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Cet ouvrage est paru fin juillet 2018 sous le titre "Les énigmes de la conscience" (Éditons Frison-Roche, Paris).  C'est pourquoi vous ne trouverez ici que des extraits significatifs, mais aussi la dernière version augmentée de mises à jour (en caractères bleus).

XI. ANNEXES.

                                                                                       

 Annexe XI.1 L'être et la conscience.

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  ANNEXE XI.2 Le cervelet.

  Le cervelet, organe jusque-là reconnu pour s'impliquer seulement dans la régulation motrice, semble être impliqué dans la cognition! [Journées Parisiennes de Pédiatrie 2005 p. 189, Flammarion éd.]

 

De plus :              

Le cervelet joue un rôle dans la mémoire.

D[XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX]ate de création : 11 octobre 2005

 

  ANNEXE XI.3   La  conscience : le vide ?  

 

       Cette idée que la conscience puisse être contenue par le vide est assez ancienne dans l’histoire de la pensée humaine. Les Hébreux, après avoir construit le temple de Jérusalem, placèrent dans le dernier réduit, le "Saint des Saints", l’arche sacrée, contenant les tables de la Loi censées avoir été gravées par le doigt de Dieu lui-même. Lorsque Nabuchodonosor eut déporté les Israélites à Babylone et que Darius ait permis à ce peuple, devenu les Juifs, de reconstruire leur temple, ils réédifièrent le Saint des Saint, mais le laissèrent… vide. Il est à noter que pour les peuples de l’antiquité, le temple est le lieu où habite le dieu, que ce soit chez les peuples du proche orient ou les Égyptiens, les Grecs, et que seuls les prêtres, prêtresses ou vestales, et clercs, peuvent pénétrer au cœur le plus sacré du temple.

    À Jérusalem, seul le Grand Prêtre, une seule fois par an, pénétrait dans le Saint des Saints, pour y rencontrer Dieu et y prononcer Son nom : il se tenait face au vide, à Dieu, la conscience universelle.

 

    Lorsque  Muhammad (Mahomet) voulut établir le monothéisme absolu en remplacement du polythéisme des Arabes, il fit extraire de la Kaaba les idoles de chaque tribu arabe, pour les remplacer par… le vide ! Et ce vide personnifie le Dieu universel, car le prophète ne fit pas détruire ou rendre sans destination religieuse cet édifice, mais il en fit au contraire le lieu central de la foi musulmane, lieu vers lequel se tournent cinq fois par jour tous les musulmans du monde, lieu autour duquel les pèlerins tournent lors du grand pèlerinage annuel.

Du fait de la filiation évidente ente le judaïsme et l’Islam, on doit relever que cette idée de la représentation de Dieu par le vide a été connue de Mahomet, mais l’idée a dû s’imposer comme idéologiquement pure.[3]

 

      Et évidemment, au contraire des dieux des mythologies et religions polythéistes qui, par leur multiplicité même, ne peuvent être conçus que comme des individualités, le Dieu du monothéisme est synonyme de conscience universelle.

 

       C’est cette idée qui m’a fait représenter la conscience comme une boîte étanche et obscure vide, des rais de lumière filtrant par des trous dans les parois la représentant nourrie par la voie des sens. [Voir "Johnny s’en va-t’en guerre" dans  "Mon enfant est différent"F p. 228-229].

 

 

ANNEXE XI.4  Jean Charon :   la conscience est dans l'électron.

 

    Jean Émile Charon, physicien de renom international, ayant complété la théorie de la relativité, spécialiste des particules subatomiques, a été conduit, comme beaucoup de scientifiques de cette discipline, à s’interroger sur l’esprit et la conscience. Par des considérations difficiles à suivre, établissant un parallèle entre les propriétés du trou noir, de l’électron et de l’esprit, ─ capter toute information les entourant, les retenir indéfiniment, en garder la mémoire donc ─ la conscience est localisée dans les électrons ! Pour un homme, c’est la somme des consciences de tous les électrons qui constitue la conscience de l’être complet.

    Néanmoins, là encore, Jean Charon ne distingue pas esprit et conscience[4].

Par la suite, étendant l’équivalence esprit-électron à toute particule, dès lors, il en vient à établir qu’esprit et matière sont la même chose[5]. Nous revoilà à Spinoza !

 

 

  ANNEXE XI.5  DESCARTES.

 

      Descartes est classé comme le meilleur illustrateur du dualisme  "âme-corps". Il semble bien qu’en fait, exposant ses thèses sur la nature de l’homme et donc du rapport esprit-corps, il ait été à l’origine pour une unité de ces deux entités, et donc ait pris parti pour un monisme ou un matérialisme. Mais la crainte du bûcher, qui n’était jamais très loin en ces temps pour tout suspect d’hérésie, lui fit certainement changer, non pas sa conception, mais son exposé de ce rapport. Sinon, comment lire sans rire cette interaction entre l’âme et le corps au niveau de la glande pinéale[6] ! Pourquoi pas tout le cerveau ? Et s’il faut réduire, pourquoi pas l’hypophyse, qui se trouve à l'autre extrémité du corps calleux, mais en avant et bien plus grosse ? Et les animaux ayant eux aussi une glande pinéale et ayant eux aussi des comportements adaptés, pourquoi eux aussi n’ont-ils pas d’âme ?

     Il semble que Spinoza lui aussi, pourtant dans les Pays-Bas réputés tolérants, mais pas trop peut-être, ait eu la même reculade lorsqu’il déclara, se contredisant totalement dans ce que sa philosophie avait de plus novateur et fondamental, « que celui qui penserait que Dieu et la Nature sont la même chose, ferait une grossière erreur ».

 

    "Cogito ergo sum" n’implique pas le dualisme,  tout au contraire !

 

ANNEXE XI.6  Les rats sont capables d'empathie.

 

Par Cyrille Vanlerberghe.   ACTUALITÉSciences.

Mis à jour le 09/12/2011 à 15:27 | publié le 08/12/2011.

 

 

    "Des rats ont fait l'effort d'ouvrir un verrou qui maintenait enfermé un autre rat, alors qu'aucune récompense ne leur était proposée.

 

     Des rongeurs ont fait l'effort de libérer leur congénère et ont choisi de partager du chocolat."

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 Annexe XI.7   Intelligence animale
(Courrier International - 7 avril 2005)
 

   « Le plus grand congrès jamais organisé sur le sujet s'est tenu fin mars à Londres. De très nombreuses études ont alors permis de conclure que certaines bêtes, jugées parmi les plus stupides, sont en réalité tout à fait capables de ressentir des émotions dites humaines ─ jalousie, amour, chagrin ─, voire de comploter. Les résultats sont formels. Les moutons sont des physionomistes hors pair, préfèrent les sourires aux grimaces et se languissent des absents. Les cochons trompent leurs homologues pour pouvoir se goinfrer. Les poulets sont plus malins et peuvent renoncer à une récompense immédiate sachant qu'une portion plus copieuse pourrait leur être octroyée. Enfin, les mulots sylvestres bricolent leurs propres panneaux indicateurs à l'aide de petites branches et cailloux pour délimiter les endroits où la nourriture abonde. Ils prendraient même des raccourcis pour regagner leur trou ! Pas bête la chouette  ». 

 

 

Annexe XI.8 L'existence de l'Univers et la conscience.

 

     Dans un affrontement télévisé, André Jacquard, le généticien médiatique esprit-fort bien connu, rabroua une personne qui s'interrogeait sur la vie au-delà de la mort, par une phrase bien sentie: « il y a des tas d'autres questions bien plus intéressantes à se poser que celle-ci ! ».

       Eh bien Monsieur Jacquard, qui pensiez que vos compétences en génétique vous permettaient d'asséner des jugements implacables sur tous les sujets, vous aviez tort! La persistance de la conscience après la mort matérielle est LA question essentielle[7] !

  [XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX]

   

      Quand je serai mort, l'univers pour moi n'existera pas et n'aura jamais existé. Quand nous serons tous morts ainsi que nos descendants, l'Univers n'existera plus et n'aura jamais existé !

       Donc si la conscience ne survit pas à la mort, l'Univers n'existe pas !

       Monsieur Jacquard, cette question est bien fondamentale (mais vous avez sans doute aujourd'hui la réponse ...). 

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  L'astrophysicien Trinh Xuan Thuan,  écrit dans "Face à l'Univers" [Arthème Fayard, Pluriel, 2017], tout un chapitre : "Un Univers conscient de lui-même"(p.33-40). Entre autres, « J'irai encore plus loin : l'univers primordial portait en germe non seulement la vie, mais aussi la conscience». Il développe l'argument classique quantique de l'observateur et de l'objet observé, pour conclure : « nous pouvons penser que la conscience participe par sa présence à la genèse même de l'univers car sans elle, le cosmos n'aurait pas lieu d'être ».

       Pour Trinh Xuan Thuan, la conscience participe à la création de l'univers, elle lui coexiste,  je diffère de cette interprétation en faisant de la concience l'antécédent de la création, elle lui préexiste.

Addendum 1. Le temps n'étant qu'une variable relative et attachée à un événement immanent, il est justifié d'énoncer : si la conscience ne survit pas à la mort, quand toute conscience disparaîtra, l'univers n'existera plus, n'aura jamais existé.

Si alors l'univers existe ici et maintenant, c'est que la conscience survit à la mort!

CQFD aurait conclu Spinoza.

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ANNEXE XI.9

Expérience de mort imminente : la médecine désemparée

15 décembre2001, par Anne Mignot et Sébastien Le Jeune

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     À mesure que la recherche médicale se penche sur le sujet, on en vient à douter qu’elle trouve un jour la clé de l’énigme. D’aucuns disent qu’il s’agit là de la dernière frontière, du plus grand défi lancé à la science. C’est en tout cas le point de vue du Pr Christopher French, psychologue à l’université de Londres. Même s’il respecte particulièrement l’approche prospective de l’étude van Lommel dans son éditorial [2], il n’en est pas moins clair que le doute subsiste, et pour longtemps. « La nature des relations cerveau-esprit et la possibilité d’une vie après la mort sont parmi les questions les plus profondes ayant trait à la place de l’homme dans l’univers. »

 

     Mais peut-être vaudrait-il mieux laisser le soin aux philosophes et aux théologiens le soin de théoriser là-dessus – et leur laisser un peu de magie à cette terra incognita. Car quelque part nous avons chacun la vérité enfouie au plus profond de nous. Ne faut-il pas mourir pour la connaître ?  » 

Anne Mignot et Sébastien Le Jeune

Pour en savoir plus

[1] van Lommel P, van Wees R, Meyers V, Elfferich I. Near-death experience in survivors of cardiac arrest: a prospective study in the Netherlands. Lancet. 2001 Dec 15; 358(9298):2039-45.

 

[2] French CC. Dying to know the truth: visions of a dying brain, or false memories? Lancet. 2001 Dec 15;358(9298):2010-1.

 

 

 ANNEXE XI.10 États modifiés de conscience. Deux exemples démonstratifs.

 

    En plus des expériences vécues dans les comas, rêves, anesthésies et expériences de mort clinique ou imminente, de nombreux états de conscience sortent du schéma classique de la conscience, celui où celle-ci se vit dans un temps linéaire et constant, et où l'environnement correspond à ce que l'on perçoit habituellement par nos sens : les paroles entendues sont émises par des personnes, et que l'on peut toucher, la lumière vue l'est par le soleil ou des ampoules etc.

     On a coutume de les grouper sous l'appellation d'"états modifiés de conscience". Ceux-ci sont éprouvés dans l'immense majorité des cas quand la vie du sujet est en jeu, et dans des circonstances exceptionnelles de stimulation excessive des sens classiques ou somesthésiques. En cela, elles se rapprochent des expériences de mort imminente.

     Le champ de ces états modifiés est vaste et les étudier n'apporterait pas de gains supplémentaires majeurs pour notre propos.

 

     Je n'en extrairai que deux cas.

 

      Le premier confirme qu'au-delà de ce que ressent le cerveau, un "quelque chose" assiste à la scène, et que ce "quelque chose" peut être observé par un autre "quelque chose". Voir la remarque de Douglas Hoffstader, dans la conclusion de son ouvrage, citant J.R. Lucas, d'Oxford : « En disant qu'un être conscient sait quelque chose, nous affirmons non seulement qu'il le sait, mais aussi qu'il sait qu'il le sait, et qu'il sait qu'il sait qu'il sait, et ainsi de suite, aussi longtemps que nous voulons bien nous poser la question ». Voir aussi ce que déclarent  E. Filevitch, P. Haggard et coll., dans le premier chapitre de ce livre :   « La conscience apparaît ainsi, de plus en plus, comme spectatrice des actions [décisions ? NDR] prises par le cerveau à notre insu, au niveau préconscient  ».

  Le second pose le problème de la réalité du temps linéaire et immuable.

 

Double conscience et aviateurs.  

     [XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX]

       Ressurgit toujours la poupée russe de l’éternel problème : qui prend conscience que je suis conscient ?

 G.I. au Vietnam  

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Annexe XI.11 LET THE QUANTA ALONE. Laissez la physique quantique tranquille.

   

      Il semble que, lorsqu’un théoricien de toute discipline ne sait plus comment justifier ses propositions, il fasse appel à la physique quantique pour se justifier. Les théoriciens des neurosciences n’échappent pas à cette pirouette. Eccles[9]y fait appel pour expliquer l’action de l’esprit immatériel sur la transmission synaptique, sans se risquer à produire les équations correspondantes…

      Penrose (op.cit.), mieux encore, nous l’avons vu, fait appel à des « mathématiques quantiques » qui restent à inventer[10] !

       Alors, laissons les quanta tranquilles !  

   


Lire la suite :

http://www.rene-mettey.fr/pages/LE_CHAMP_DE_CONSCIENCE_15_Bibliographie-9007323.html

 

 

 

[1]Papiers Gödel. C. Ph. Transcription C. Dawson, t. VIII, p.579. Cité par Pierre Cassous-Noguès. Op. cit. p.135

[2]Grasset, Paris, 1997.

[3] Les successeurs du prophète ont dû oublier cette notion, car l’intérieur de la Kaaba n’est plus vide… mais cependant simplement décoré, et on peut s’y tenir. Les photos sont facilement accessibles sur internet.

 

[4] « qu’est-ce qu’un esprit ? c’est une conscience. Qu’est-ce que l’Esprit ? C’est la conscience cosmique »

« conscience : c’est tout domaine qui se connaît, se voit lui-même dans son unité […] et qui peut dire virtuellement "je" parce qu’il est présence à soi ».

[5] « L’Ésprit ne trouve pas la Matière comme opposant, il la constitue, il en est l’étoffe ("stuff") »

[6] Appelée depuis épiphyse, dont on ne sait toujours pas grand-chose, si ce n’est qu’elle gouverne le cycle veille-sommeil par une hormone, la mélatonine.

 

[7] To be or not to be, that is THE question...

[8] Havet I,6 ; Brunschwig VI, 347

[9]  J.C.Eclles Proc. Nat. Acad. Sci. 1992,89, 7320-24

[10]C’est pourquoi j’ai intitulé ce chapitre "laissez les quanta tranquilles" en anglais, car après la physique voici les mathématiques qui deviennent quantiques !  Bientôt la philosophie, la psychologie…

 

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