en 1997 "Mon enfant est différent". Le handicap mental ? Ah bon, ce n'est pas un sujet médical !

On s'étonnera de me voir comparer notre République et le IIIè Reich et... Israël.  La France, dans ses autorités supérieures, a refusé de tenir compte du comité d'éthique de l'ONU demandant de continuer à donner des soins à Vincent. Or certains beaux esprits reprochent à Israël de n'avoir tenu aucun compte des 321 recommandations de l'ONU ! On voit mal comment nous pourrions à l'avenir renouveler ces reproches !

Quant à l'hypocrisie de la loi Léonettei-Cleys, elle apparaît ici en pleine évidence, et elle ne devrait pas protéger les donneurs d'ordre et exécutants : Vincent Lambert n'a pas souffert car on l'a analgésié des souffrances qu'on lui infligeait ! La mort par la soif est horrible. Le priver d'hydratation volontairement et le calmer ensuite ! Si je jette quelqu'un dans un brasier et que, par compassion, je l'anesthésie ensuite, sera-t-elle un défense admissible devant une cour d'assise ?

Et je serais discret sur l'attitude de la femme et du neveu de Vincent. Comment expliquer un tel acharnement à le faire mourir ? pourquoi avoir refusé le transfert demandé par les parents dans un institut spécialisé dans ce genre de personne ? Je n'irai pas plus loin.

Une épouse, alors qu'un mariage sur deux mène à un divorce, a-t-elle plus de légitimité que des parents à décider de la vie de quelqu'un ? On reste parent pour l'éternité, on reste épouse un temps souvent très court une fois sur deux. J'ai des neveux, que je gâte et qui m'adorent. Depuis les apparitions médiatiques permanentes du neveu de Vincent Lambert, je commence à les regarder d'un  autre oeil...

Enfin cette douloureuse histoire met aussi en lumière l'acharnement haineux anticatholique de cette société. Dans quantité de commentaires, dans les forums, les journaux imprimés et télévisés, on fustige les parents Lambert "catholiques traditionalistes" (j'ai lu et entendu "fanatiques", "obtus"..). Imaginons un instant que ces personnes soient juives... oserait-on écrire les mêmes épithètes ? "ces juifs ultra-orthodoxes s'accrochent à leurs superstitions" ? J'ai continué à réanimer et maintenir en vie des nouveau-nés et enfants bien au-delà du "raisonnable" sur la demande de parents musulmans. Je me souviens de ce père marocain me demandant de poursuivre la ventilation d'un bébé au cerveau dévasté par une hémorragie majeure. Dans tous les cas j'ai accédé à leurs demandes sans jamais les traiter in peto d'islamistes ou d'obscurantistes musulmans.

Mais haro sur les catholiques, ce défouloir permis, légal et recommandé.

Je terminerais sur "l'acharnement thérapeutique". Je suis, en fait je fus, un partisan de l'acharnement thérapeutique. On pourra lire dans mon ouvrage cité, p.155 ("la fillette et la mort") que mon équipe et moi avons ramené de la mort une fillette en 12 heures de cet acharnement. On y verra aussi qu'une équipe américaine a encore fait mieux que nous, en durée, en technique, en profondeur de l'aspect mortel ("nous nous acharnions sur un cadavre").

Après cet épisode, les handicapés comme Vincent (1740 paraît-il en France), les personnes très âgées -quand ma belle-mère a été hospitalisée à 94 ans, la première demande de l'équipe soignante a été de savoir s'il fallait prévoir un passage en réanimation si les choses s'aggravaient-, les dépendantes, sauront qu'elles ne sont plus les bienvenues dans notre république et pourront se méfier des médecins et directeurs d'hôpitaux.

Addendum 1: pour prévenir tout de suite les habituelles répliques hargneuses, je précise, comme écrit dans mon CV et "ce que je crois", que je ne suis pas catholique, appartenant au courant du protestantisme libéral -je suis même unitarien- et membre de l'association "pour le droit à une mort choisie".

Addebdum 2 : À la suite de cette publication,  le bureau de l'association nommée m'a fait l'injonction de paraître devant le conseil d'administration-polit büro pour faire mon "auto-critique" à la mode maoïste, sous peine d'exclusion. Je les ai envoyeé se faire lanlaire, comme le chantait Barbara.

 

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