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Cet ouvrage est paru fin juillet sous le titre "Les énigmes de la conscience" (Éditons Frison-Roche, Paris).  C'est pourquoi vous ne trouverez ici que des extraits significatifs, mais aussi la dernière version augmentée de mises à jour (en caractères bleus).

 

VII. PROBLEMES CONNEXES : le coma, l'anesthésie, la mort.

 

             VII.1 LE COMA .  L'ANESTHÉSIE.

    Une neurobiologiste américaine, Jill Bolte Taylor[1] a raconté dans un ouvrage en 2006 l’histoire de son accident vasculaire cérébral. Qui peut mieux étudier et rendre compte de ce type de phénomène qu’une professionnelle ? Plongée brutalement dans le coma, elle mit longtemps à en émerger, subit une longue rééducation pour recouvrer l’usage de la parole et de la locomotion. Elle narre avoir assisté "de l’extérieur", et avec un parfait détachement, à sa période comateuse et à la première partie de sa rééducation, étant d’ailleurs dans un état "à mi-chemin de l’extérieur et de l’intérieur" tant qu’elle n’avait retrouvé que partiellement l’usage de la parole, ne se réappropriant son corps et ses émotions qu’à la phase finale de son rétablissement. ["My stroke of insight", Pinguin group, New-York 2006; traduction en français : "Voyage au-delà de mon cerveau". Jean-Claude Lattès éd. Paris 2008] 

  

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   Une question peut alors être posée : l’immersion d’un corps dans le champ de conscience ne provoquerait-elle pas l’apparition de l’intellect par le cerveau (le coefficient intellectuel, Q.I.) et l’émotion par le corps en son entier (le coefficient émotionnel, Q.E.) ?[4] Ou, autre dichotomie possible, l’intellect est produit  par le néocortex dans ses neurones, et l’émotion par le reste du névraxe : système glial, cervelet, moelle, système neurovégétatif, depuis que l’on sait que le système glial et le cervelet participent aussi à la conscience et l’intelligence ?

 

    L'expérience de Pamela Reynolds-Lowery[5]pose aussi la question de savoir si un système nerveux en activité est nécessaire à la présence de la conscience, ce qui peut aussi inférer que la présence même du système nerveux  n'est pas nécessaire !

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    Une expérience personnelle va en ce sens d’une persistance de la conscience, parfois certes diffuse, mais précise, chez le comateux.

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LES ANESTHESIES PROFONDES.

 

    L'anesthésie profonde est assimilable à un coma. D'ailleurs, les professionnels ne disent-ils pas "plongé en coma artificiel" ?

 

    Certains patients ont pu rapporter tous les détails de l'intervention qu'ils avaient subie. Et les psychologues, psychiatres, positivistes de toute sorte de conclure que les opérés avaient entendus ce qui se disaient autour d'eux pendant l'anesthésie, l'avaient enregistré en mémoire, puis reconstituaient l'histoire après coup, comme nous reconstituons un rêve, car, si nous sommes conscient "pendant un rêve", c'est que nous nous en souvenons au réveil.

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La biochimie de l'anesthésie.

    Dans un congrès de pédiatrie [Archives de  Pédiatrie 2006;13/6:775], V. Laudenbach et l'équipe Avenir-Inserm, essayent de définir les modes d'action des anesthésiques (action sur les canaux ioniques des neurones, sur certaines  protéines et non pas lipides comme on le croyait jusque-là, etc.) mais déclarent eux-mêmes qu'ils sont incapables de définir à aucun moment comment ces actions chimiques entraînent la suppression de la conscience[10].

On le constate donc encore, les études sur les comas et anesthésies profondes ne sont capables de fixer ni les conditions physiques et biochimiques permettant  l'émergence de la conscience ─ ni d'ailleurs de sa disparition ─, ni  le lieu où elle se trouve.  

 

         VII.2 LA MORT. Définition. 

 

    La mort ne peut a priori fournir le moindre apport au problème de la conscience, puisque nul n'étant revenu de la mort pour en témoigner, nul ne peut dire que la conscience disparaît avec la mort !    Soit nous sommes vivants, alors nous ne pouvons témoigner d'un état qui n'est pas le nôtre, soit nous sommes morts, et si la mort est l'extinction de toute conscience, nous ne sommes plus en état de nous poser la question !  

    En revanche les états de conscience modifiée induits par des " Expériences de mort imminente", "Near death experiences", E.M.I., "Expériences de mort clinique" et autres appellations, peuvent orienter notre conception de la conscience. On a pu en voir quelques exemples dans le paragraphe précédent, et on peut se reporter au chapitre plus bas "Expériences de mort clinique", IX.6.

    Cependant il convient dès ici de définir la mort dans une perspective moderne, et non plus moyenâgeuse[11]ou du XIXèmesiècle !

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Ceci était la définition d'hier de la mort.

   Aujourd'hui aucune de ces constatations, ni leur combinaison, ne peut être considérée comme signe d'un état irréversible.

 

   Car cette définition, "c'était avant" !  Avant quoi ? la réanimation, les chirurgies cardiaque et neurocérébrale, l'hibernation médicale!

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   Mais différence entre la mort d'hier et celle d'aujourd'hui : hier le sujet ne revenait jamais à l'état vivant, aujourd'hui, il le peut!

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    Aujourd'hui, la définition de la mort est: "on est mort quand votre état d'arrêt des fonctions vitales est irréversible si personne n'agit sur vous".

    Les Américains, persuadés de ce fait, appellent d'ailleurs leurs unités de réanimation des "resuscitation units".

   On ne peut aujourd'hui parler d'état irréversible que lorsque le tissu cérébral entre en état de putréfaction...

 

   C'est pourquoi les rapports de personnes ayant vécu ces "morts cliniques" d'aujourd'hui doivent être pris en considération et peuvent nous aider à comprendre le phénomène de la conscience.

 

  [Se reporter ci-dessous à "IX.6 : expérience de mort clinique"].

 

VII.3 LES ÉPILEPSIES, LA MÉDITATION, LES PARASOMNIES.

   

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   VII.4 LES RÊVES.

 

       L'état de rêve plante une sérieuse épine dans le pied de qui veut définir la conscience. J.R. Searle, on l'a vu dans le premier chapitre, se heurte à ce problème. Il définit la conscience comme « l'état dans lequel nous nous trouvons entre le réveil et l'endormissement, le coma ou la mort », et tout aussitôt complète  « le rêve est aussi une certaine sorte de conscience ». Belle manière d'éluder le problème!    

       En fait le rêve ne fait que renforcer la définition axiomatique qui place la conscience en dehors du système nerveux et de toute matérialité.    

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           VII.5 LA MÉMOIRE.

 

           L'abord du rapport de l'état de rêve avec la conscience entraîne celui de la mémoire avec cette même conscience.  

            Beaucoup d’auteurs, à la suite de Bergson ("conscience signifie d'abord mémoire") s'autorisent à en faire des synonymes : « la conscience, ou la mémoire, car il n'existe pas de conscience sans mémoire...»

 

             En fait mon expérience de clinicien évacue vite ce problème

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Lire la suite :

http://www.rene-mettey.fr/pages/LE_CHAMP_DE_CONSCIENCE_10_ces_animaux_qui_attendent_leurs_maitres_et_autres_capacites_animales_de_conscience-9007313.html

 

[1] Elle est docteur (PhD) en neuroanatomie de l’Université de Médecine d’Indianapolis. Diplômée de Harvard, elle y a travaillé dans la section psychiatrie où son travail consistait à identifier les différences de connexions dans le cerveau (au niveau chimique et moléculaire). Elle travaille aussi pour The Harvard Brain Tissue Resource Center, pour The Midwest Proton Radiotherapy Institute et pour The National Alliance on Mental Illness.  

[2]Dr Raymond Moody.   La vie après la vie.  Ed France Loisirs (préface d’Elisabeth Kübler-Ross. 1979)

 

 

[3] Intervention neurochirurgicale où l’on repère exactement l’emplacement où l’on introduit des électrodes dans le cerveau. Elle se réalise sans anesthésie générale, le patient restant conscient et pouvant ainsi décrire ce qu’il ressent.

[4] Cette distinction Q.I. et Q.E. est une notion nouvelle imaginée par les psychologues, indépendamment de toute recherche neurologique, pour rendre compte d’une différence qu’ils observaient dans les capacités intellectuelles pures et émotionnelles de leurs patients.

 

[5] Rapportée par JJ Charbonnier, "Sept bonnes raisons de croire à l'au-delà".  et par   Sabom MichaëlLight and Death: One Doctor's Fascinating Account of Near-Death Experiences, Grand Rapids, MI: Zondervan, 1998  

[6] Enregistrer des potentiels évoqués auditifs consiste à produire des sons dans le conduit auditif d'un patient et enregistrer les ondes cérébrales de la région auditive du cerveau (tronc cérébral). On peut ainsi savoir si un nouveau-né est sourd ou entend, ou si un comateux entend ou pas. Dans le coma profond, ou "dépassé", ou la mort, nulle onde n'est enregistrée. 

[7] Obédience maçonnique traditionnelle, régulière et reconnue au plan international, de tradition théiste (la croyance en Dieu est exigée des candidats) et spiritualiste.

[8] Réunion rituelle avec un travail auquel  tous les frères participent.

[9] Décrivant les premiers stades de la mort, le Bardo Tödol dit « Tu te sens devenir lourd et ton esprit descend à travers ton corps, tu t'enfonces à travers le sol ». Références : vide infra IX.6 "expériences de mort clinique".

[10] En cela, honnêtement, ils rejoignent Koch qui reconnaissait être "intrinsèquement incapable d'expliquer comment des neurones peuvent donner naissance à l'expérience subjective". Vide supra chap. IV.
 

[11] J'emploie à dessein le terme "moyenâgeux" et non "médiéval".

 

[12] On se demande avec étonnement ce qui chagrine tant des membres des divers clergés que des témoignages semblent témoigner d'une après-vie, ce qu'ils nous serinent depuis 2000 ans? Ceci demanderait une étude psycho-analytique...

 

[13]  Les formes cliniques sont les aspects différents sous lesquels une même maladie peut apparaître. En linguistique, cela correspondrait aux différents dialectes d’une même langue.

[14] Vulgarisée, et ridiculisée, il y a quelques années sous le vocable de "méditation transcendantale" par quelques escrocs…

[15] Technique de a méditation zen.

[16] L'illumination.

[17] En Serbie, pendant la guerre civile, cinq enfants prétendirent, du moins rapportèrent, voir la Vierge leur apparaître. Ce phénomène se poursuit à ce jour pour trois de ces jeunes gens.

[18]"Neuro-esclaves : techniques et psychopathologie de la manipulation politique, économique et religieuse". Paolo Cioni & Marco Della Luna. Editeur : Macro Editions; 2e édition revue et augmentée, 2013

[19] On juge de l'embarras des tribunaux devant un "coupable" sans antécédents de violence et qui s'entendait bien avec son conjoint !

 

 

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