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Publié par René Mettey

 

 

René   Mettey

 

 

 

 

 

MOLOCH

le Dieu Mauvais

 

(Le livre qui rend fou)

 

 

 

ESSAI

 

 

 

 

 

 

Du même auteur :

           

Louis et Caroline. La Pensée universelle. Paris 1972. Roman.

Mon enfant est différent. Frison-Roche. Paris. 1996. Manuel pour professionnels et familles d'enfants handicapés.

Les énigmes de la conscience. Frison-Roche. Paris. 2018. Essai.

 

En collaboration :

L'obstétrique actuelle. Jacques Peter. Éditions P.S.R. 1991. (périnatalogie, néonatologie, génétique).

Métabolisme phosphocalcique et osseux de l'enfant. 1e édition. Michèle Garabédian et al. Médecine Sciences. 1993. (Le magnésium chez l'enfant).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dédicace :

 

 

À FRIEDRICH NIETZSCHE

À MÈRE TERESA

 

ARCHÉTYPES  DU HÉROS CHRÉTIEN

 

 

 

Table des matières.

 

Avertissement.

Avant-propos.

Préface.

Chap I Le grand Dieu sémite El et sa descendance. Les Dieux sémites. Canaan, Carthage.

Chap II. YHWH, Dieu tribal sémite des hébreux et des juifs. Le christianisme. Le catholicisme, le protestantisme. L'orthodoxie. Le Dieu jaloux.

Chap III. Islam et Allah (le vieux Dieu sémite El : Al Ihla = Allah)

Chap IV. Les tentatives d'échapper au Dieu mauvais :

            Zoroastre, manichéisme, bogomiles, cathares, hindouisme. Les bouddhismes.

Chap V. Les religions d'Amérique précolombiennes.

Chap VI. Les celtes, germains, scandinaves.

Chap VII. Les religions de tolérance : polythéisme égyptien, grec, romain.

Chap VIII. Quelques exemples de la bonté de Dieu.

            L'amour et le sexe.

            Dieu éprouve ceux qu'il aime.

            La justice.

            Dieu se réjouit des sacrifices humains.

Postface.

Bibliographie

Addenda.

            Deux nouvelles en mille mots.

                        Acte de contrition.

                        Annales akashiques.

 

            Nietzsche, Mère Teresa, archétypes du héros chrétien.

 

Avertissement.

            Attention ! Ce livre peut rendre fou ! Si vous décidez de le commencer, vous devrez le lire jusqu'à la dernière ligne du dernier paragraphe.

            Je vous aurais averti, et ne serais  responsable ni des dépressions, suicides, hospitalisations en réanimation ou psychiatrie, ni d'apostasie, sortie des ordres,  de ceux qui n'auraient pas suivi mon conseil.

 

 

 

Avant-propos.

            Je vais démontrer en ce livre qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Belle découverte à vrai dire ! Non, terrible découverte, car il est le Dieu Mauvais.

            Je suis le seul, depuis l'origine des temps et parmi les penseurs, à arriver à la conclusion de cet ouvrage. Les peuples de l'antiquité en avaient déjà émis l'hypothèse, surtout les Babyloniens, avec leurs dieux ayant gardé l'immortalité pour eux et laissé la mort aux hommes; mais ils en étaient restés au polythéisme pour adoucir le message. Les dieux se partageaient les rôles. Chez les Égyptiens, Seth est un dieu mauvais, mais Amon un roi équitable, Osiris une promesse de résurrection. Chez les Babyloniens, si on est soumis aux dieux, ils vous permettent de chanter, aimer, se remplir la panse avant la mort (Épopée de Gilgamesh). Chez les Grecs, Romains, Celtes, Nordiques, les dieux sont amoraux, sans bonté, mais peuvent faire partager aux hommes un peu de leur félicité : les guerriers morts au combat vont au paradis de Wotan ou Odin. Mais pour tous les autres : les limbes, les Champs Élysées, lieux un peu moins pénibles, réservés à une petite élite (Romains, Grecs) ! Les monothéistes, par désespoir et se cacher ce qu'ils devinent, en pincent pour un Dieu de bonté, feignant d'ignorer les aspects négatifs, les plus nombreux et annihilant les positifs (Hébreux, Juifs, Chrétiens, Musulmans). Les dualistes, qu'ils soient dualistes absolus (manichéens, deux Dieux d'égale force, du mal et du bien) ou relatifs (les cathares, le Dieu bon faible dans la matière mais devant finalement gagner dans l'esprit) ont réalisé de misérables tentatives pour sortir de ce dilemme. Des hommes libres d'esprit et courageux glissèrent vers l'athéisme, en passant par le théisme (un Dieu personnalisé commun à tous), le déisme (un Dieu indifférencié qui crée l'univers puis se désintéresse des hommes et n'intervient plus dans leur histoire), et vont même plus loin : le matérialisme. Car l'athéisme n'est que la négation du Dieu imaginé par les tenants du monothéisme (et de toutes ces constructions composites et bancales tel que l'hindouisme "un monothéisme caché sous une présentation polythéiste").

            Le matérialisme réduit toute chose à l'existence ici et maintenant. Or l'ici et maintenant ne peut exister que contenu dans un " partout et éternel" qui est contenu dans la référence absolue, Dieu.

            Je suis le seul à dire : il n'y a qu'un seul Dieu, créateur de toute entité, matérielle ou conceptuelle, et ce Dieu est mauvais ! Je suis tout au moins le seul à oser formuler cette évidence.

            Un seul, Nietzsche, dans son combat contre le christianisme (s'est-il rendu compte qu'en fait il se battait contre Jéhovah, bourreau de Jésus ?), est arrivé à cet extrême, mais n'a pas osé la formuler, préférant se terrer dans le mutisme absolu pendant onze interminables années avant de mourir. Cherchant avec un acharnement désespéré à débarrasser le christianisme des scories rajoutées par des siècles de penseurs pervers, ces "pères" de l'Église qui étouffaient le message du Fils, ces "réformateurs" qui tordaient le message évangélique au prisme de leur esprit schizophrène, ces docteurs de l'Église qui tuaient le malade au lieu de tuer la maladie, il accéda, horrifié, au centre du mystère et fut brûlé par le rayonnement divin. C'est pourquoi ma dédicace est pour Nietzsche, héros chrétien par excellence.[1]

            Je suis le seul penseur néo-nietzschéen, ou tout au moins je n'en connais pas d'autre véritable.

            C'est pourquoi je vous préviens : si vous subodorez ce que cet ouvrage renferme, et ne vous sentez pas capable de le supporter, refermez ce livre, car il rend fou !

 

 

 

Préface.

            Il n'y a qu'un seul Dieu, car s'il y a une pensée ou une conscience suprême, elle ne peut être qu'unique, car elle est exclue de tout corps qui l'héberge. Si même l'univers est son corps, il n'y a qu'un univers. Dans le polythéisme, il peut y avoir plusieurs dieux, mais il s'agit de représentations de qualités de Dieu par les hommes. Il se pourrait même qu'il y ait effectivement des pensées séparées, mais il ne s'agirait que d'émanation de la pensée primitive. Dans l'hindouisme, il peut effectivement y avoir un Brahman, informel et incréé, de qui émanent en se "condensant" à des niveaux inférieurs, des personnalisations (Brahmâ, Vishnou, Shiva) puis des avatars, mais tout est dans le Brahman.

            Alors la tentative, quand on se sera rendu compte que Dieu est le Dieu mauvais, de nous sauver du désespoir en tentant de faire naître une dualité Dieu du bien-Dieu du mal (Zoroastre, Manès, Cathares), échoue. Il n'y a qu'un seul Dieu, et, comme le mal existe et annihile le bien*, par là même il ne reste que le Dieu mauvais. Il faut distinguer le "Dieu du mal ", ce qui laisse supposer un Dieu du bien, du "Dieu mauvais", qui est la qualification du Dieu unique.

*Le souvenir du malheur, c'est encore du malheur; le souvenir du bonheur, ce n'est plus du bonheur. En somme que, si nous subissions en temps égal le malheur et le bonheur, le souvenir ferait que nous passions les trois-quarts de notre temps dans le malheur !

 

 

 

Chap I Les dieux sémites de Babylone, Canaan et Carthage. Le grand Dieu sémite El et sa descendance. .

            Le Grand Dieu sémite des origines de toute mythologie est El, avec ses compagnes et ses enfants et petits-enfants, dont un certain Yahvé. Baal, Baal Hamon, Moloch. Dieux mauvais. On les craint, on ne les aime pas, on en a peur. On se livre à des sacrifices de masse en brûlant les nouveau-nés à Moloch, nouveau-nés la tête recouverte d'un sac pour que leurs mères et pères ne les reconnaissent pas ! Il s'agit bien d'un sacrifice contraint, pas d'une crise d'hystérie collective. Les Babyloniens : "les dieux ont été injustes, ils ont gardé pour eux l'immortalité, et ne nous ont laissé que la souffrance et la mort !", "chante, ris, bois, copule, emplie-toi la panse tant que tu es vivant et que les dieux te le permettent !" C'est en somme le seul bonheur que les dieux laissent aux hommes (Épopée de Gilgamesh).

 

Chap II. YHWH, Dieu tribal sémite des hébreux et des juifs. Le christianisme. Le catholicisme, le protestantisme. L'orthodoxie.

            Le Dieu jaloux.  Les sémites hébreux reprennent le même thème : le nomment Yahvé (YHWH), Dieu unique mais reprennent le nom d'un dieu du panthéon polythéiste sémite. Dieu tutélaire, tribal, ils pratiquent une monolâtrie plus qu'un monothéisme. Simone Weil, cette grande mystique chrétienne d'origine juive, normalienne élève d'Alain, agrégée de philosophie, eut des mots durs pour YHWH : « Dieu a fait à Moïse et à Josué des promesses purement temporelles à une époque où l'Égypte était tendue vers le salut éternel de l'âme. Les Hébreux, ayant refusé la révélation égyptienne, ont eu le Dieu qu'ils méritaient : un Dieu charnel et collectif qui n'a parlé jusqu'à l'exil à l'âme de personne. […] Il n'est pas étonnant qu'un peuple d'esclaves fugitifs, conquérants d'une terre paradisiaque aménagée par des civilisations au labeur desquelles ils n'avaient eu aucune part et qu'ils détruisirent –qu'un tel peuple n'ait pu donner quelque chose de bon. […] En dehors du médiateur, la présence de Dieu à l'homme ne peut être que collective, nationale. Israël a simultanément choisi le Dieu national et refusé le médiateur; il a peut-être tendu de temps à autre au véritable monothéisme, mais toujours il retombait, et ne pouvait pas ne pas retomber, au Dieu de tribu ». Et même si Roland Botero, dans son lumineux ouvrage "La naissance de Dieu"[2] montre ce cheminement progressif et inéluctable de la conception d'un Dieu tutélaire à un Dieu universel, d'une vie terrestre limitée à une immortalité ou une résurrection, il reste encore cette réminiscence dans le judaïsme moderne. Mais les Juifs, au retour de Babylone, sous la dictée d'Ézéchiel, en figeant leur doctrine, ont manqué le passage à l'universalité.  « Ces partis pris d'isolement et de légalisme seront jetés aux fondements du nouvel Israël. […] on a pris le parti de ne plus parler désormais de religion d'Israël ou de yahvisme, mais de judaïsme ».[3] Dieu méchant et mauvais, Dieu jaloux et colérique, injuste : « Je te maudis toi et les tiens jusqu'à la troisième et quatrième génération ! — que tu me maudisses moi qui ai péché, je veux bien, mais pourquoi mes enfants ? — euh… parce que j'aime bien maudire ! ».

            Reprenant la légende assyrienne de Gilgamesh, l'Ecclésiaste, pourtant un livre de clôture de la Bible hébraïque,  ne reconnaît comme bonté à Jéhovah que ce que conclut le Qohélet (Salomon) : « En vérité, j'ai compris qu'il vaut mieux s'occuper à manger, à boire et à gouter la joie dans tout l'effort auquel on s'astreint ici-bas, chaque jour de vie que Dieu nous concède : car c'est là notre part »[4].

            Ce Dieu qui invente la Shoah : l'anathème, où l'on tue hommes, femmes, enfants, vieillards, animaux, rase la ville et même répand du sel sur le sol pour le rendre infertile ! (Jéricho etc...).

            Le livre de Josué n'est récit que d'invasion et pillage des terres des Cananéens.  On a calculé que Josué a fait pendre seize rois cananéens ! Dieu fait menacer Ramsès des pires maux, et "il endurcit le cœur de Pharaon" pour qu'il refuse.

            La midrash araméenne qui a donné le Notre Père supplie "et ne nous soumets pas à la tentation" ! L'Église catholique a mis près de  deux mille ans à corriger cette ignominie, en remplaçant par "ne nous laisse pas entrer en tentation". D'ailleurs la Genèse elle-même -reprise de traditions sémites anciennes - montre un créateur sadique qui place l'homme et la femme en situation d'être tenté et de chuter immanquablement (celui qui place un homme et une femme au milieu d'un jardin, en leur disant "tu peux goûter aux fruits de tous les arbres du jardin, sauf de celui-là" , et qui sait que la transgression de cet interdit entraînera la mort, est comparable à un père qui partirait une après-midi de son appartement en laissant ses deux enfants seuls dans leur chambre à jouer, un revolver chargé et armé sur une table, en leur disant "vous pouvez vous amuser avec tout ce que vous voudrez, mais ne touchez pas à ce jouet-là". Est-ce bien digne d'un Dieu ? et d'un Dieu-le père de plus[5]...

            Abel et Caïn : pourquoi Dieu refuse-t-il les cadeaux de Caïn ? L'histoire ne le dit pas. D'ailleurs, Yahvé se rend compte qu'il en est pour quelque chose dans le meurtre d'Abel, et se sent un peu coupable. Il ne tue pas Caïn (ceci n'est pas un exemple de Sa bonté, car il fera mourir des milliers d'enfants égyptiens par la suite, et juifs lors du massacre des innocents par Hérode, plus quelques dix mille Hébreux sur le Sinaï), mais se contente de le punir d'exil à perpétuité. Ce jour-là, en somme, il invente l'abolition de la peine de mort et son remplacement par la "perpét' ". Que n'eût-Il continué !

            La Bible hébraïque a pu être traduite en argot avec facilité... Les situations prêtent toutes avec facilité à rire. L'ouvrage de Pierre Devaux, "Le livre des darons sacrés", est un monument d'humour et de comique. Partout on y voit un Dieu colérique, jaloux au sens trivial du mot, sadique, se réjouissant du mal que font ou subissent les hommes (fils de pharaon, mort des nouveau-nés égyptiens, plaies d'Égypte), torturant moralement et physiquement son peuple (il les soumet à la tentation du veau d'or, puis les fait errer quarante ans dans le désert...). Finalement, les Hébreux étaient plus heureux sous la férule de Ramsès que sous le joug d'YHWH ! Dathan et Abiram avaient raison de vouloir retourner en Égypte[6] !

            Tout ceci est évident si on estime que Dieu est omnipotent et omniscient !

 

 

            Les Égyptiens.

            Akhenaton essaya d'imposer le Dieu unique et bon, Aton (voir le merveilleux hymne au soleil qui a donné le psaume 104 de la Bible). Mais le Dieu Amon reprend le dessus. D'ailleurs le Dieu bon Aton n'intervient pas : l'Égypte sous Akhenaton et Néfertiti dégénère, ce qui contribue à réinstaller Amon (et le pharaon Toutankhamon) au pouvoir. Amon a donné amen. Les Hébreux emportent avec Moïse, le nom et l'idée du Dieu unique. Et que récoltent in fine les Hébreux (vrais ou supposés tels) ? La guerre perpétuelle en Israël, la déportation à Babylone, la diaspora, la Shoah ! On leur donne un état ? Kamikazes palestiniens !

            Et d'ailleurs, les études archéologiques actuelles révèlent qu'Akhenaton et sa pharaonne Néfertiti, pour imposer leur dieu unique dispensateur de vie, firent construire une ville, Armana, où le peuple est martyrisé pour sa construction - les nombreux squelettes des corps jetés en vrac dans des fosses dans le sable montrant des signes de fractures, de dénutrition sévère...- pendant qu'Akhenaton faisait pourrir des monceaux de nourriture exposée en offrande au soleil !

            Les Chrétiens.

             Jésus, fils de Dieu, en fait fils du Dieu de bonté est abandonné par son père ("Ehli, Ehli, lama sabachthani !") torturé, crucifié. Il était trop bon ! Il prêchait un Dieu de bonté, cela n'a pas plus à Jéhovah ! Juda, traître inspiré par Jéhovah (puisque Jésus le sait et l'a démasqué), n'a comme tout salaire, que le désespoir et le suicide ! Et que récoltent les premiers chrétiens ? Extermination, repas vivants des fauves, crucifixion ou brûlés enduits de poix, sur le grill ...

            Et que fait l'Église catholique ensuite ? Au lieu de se souvenir des persécutions antiques, elle tue, torture, extermine (« tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens...» là encore, Dieu s'amuse à tuer ses fidèles !), brûle en masse les femmes et les jeunes filles, les êtres les plus doux et les plus faibles. Elle massacre les Cathares, les doux "Purs" non violents. Jean Hus, qui s'éleva contre la déchéance du clergé catholique : brûlé ! Quant aux protestants, on leur doit le génocide des Amérindiens ! (et des autochtones australiens, Tasmaniens, bushmen, Maoris). D'ailleurs, Calvin, le serviteur du Dieu mauvais avait déjà fait brûler Michel Servet. Que l'on minimise que Michel Servet fut condamné en fait par le conseil de Genève, et que Calvin demanda que l'on adoucisse la peine en décollation ne minimise rien ! Et il fallait oser la formuler, la doctrine de la prédestination ! Dieu, dans sa bonté, a prédestiné quelques-uns d'entre nous au salut, sans autres mérites que la foi en Lui. Et par perversité, Calvin formule la double prédestination : les autres sont prédestinés à l'enfer, même pas à l'inconscience éternelle. D'ailleurs, les émules de Calvin se combattirent pour savoir si Dieu prédestina à l'enfer les hommes après la chute, ou avant ! Intéressante question, et Jansénius (un fanatique toujours trouve plus fanatique que lui) opta pour la seconde perspective, inspirant les Jansénistes. Il se trouve que j'entendis au temple de l'Oratoire du Louvre en mars 2019 un professeur d'histoire à la faculté protestante de théologie exposer cette doctrine ! perseverere manifestement diabolicum  ! (à noter que les pasteurs de cette Église réformée libérale ne semblent pas être sur cette longueur d'onde).

            Un chef d'état d'une île du pacifique menacée de disparition par la montée des eaux, citait, sa Bible sous le bras : "Dieu ne nous abandonnera pas". Bien, qu'il attende... et il verra !

            Les Arméniens : jamais peuple ne fut plus pacifique. Il a institué la première Église chrétienne au monde : récompense : diaspora, génocide ! Le Dieu mauvais punit la première église du Dieu de bonté et la poursuit de sa vindicte.

            Les Catholiques : s'ils n'avaient pas été avant tout des massacreurs, ce jour la France serait protestante au tiers, cathare au tiers, catholique au tiers restant ! Car ce qu'aime rien tant ce Dieu mauvais, c'est de se voir immoler des victimes, et le plus suave à ses yeux, c'est de se voir immoler ses propres serviteurs ! Jésus, les premiers chrétiens, et les vrais chrétiens, ceux qui crurent en la parole du Christ, ceux qui s'opposèrent à la dégénérescence de l'Église – Jean Hus, les vaudois – : torturés, déchiquetés, brûlés. Restant le vieux Dieu sémite qui se réjouissait de l'odeur de graisse brûlée de l'holocauste des agneaux et même de bœufs entiers ( !), l'odeur de chair grillée réjouit ses narines : Michel Servet, Jean Hus et son frère pour faire bonne mesure, Giordano Bruno, les jeunes filles et les femmes, innombrables, torturées comme "sorcières". Le sacrifice par le feu d'êtres humains vivants, combinant le plaisir de l'odorat à celui de l'ouïe, par les cris atroces des victimes, lui plaît plus que tout. Il a inspiré Jeanne d'Arc, l'a conduite  de victoires en victoires pour faire sacrer de ses huiles saintes le dauphin : brûlée !

            Quand il ne peut les faire mourir, ou pour se distraire plus longtemps, il persécute les mystiques qui ont voulu L'adorer tellement qu'ils veulent se fondre en Lui : les luttes contre les démons du Curé d'Ars, du Padre Pio, les souffrances indicibles des stigmatisées Catherine Baumann, Anne Catherine Emmerich, plus près de nous Marthe Robin... Ah les stigmates, comme il aime ça, farce sanglante suprême : François d'Assise, Padre Pio.

            Quelle scène hilarante que d'entendre les catholiques chanter, lors de la messe : "Seigneur, prends pitié ! Ô Christ, prends pitié !". Se rendent-ils compte de ce qu’ils chantent ? Ils sont semblables à ces enfants qui implorent leurs parents sous les coups, en pleurant : « arrête, papa ! ne me bas plus ! ». Car c'est leur père qu'implorent les catholiques ! Moloch, le Dieu mauvais (sinon, pourquoi lui demander de prendre pitié ?).

            Mais ce dieu d'amour est aussi un dieu d'humour ! Le vendredi saint de 1918, quelques mois avant la fin du grand holocauste des chrétiens européens, les Allemands ont installé des canons longue-portée dans l'Aisne, dont les obus sont capables d'atteindre Paris. Une pièce tire son projectile, qui tombe pile un dimanche sur le toit de l'église Saint Gervais, tuant 88 fidèles venus commémorer le supplice du Christ, et en blessant 68 !

            Ruanda : Qu’elle était belle cette retransmission télévisée où l'on voyait des femmes, des enfants, réfugiés serrés dans une église, venant chercher la protection de leur Dieu de bonté, et découpées vives et vifs à la machette par les miliciens hutus ! Comme il a dû se régaler, lui qui aime l'horreur et le massacre des innocents, et quelle belle farce ! Regroupés dans son église ! sous son aile aimante et protectrice !

            Cela me rappelait cette journée que j'ai passée à Oradour sur Glane, recueilli dans le silence d'une après-midi d'automne, visitant l'église où furent regroupés et brûlés la majorité des femmes et enfants. Mais au moins, à Oradour, les habitants ne s'étaient pas regroupés spontanément sous son aile protectrice dons son abside, mais y avaient été enfermés de force par les Waffen SS, et suprême clin d'œil à Moloch, la seule personne à survivre à l'incendie fut une femme qui s'enfuit de l'église en sautant par une fenêtre ! Sauvée parce qu'elle avait fui le lieu saint !

 

[Tentatives de sauvetage du Dieu Judéo-Chrétien.

Tentative juive.

            Jean Bottéro[7], dans son analyse du Livre de Job et de l'Ecclésiaste, ne trouve finalement au problème du mal, que  « Lui le maître de l'Univers, dépasse de si haut les pensées humaines que devant Lui, et quoi qu'il fasse, on ne peut que se taire et admirer : ce ne peut être qu'admirable, même et surtout si l'homme ne peut pas comprendre ».

            Les membres des familles juives agonisant asphyxiées, se tenant embrassés les uns contre les autres, comme le révéla un témoin des sonderkommando ouvrant les portes des chambres à gaz, devaient béer d'admiration devant Son œuvre, certes incompréhensible mais admirable !

            Toujours cette réponse fallacieuse, cette réponse-absence de réponse, qui sera reprise ad nauseam par les chrétiens de toute obédience : Saint Augustin : « credo quia absurdum », Calvin : « Pourquoi donc eût-il fait cette grâce aux uns, plutôt qu'aux autres ? Si quelqu'un veut lui chercher raison plus haute que le conseil secret et occulte de Dieu, il se tourmentera en vain[8] ».

Tentatives catholiques.

            Dans son ouvrage « De l’âme et de son destin » (Albin Michel 2009), traduit de l’italien « L’anima e il suo destino » (Raffaello Cortina Editore 2007), le théologien catholique », Vito Mancuso, par ailleurs professeur à l’université San Raffaele de Milan, rendrait le Christianisme, y compris dans sa version catholique, sympathique et universel –ce qui est bien le sens du grec catholicos-. Avec lui, sous la double lumière de la raison et de la conception d’un Dieu tout amour et toute logique, le péché originel disparaît, l’enfer ne devient plus éternel, le purgatoire existe mais est considérablement réduit (les quelques instants qui encadrent la mort, le temps que la connaissance qui nous est donnée alors nous fasse comprendre nos erreurs et entraîne le repentir immédiat), les limbes de même. Le baptême et même la connaissance de la vraie foi ne sont plus nécessaires au salut, les hommes de bonne volonté de tous les temps –même avant la venue et le sacrifice du Christ- sont admis au paradis. Même les méchants, y compris les très méchants (il ne les cite pas, mais on peut y inclure Hitler, Himmler, Heydrich, Staline, Beria, Mao, le sultan responsable du massacre d’Otrante, Nabuchodonosor, les S.S. d’Oradour et de Maillé, Landru, Dutroux, …), après un stage plus ou moins long en enfer, le temps qu’ils comprennent leurs fautes et se repentent, sont admis dans la grâce de Dieu.

            Du coup, Satan et ses affidés, les grands, Belzébuth, Béhémoth, Lucifer, comme les petits, diablotins, incubes et succubes, ne peuvent que venir à résipiscence.

            Saint Augustin et sa doctrine restrictive de la grâce (et par là-même celles de ses épigones encore plus restrictifs Calvin, Jansénius), son enfer éternel où rôtissent les justes qui n’ont pas eu la chance d’être élus de toute éternité, est envoyé au piquet, avec mission de mieux réfléchir à ce qu’il exprime comme horreurs, insultes à la bonté infinie de Dieu.

            Tout ceci est admirable, mais hélas la moitié de ses assertions, déduites par une rigoureuse logique de l’existence supposée de ce Dieu d’amour (ce père qui ne peut nous avoir créé pour nous faire souffrir), sont rejetées par l’Église catholique et déclarées hérétiques. Il en convient lui-même dans son ouvrage… Et de toute façon il élude et ne résout pas la question première : si ce Dieu d’amour ne nous veut que du bien, pourquoi nous fait-il tant souffrir ? – et souffrir ici-bas, certes,  et au-delà pour les damnés…-

            Revenons d’ailleurs sur ce terme "hommes de bonne volonté" : "in terra pax hominibus bonae voluntatis", ceux à qui la « paix sur la terre » est assurée (et, on le suppose par extension, au-delà !). Jusqu’à une date récente, on comprenait cette expression dans le sens homme → Dieu, en ce sens qu’un être humain répondant aux injonctions de Dieu, injonctions révélées par les Écrits, ou perçus intuitivement, était agréable à Ses yeux et digne du salut. Que nenni, la traduction était mauvaise ! : il fallait lire « aux hommes qu’Il a en sa bonne volonté ». Vous pouvez toujours vous démenez, hommes et femmes de bien, Il choisit qui Il veut et apporte sa paix à qui Il le veut bien. L’Église catholique rejoignant ainsi la théologie la plus exécrable de Calvin et Jansénius ! Pour bien le confirmer, la récitation de mon enfance « paix sur la terre aux hommes de bonne volonté », est bien rectifiée et récitée dans les églises sous la forme « et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ».

            Toujours dans son ouvrage "De l’âme et de sa destinée" Mancuso cite St Thomas d’Aquin, "doctor angelicus", qui, en réponse à la question d’un autre théologien dans une « disputation » en Sorbonne : « A propos de la nécessité du baptême [pour être sauvé], l’enfant qui naît dans le désert où l’on ne peut trouver d’eau, et qui meurt sans avoir été baptisé, peut-il être sauvé dans la foi de sa mère croyante ? », ne trouve rien d’autre à répondre que « Il est ainsi clair que cet enfant qui meurt dans le désert sans baptême n’obtient pas le salut ». Quel Dieu de bonté et d’intelligence celui qui a été surnommé "le docteur angélique" nous dépeint-il ! Docteur angélique "luciférien" ? Ou quel Dieu de sadisme et d’imbécillité ? Du même Thomas d’Aquin une réponse du même acabit, c’est à dire de la même logique criminelle. On lui demandait si un seul péché mortel à la fin de toute une vie de justice, de bonté, d’observance des commandements de l’Église, pouvait conduire en enfer; bref si, au jugement dernier Dieu se conduisait comme un comptable des bonnes et mauvaises actions, pesait les pour et les contre comme le faisaient les dieux conçus par les Égyptiens dans cette célèbre représentation de la pesée des âmes. Il ne trouva pas mieux que de répondre : « un homme ayant passé toute une vie de sainteté, s’il commet un seul péché mortel et meurt sans avoir pu se confesser : direction l’enfer et la damnation éternelle ».

            L’enfer. La doctrine officielle de l’Église catholique soutient que l’enfer est la destination définitive des âmes damnées. « L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’Enfer et son éternité » (Catéchisme de l’Église catholique, article 1035). Le compendium de 2005 précise « l’enfer consiste dans la damnation éternelle (article 212) (V. Mancuso op. cit. p. 254). Certains ont pu soutenir que l’enfer n’est pas éternel (doctrine de l’apocatastase), mais cette doctrine fut déclarée hérétique dès 543 (op. cit p. 255), et ses variantes modernes (telle que l’hérésie autrichienne vers 1950 qui déclarait « que l’enfer est éternel, mais rien ne dit que chacun y reste éternellement ») de même.

            Il est de fait que beaucoup de prêtres sont torturés par ce dieu sans amour et  si peu soucieux de ses fidèles. Le merveilleux et fort film "Sleepers" de Barry Levinson (1992) montre un prêtre jurant sur la Bible au tribunal, trahissant son serment de prêtre et de citoyen, se parjurant pour innocenter deux meurtriers. Ces jeunes hommes, qui venaient d'abattre un ancien gardien de la maison de redressement où ils avaient été conduits,  étaient de ses paroissiens dont il s'était occupé dans leur enfance pour les faire sortir de leur destin du West Side. En cette maison de redressement ils subirent l'enfer : brimades (manger les aliments jetés sur le sol), coups, et surtout viols par les gardiens. Le moment fort est lorsqu'un de leurs compagnons d'enfer lui dit que pendant qu'ils étaient violés, ils priaient ce dieu qui n'est jamais intervenu !

            Le grand mystique Padre Pio, canonisé depuis, déclara avoir eu plusieurs fois la vision du Christ et l'avoir entendu. Était-il en allure du glorieux Christ Pantocrator victorieux et majestueux ? Non, il apparaissait en souffrance ! Et que disait-il ? « Les hommes continuent de me crucifier depuis 2000 ans ».

Tentative judéo-chrétienne.

            Certains ont cru bons de dire, pour donner une excuse à Jéhovah, et par un retournement de raisonnement renversant la faute sur la victime : "l'homme est un ange déchu", voulant faire accroire que Dieu avait créé l'homme bon, et que seul celui-ci était responsable de ses turpitudes. Mais qui a créé l'homme faillible, alors qu'Il avait la possibilité de le créer infaillible ? Quel bonheur alors pour l'homme d'être bon et porté spontanément au bien ? Quelle joie c'eût  été ! Et surtout que d'indicibles souffrances évitées ! Moi je dis : Non, l'Homme est un ange déçu ! ]

 

 

[1] Vide infra l'addenda "Nietzsche"

[2] Jean Bottéro. Naissance de Dieu. La Bible et l'historien. Gallimard, Paris, 1986. Ou Éditions Le grand livre du mois. 2001.

[3] Ézéchiel et la fondation du judaïsme. Op. cit.

[4] Traduction de Jean Bottéro, op. cit.

[5] Tiré de mes carnets d'adolescence.

[6] "Cela ne suffit-il pas que tu nous aies fait sortir d'un pays où coulent le lait et le miel pour nous faire mourir au désert ?" Nombres 16/12

[7] L'Ecclésisaste et le problème du mal. In Op. cit.

[8] Pensées de Calvin, p. 62,  par André Kundig, imprimeur à Genève. Octobre 1979. On remarquera que Calvin –ou erreur de l'imprimeur ? – ne met pas de majuscules à il et lui s'agissant de Dieu… Une interprétation psychanalytique me vient à l'esprit…

 

Chap III. Islam et Allah (le vieux Dieu sémite El : Al Ihla = Allah).

            Dans l'Islam : en Afghanistan, la femme humiliée, réduite à l'état de truie reproductive, et pire, à l’état de souffre-douleur que l'on torture à plaisir. Couverte d'une burqa là, du niqab ailleurs, vendue contre un chameau, lapidée. Les massacres perpétuels (Otrante, Mehmet Ali et Malte, la Sublime Porte, les esclaves... Boko Haram, et ce califat islamique de Syrie-Irak responsable d'horreurs suprêmes.…

            Et là encore, ce Dieu se réjouit de voir ses plus grands fidèles s'entretuer : la guerre perpétuelle entre sunnites et chiites a fait plus de morts parmi les musulmans que les guerres contre les chrétiens.

            Pendant les guerres civiles qui virent éclater la Yougoslavie, la télévision montra des femmes musulmanes s'écriant devant les corps de leurs maris et enfants entassés, "Dieu nous a abandonné". Mais non, Il ne vous a pas abandonné, ou plutôt Il ne se désintéresse pas de vous : il adore torturer les siens !

 

Chap IV. Les tentatives d'échapper au Dieu mauvais : les religions dualistes : manichéisme, Zoroastre, bogomiles, Cathares. Les religions d'amour : Hindouisme. Bouddhismes.

Tentatives de sauvetage dualistes.

            Devant cette intolérable et insupportable idée que le dieu unique ne pouvait qu'être mauvais, ou impotent, impuissant devant le mal – mais alors il ne répond plus à la définition de Spinoza : « J'appelle Dieu un être absolu en tous ses attributs » -, les humains ont eu recours à un piètre artifice : il y a deux dieux, l'un du bien, l'autre du mal !

            Manès, fondateur du manichéisme, qui a inspiré les bogomiles puis les cathares, les mazdéistes, s'y sont essayés. Mais finalement on en revient toujours à un seul dieu : pour les Cathares, le dieu du bien régit le seul monde de l'esprit et laisse le monde matériel au dieu du mal : il s'avoue vaincu ! Les parfaits refusaient le mariage, l'enfantement, pour ne pas perpétuer ce monde et attendaient la mort pour passer dans l'autre ! Les quatre cents parfaits de Montségur allèrent au bucher en chantant, heureux de partir de ce monde matériel. Quant aux mazdéistes, Zoroastre les ramena au monothéisme en décrétant qu'Azura Mazda, dieu suprême, avait la préséance sur ses deux fils jumeaux, l'un dieu du bien, l'autre du mal, et tous les autres dieux !

Tentatives de sauvetage hindoue : la fable de l'éléphant furieux et du cornac.

            Une fable morale hindoue raconte qu'un sage, un "swami", allait de village en village pour répandre sa connaissance de Dieu. Il faisait prendre conscience que "Dieu est tout et est en tout" : non seulement en chaque homme, mais en chaque être, animal et même végétal. Seule cette compréhension nous permettait de distiller notre amour, l'amour de Dieu, vers tout être. Un jour, des villageois vinrent le chercher en toute hâte dans un autre village pour le ramener dans celui qu'il avait visité il y avait peu, car un jeune homme qu'il avait convaincu, sur le point de mourir, grièvement blessé par un éléphant, le demandait.

« Que s'est-il passé ?

— un éléphant est devenu furieux, s'est emballé et courait, écrasant toute chose et tout homme sur son passage. Sur son dos, le cornac criait et avertissait : "écartez-vous, mon éléphant est emballé"; mais si tout le monde se mettait à l'abri, votre disciple est resté au milieu du chemin et s'est fait piétiner ! ».

            Arrivé près du jeune homme, le swami lui demanda :

 « Mais pourquoi être resté au milieu du chemin, puisque le cornac t'avertissait que l'éléphant était devenu furieux et emballé ?

— Maître, j'ai appliqué ton enseignement : Dieu est en tout ! J'ai vu Dieu dans cet éléphant, et je ne suis pas écarté, persuadé qu'il allait s'arrêter !

— imbécile, Dieu est en tout, il était certes dans l'éléphant, mais bien plus encore dans le cornac qui te disait de t'écarter ! ».

            Et c'est par de telles gentilles fables que les hindouistes tentent de racheter ce Dieu d'amour qui les divise en castes hiérarchisées et en parias impurs, les condamne à la famine, voire à la shakti pour les épouses, pour leur permettre de revenir à lui ! 

 

 

 

Tentatives de sauvetage bouddhistes.

            "Kundun", le film de Zefirelli, met bien en évidence que Dieu, conçu comme renoncement à toute violence ou hostilité, ne mène qu'à la destruction par les violents ! À cela, les bouddhistes n'ont pu opposer qu'une pauvre échappatoire : "la non-violence n'est efficace qu'à long terme" !

            "Le poids du karma ne s'exprime que dans les vies ultérieures" : eh oui, cela permet de justifier les injustes vivant toute leur vie dans la prospérité et nageant dans le bonheur, comme le constatèrent les Hébreux[1].

 

 

Chap V. Les religions d'Amérique précolombiennes.

Les Amérindiens d'Amérique du sud ne savaient qu'immoler !

            Dix mille prisonniers, pense-t-on, furent immolés au Dieu soleil par les Aztèques lors de l'inauguration du grand temple de Cuzco. Cela semble impossible de tant tuer en une journée, d'évacuer les cadavres. Mais n'y en aurait-il eu que mille que l'innommable subsiste : on ouvre la poitrine d'hommes vivants avec un couteau d'obsidienne affûté pour en extraire le cœur palpitant que l'on jette vers le soleil, image de son Dieu féroce.

            La liturgie des Aztèques était d'une simplicité et d'une spiritualité admirables, telle que décrite dans l'excellent volume "Mexique", de la collection Robert Laffont, "Les hauts lieux de la spiritualité". À chaque mois sa cérémonie votive :

-1/ Atlcoualco (12 février-3 mars) : « C'est le mois de Tlaloc, dieu de la pluie et de sa compagne. De nombreux enfants étaient sacrifiés sur les montagnes et devaient pleurer longuement afin d'obtenir des pluies abondantes"».

2/ Second mois, celui du dieu Xipe Totec,"l'écorché". On écorchait un prisonnier de guerre, mais après immolation, preuve d'une certaine compassion qu'on n'avait pas eu pour ses propres enfants ! Les prêtres déambulaient vêtus de peaux humaines.

3/ Mois du jeûne court. On ferme le cycle en renouvelant les sacrifices d'enfants. La compassion est terminée !

4/ Mois du jeûne long. En l'honneur des dieux du maïs, on se soumet à des sacrifices personnels. Ouf ! Les enfants et les prisonniers peuvent se réjouir !

5/ Toxcatl : la saison des pluies étant arrivée, on marquait sa reconnaissance à Tezcatlipoca en lui sacrifiant un jeune garçon.

6/ Craignant que la pluie ne s'arrête, on sacrifiait à Tlaloc un couple d'adolescents, jeune homme et jeune fille, en les noyant.

7/ En ce mois de la "petite fêtes des princes", on honore la divinité des eaux salées (il fallait y penser, elle aurait pu être jalouse des dieux de la pluie). On lui sacrifie… quoi ? une prêtresse ! Anomalie ? Comme relevé par Guariglia, les femmes pouvaient accéder à la prêtrise, uniquement dans les fonctions dévotionnelles, mais « elles étaient totalement exclues de la charge de sacrificateur ». Cela ne les excluait  pas d'êtres sacrifiées elles-mêmes…

8/ Pour Xilonen, la mère du maïs, on se contente d'un esclave.

9/ Pour ce neuvième mois, en l'honneur du dieu du soleil, on se réjouit en danses et banquets, sans sacrifice humain ! Dieu serait-il devenu bon ? ou rassasié de meurtres en son honneur ?

10/ Que non ! ce mois est consacré au dieu du feu, on brûle vifs alors dans des fours en son honneur des prisonniers de guerre.

11/ «En l'honneur de la bonne maman ( !) Teteoinan, sacrifice d'une femme incarnant la déesse du maïs qui a mûri ». On remarquera qu'on prend prétexte du maïs qui pousse, qui mûrira, qui mûrit, qui a mûri, pour multiplier les meurtres…

12/ Pour le "retour des dieux", fête de la récolte, on sacrifie un prisonnier.

            Douze mois. Enfin, l'année est terminée ! Les pleurs d'enfants, les crémations, les noyades, les écorchements ne se suivent que douze fois par an ? Que nenni encore ! Les Aztèques se servaient d'un calendrier agraire, fondé sur la saison sèche, la pluie, la pousse et le mûrissement du maïs etc. découpant l'année solaire en…18 mois. Et les dévotions cruelles de continuer :

13/ Pour obtenir encore la pluie, on sacrifie un homme et quatre femmes, dévorés ensuite.

14/ Quecholli, mois du dieu de la chasse. On pratique des sacrifices personnels, puis, après une chasse cérémonielle, on sacrifie… des animaux. Logique.

15/ Mois du solstice d'hiver, on organise des combats entre prisonniers. Les survivants sont… libérés, comme les gladiateurs romains ? Non, immolés.

16/ Encore un mois des pluies, Le dieu Tlaloc ne recevait cependant que de la nourriture.

17/ On vénérait la lune, en lui sacrifiant… une vieille femme.

18/ Dernier mois de l'année, exceptionnel et remarquable car il ne comportait aucun sacrifice humain ou animal ! les Aztèques "se reposaient" avant de reprendre leur cycle criminel en l'honneur de leurs dieux.

            Comme me le fit remarquer mon épouse, on ne sacrifie que des enfants, des jeunes, des femmes, au besoin prêtresses, des esclaves ou prisonniers. Pas un seul homme valide ou dans la force de l'âge.

            Sciences et Avenir [juin 2018, n°856 p.18] rapporte qu'une équipe d'archéologues a découvert "le plus grand site de sacrifice d'enfants préhispanique" à Huanchaquito au Pérou : 140 squelettes d'enfants (et certes 200 lamas !) ont été retrouvés, le sternum fendu, témoignant de cette belle technique d'entailler la poitrine pour en extraire le cœur. "Rituel de masse" disant les archéologues, vieux de 550 ans.

 

 

Chap VI. Les germains, scandinaves, celtes.

            La mythologie scandinave et germanique elle aussi témoigne de dieux cruels et injustes. Le plus grand, leur Zeus-Jupiter, à la généalogie complexe, est Odin, nommé d'après une racine noroise Od signifiant "fureur". Tout est déjà là dans le nom ! (Wotan pour les germaniques, de la racine Wut, de même signification). Il règne au Valhöl (Walhalla), où il n'accueille que les guerriers morts au combat, avec une déesse, Freyja. Ils se les partagent, les faisant se combattre à mort le jour, les ressuscitant le soir pour un banquet. Bel et heureux devenir post-mortem pour ces guerriers (on peut certes s'interroger pour les guerriers habiles, ou chanceux, morts dans leur lit !), mais pour le commun des mortels et les femmes ? Rien ! Quant à son fils, Thor, il était totalement destiné aux combats et à la guerre, usant de son redoutable marteau !

            Néanmoins, au contraire des sémites qui jugeaient que "les dieux avaient gardé l'éternité pour eux", les scandinaves et germains se vengeaient en programmant la mort des dieux dans un combat final. Wagner a magnifié ce "crépuscule des dieux". Hélas pour les hommes, de cet Armageddon scandinave, seul un couple humain survivra, donnant naissance à une nouvelle humanité.

            La mythologie celtique est connue de manière fragmentaire, les druides gaulois entre autres ayant eu la merveilleuse idée de tout connaître et transmettre oralement. Quasiment tout a ainsi été perdu. Elle semble être d'origine indo-européenne. Cependant, les connaissances fragmentaires sur les mœurs des Celtes montrent leur goût des sacrifices humains, mais semble-t-il aux dépends de leurs ennemis –au besoin une autre tribu celtique-. Leurs villes fortifiées, leurs temples, ont été retrouvés ceints de multiples crânes.

            En résumé, chez les uns et les autres, des dieux égoïstes, indifférents, injustes, satisfaits de massacres entre les hommes. Qu'ils soient UN ou multiples, il-ils est-sont mauvais !

 

 

 

 

 

Chap VII. Les religions de tolérance : polythéismes égyptien, grec, romain.

Égyptiens.

            Le polythéisme égyptien était par nature tolérant, résultant de l'addition des panthéons d'Égypte du nord et de celle du sud lorsque ces deux états fusionnèrent ! Chacun était libre de rendre un culte et d'invoquer les dieux qu'il choisissait, et des clergés différents cohabitaient.

            Tout se gâta lorsqu'Akhenaton essaya d'imposer le Dieu unique et bon, Aton (voir le merveilleux hymne au soleil qui a donné le psaume 140 de la Bible). Mais le Dieu Amon reprit vite le dessus, et le Dieu bon Aton n'intervient pas : l'Égypte sous Akhenaton et Néfertiti dégénère, ce qui justement réinstalle Amon (et le pharaon Toutankhamon) au pouvoir. Amon : a donné amen. Les Hébreux emportent avec Moïse[2], le nom et l'idée du Dieu unique.

Grecs et Romains.

            Les polythéismes grec et romain, comme l'a montré brillamment Jean Soler, philosophe resté dans l'ombre car occulté par tous ceux qu'il dérangeait, ces polythéismes étaient un havre de paix pour tous peuples de toutes religions, car ils les admettaient toutes !

            Saint Paul fut accueilli favorablement à Athènes quand, découvrant une stèle dédiée "au dieu inconnu" ─ les Athéniens, dévots par nature, et à l'excès, lui ayant élevé cette stèle pour ne pas froisser une possible entité divine ─ il entreprit de prêcher que son Yahvé-Jésus-Saint-Esprit était (étaient ?) ce dieu inconnu. Après tout, étant polythéistes ils ne voyaient aucune objection à ajouter un dieu à leur panthéon. Et quand il leur parla de la résurrection, ils ne le conspuèrent pas mais rirent et partirent en disant "de cela nous parlerons demain".

            S'il fut moins bien accueilli à Éphèse, c'est qu'en risquant de détourner les pèlerins, nombreux, qui se ruaient dans cette ville pour adorer Artémis, il pouvait faire perdre leurs florissants revenus à tous les hôteliers et vendeurs de statuettes et colifichets, déesse et maquettes du temple, une des merveilles du monde, de toutes tailles et tous matériaux...

            Rome et son Empire étaient un plus immense havre de paix et d'accueil pour toutes les religions ! Tous les dieux et déesses étaient les bienvenus, et leurs clergés ! Cela ne gênait pas les généraux que leurs légionnaires adoptent le culte de Mithra. Caligula avait une grande dévotion pour Isis. Les temples d'Isis étaient légion. Pompéi en abritait un de toute beauté.

            Avec leurs milliers, voire millions de dieux ─ grands dieux publiques, petits dieux de la nature, dieux privés, Pénates gardiens de la maison, Lares images  des ancêtres ─, leurs demi-dieux, leurs héros et empereurs divinisés, les Romains ne voyaient pas d'inconvénients à en rajouter d'autres.

            Les juifs même composaient dix pour cent de la population de Rome à l'époque préchrétienne. Tant qu'ils étaient perçus comme des monolâtres plus que comme des monothéistes ils ne dérangeaient personne.

            Quand Alexandre arriva sur les bords de l'Indus et commença à pénétrer en Inde, il assimila les dieux hindous aux dieux grecs, eh bien quand les Romains conquirent la Narbonnaise et la "Provincia", réciproquement avec les Gaulois, ils établirent des concordances entre leurs dieux. César et Vercingétorix ne se combattirent pas en une guerre de religion !

            Et si les chrétiens, au début d'ailleurs judéo-chrétiens, juifs convertis à cette hérésie nouvelle, furent pourchassés et persécutés, c'est parce qu'ils commencèrent les hostilités en refusant et niant les autres divinités et donc menaçant l'organisation politico-religieuse de l'Empire. Les judéo-chrétiens juifs causèrent des troubles à cause d'un certain Chrestos note Suétone[3]en 42.

            Comme Alexandre Astier, dans son inénarrable série "Kaamelott" le fait dire à une servante romaine à sa maîtresse qui voulait se marier à un chrétien suivant ce rite : "le dieu unique ? il est plus méchant que tous les autres" !

            Oui, cette servante (ce réalisateur) confirmait Jean Soler : ce Dieu unique n'allait entraîner que malheur et désolation.

            Dès qu'un dieu devient Dieu, il devient Moloch.

 

 

[1]«Tout est pareil pour tous ; il y a un même sort pour le juste et l’injuste, le bon et le mauvais, le pur et l’impur, pour qui sacrifie ou ne sacrifie pas».«  Le pire de ce qui advient sous le soleil est que tous ont le même sort.» L'ecclésiaste.

[2] Ou, plus probablement, avec des émigrés de la tribu des Hébroua dont il est fait mention sur une stèle égyptienne.

[3] "Judeaos, impulsore Chresto assidue tumultuantes, Roma expulit" - "Les Juifs provoquant continuellement des troubles à l'instigation de Chrestos, il les chassa de Rome" (Suétone, Claude, XXV)

Chap. VIII. Quelques exemples de Sa bonté.  Le "Dieu de bonté" à l'œuvre.

L'amour et le sexe.

            Le pape Jean-Paul II a osé dire : "l'instinct sexuel vient de Dieu".

            On en voit  le résultat : viols avec violence parfois suivis de meurtre, viols d'enfants, proxénétisme et prostitution, pédocriminalité.

            Il y aurait 60 millions d'actes sexuels par jour dans le monde, dont la moitié imposés dont beaucoup de viols, d'après les recherches de l'ONU. Dieu voyant tout ce qui se passe en tout lieu et en tout temps, même la nuit,  est-il un voyeur passif ? A-t-il vu cette fillette  philippine, scène racontée à une ONG par sa petite compagne de malheur, qui fut égorgée devant les autres et enterrée "devant l'entrée du bordel". Et cette jeune fille philippine aussi, en Allemagne cette fois, refusant de se prostituer le jour de ses règles, et qui fut égorgée devant ses camarades "pour leur servir de leçon" ? [1]

            Dutroux. Freinet, Ferret, Émile Louis sont-ils ses disciples, accomplissant ses recommandations en suivant leur instinct d'origine divine ?

            Ou ce brave pape ne savait pas ce qu'il disait, car l'instinct sexuel vient du diable, vu tout ce qu'il fait commettre – la maîtrise de l'instinct sexuel vient de la société, qui a imposé le mariage, le tabou de l'inceste, de la pédophilie –, ou le Dieu de Jean-Paul est un triste individu. N'oublions pas les cardinaux de la Renaissance pédophiles -et il semble que cela dure jusqu'à nos jours- et qui faisaient castrer les petits garçons de leur chœur à la belle voix cristalline pour qu'ils la gardent la puberté venue ! Quel cœur !

 

Dieu éprouve ceux qu'il aime.

            Un musulman de mes amis aimait à me répondre « Dieu éprouve ceux qu'Il aime ».

            Certes, les musulmans de Bosnie, déjà évoqués, les chiites déchiquetés par les hommes-bombes sunnites, et vice-versa, peuvent en témoigner !

            Une jeune juive à qui ses parents déclamaient cette même remarque lors de la seconde guerre mondiale, eut l'excellente réponse : « Dieu ne pourrait pas nous aimer un peu moins ? »

            Oui, certain, Dieu aime éprouver ceux qui l’aiment ! C'est le seul point de théologie non contestable.

 

La justice divine.

            Pour un Hitler poussé au suicide devant son grand rêve détruit, combien de dictateurs sanglants mourront vieux et heureux dans leur lit : Mao, Salazar, Franco, Duvalier, Pol Pot !

            Dieu, même, a beaucoup d'humour : un séminariste espagnol rapportait au XVIIème siècle l'aventure de son maître, un chanoine tellement doué et digne d'éloge que son évêque, préférant résider à la cour, l'avait chargé de gérer son diocèse, à charge de lui envoyer les revenus à Madrid pour y mener grand train. Ce chanoine, imprégné de l'enseignement de Jésus-Christ, eut la main moins lourde sur les impôts prélevés sur les paysans et le petit peuple laborieux des villes, dont il devint une figure révérée, en odeur de sainteté. L'évêque lui en fit reproche, les revenus baissant. Comme ce chanoine lui plaçait devant les yeux les ordonnances de Jésus sur la pauvreté, la charité, l'amour des humbles, l'évêque ne pouvait rien rétorquer ! Il eut alors l'idée de le faire traduire devant un tribunal de l'Inquisition pour hérésie, trouvant quelque prétexte. Le chanoine fut condamné à être brûlé vif. Et, rapporte son élève, sur le chemin du bûcher, ce qui fit le plus de peine à ce saint homme fut de voir ce petit peuple qu'il avait protégé et dont il fut vénéré, rire et se réjouir du prochain spectacle macabre auquel il venait assister.

            Ne cherchez pas la Justice en ce bas monde, elle n'existe pas, elle n'a jamais existé. Pas plus que ses filles l'équité et le droit, sauf celui du plus fort, c'est à dire l'absence même de droit.

 

Dieu a toujours aimé les sacrifices humains, surtout de ses fidèles.

            Même de nos jours, Dieu se réjouit de sacrifices humains.

            Sans parler des Nazis qui lui ont offert un superbe holocauste de plus de six millions de ses zélateurs les plus observants, il n'est que de constater la bousculade qui fit plus de mille morts en Inde, lors du pèlerinage annuel au bord du Gange.

            Il y en a pour toutes les "fois" : le 13 septembre 2015, une grue dans la mosquée sainte de la Mecque tombe sur les pèlerins et en tue 107 ! Ils sont certainement au pays où coulent les fontaines de miel et où le vin leur est dorénavant permis, sous les beaux yeux des houris, comme les 1753 pèlerins morts étouffés, et huit cents blessés lors de la grande bousculade du 24 septembre 2015 !

            Mais Allah (loué soit-Il) n'en est pas à son coup d'essai : 1994, 1423 pèlerins asiatiques (Il n'est pas raciste) meurent étouffés dans le tunnel de la Mina -panne de ventilation-; 1997, 270 lapident Satan, et en meurent; 1998, 343 meurent dans un incendie de leur campement.

            Et ce ne sont seulement pas les sunnites qui sont l'objet de son courroux -ou de sa délectation- : les mille victimes d'étouffement et de piétinement lors de la procession de Bagdad le 31 août 2005 étaient chiites !

            Qu'il s'appelle Jéhovah, Brahman, Allah, Il n'a de cesse de se repaître d'extermination en masse lors de processions en Son honneur !

            Analogue à l'impact du vendredi saint 1918 sur l'église Saint-Gervais  à l'heure de la messe, le premier coup de secousse tellurique se fit sentir lors même que des fidèles nombreux étaient présents à Assise dans la basilique dédiée au poverello.

            Oui, Dieu, et ceux qui l'entourent dans sa cour céleste, ont bien de l'humour. Au début des années 2000, un car de pèlerins polonais, peuple croyant et particulièrement dévot envers la sainte mère de Dieu, fait un périple en Europe pour parcourir ses lieux de pèlerinage et apparitions. Revenant de Fatima et de Lourdes, le chauffeur du car engage celui-ci en Haute Provence sur une route interdite aux poids lourds du fait de son inclinaison forte et d'un virage aigu terminant la descente, longeant un ravin profond. Mais la Bonne Mère ne les protège-t-elle pas ? Bien sûr, les freins subissent le fading fatal, et le car plonge dans le ravin, chutant de trente mètres, tuant ses soixante-dix pèlerins ! Espérons que la Bonne Mère priait pour eux à l'heure de leur mort, et qu'ils se retrouvèrent tous au paradis.

 

 

 

 

Postface.

            J'espère qu'il y a une vie après la mort, et que nous passons tous devant Dieu pour le jugement suprême. Oui, je l'espère fortement, car je cracherai à Sa Divine Face, l'empoignerai au collet, et lui dirai : « alors, maintenant, explique !»[2]  « Tu peux me tuer si Tu veux, me réduire au néant éternel, me brûler psychiquement ou charnellement, ou même faire ressusciter ma chair pour me torturer physiquement (Coran : sourate III : " Je te brûlerai, et à mesure que ta peau brûlera, je la ferai repousser pour qu'elle brûle encore"), oui, Tu le peux car Tu es tout-puissant, mais, si Tu as du courage, explique ! Car, si Tu te tais, ce sera moi le plus fort, car je T'aurais fait taire ! Dieu omnipotent, sauf devant moi ! ».

 

 

            Ne cherchez pas Dieu, car Il n'existe pas. Et si vous Le cherchez quand même, vous Le trouverez, et ce sera pire que tout, car Il est le Dieu Mauvais !

 

            Alors, sombrant dans le silence du désespoir, quand vous aurez renoncé à toute espérance, constatant que terre et ciel, paradis et enfer, c'est de même ("voi ch'entrate, lasciate ogni speranza"), dans le plus profond de votre for intérieur,

partez à la découverte de la Vraie Nature de Dieu.

 

[1] Témoignages lors d'une émission télévisée.

[2] Woody Allen ironisa : « si Dieu existe, j’espère qu’il a une bonne excuse ». Bien gentil ce Woody !

 

Bibliographie.

Hommes et Dieux, (Encyclopédie Histoire des hommes) Jacques Robert. R. GARRY éditeur.1981

Les Cathares de Montségur. Fernand Niel. coll. Les grands initiés. Robert Laffont.1973

Le défi cathare. Renée-Paule Guillot. Collection Rites et traditions mystérieuses. Robert laffont.1975

Bible de Dhorme La Pléiade.

Bible du rabbinat français.

Le livre des darons sacrés (Bible en langue verte) Pierre Devaux. Éditions L'Humour des temps. Paris.1960.

La pesanteur et la grâce. Simone Weil. Plon 1988. Préface de Gustave Thibon in France Loisir 1991.

Le Mexique (Encyclopédie "Lieux de spiritualité"). Robert Laffont. 1984

Naissance de Dieu. La Bible et l'historien. Jean Bottéro. Gallimard, Paris, 1986 ou le grand Livre du mois. 2001.

 

 

 

ADDENDA.

 

NIETZSCHE, MÈRE TERESA, ARCHÉTYPES DU HÉROS CHRÉTIEN.


Nietzsche !
            Nietzsche qui méprisait le christianisme, religion des faibles et des tièdes, religion de la soumission au Mal que l'on favorise en n'osant l'affronter ("tends l'autre joue", "pardonne 77 fois 7 fois").
            Zarathoustra répondant in peto au sage "ce vieillard ne sait-il pas que Dieu est mort !"
Oui, dit-il, Dieu est mort, mais pour ajouter tout aussitôt : "et c'est nous qui l'avons tué !"

            Quelques années plus tard seulement l'évêque anglican Robinson, le pasteur germano-américain Paul Tillich et surtout le pasteur luthérien allemand Dietrich Bonhoeffer formuleront la "théologie de la mort de Dieu" !
            Surtout Bonhoeffer, témoin de l'installation du nazisme, de la création des camps de concentration,  de l'euthanasie des handicapés, interprétera le cri du Christ "Eli, Eli, Lama Sabactani" comme une exclamation, une affirmation : l'homme a chuté en acquérant la conscience du bien et du mal, il est devenu maître et libre de sa conduite, Dieu s'est retiré de sa création. "Il est mort". À nous d'agir !
            Et Bonhoeffer de s'engager dans l'action, déclarant : "quand un fou traverse Berlin en voiture en écrasant le plus de monde possible, le rôle du pasteur est-il de se pencher sur les mourants pour les réconforter ou de sauter sur les marchepieds et d'arracher le volant des mains de ce  fou?
            Il participa au complot de von Stauffenberg contre Hitler et mourut pendu.

            Nietzsche participe de ce mouvement et l'anticipe. Il constate la malignité de l'homme. Il veut dépasser l'homme et en dégager le surhomme. Ce surhomme n'est pas Superman, il ne s'agit pas de développer ses capacités physiques, intellectuelles et morales, mais de descendre en soi pour en exalter la quintessence, comme le chrétien veut rétablir homme originel. "gnôthi seoton" des Grecs. VITRIOL des alchimistes et des francs-maçons : veni interiora terrae, et, rectificando, inventa opera  (occulta) lapidem. Descends à l'intérieur de la terre (en toi, au plus profond de tes entrailles, dans la grotte de la matrice primitive), en distillant (l'alambic primitif, " la colonne à rectifier") découvre la pierre cachée, de l'œuvre (du grand œuvre, cette pierre philosophale qui transforme le vil plomb humain en or).



            Oui, Nietzsche se désole, se torture de la méchanceté, de la bassesse de l'être humain, constitutionnelle comme ce péché originel du chrétien,  du silence et de l'inaction de ce Dieu qui est mort.
            Nietzsche constate l'impossibilité de changer cette humanité et forcer ce Dieu à l'action, et se réfugie dans la mutité les dernières années de sa vie.
            Et comment interpréter autrement son dernier acte avant de sombrer corps et âme dans la folie, cette embrassade enserrant le cou d'un cheval de fiacre que son maître maltraitait ? Il  ne s'en est pas pris au cocher, sachant que ç'aurait été inutile, car on ne peut changer l'homme. Il a souffert avec l'animal souffrant, comme le Christ a pris la souffrance des hommes, pour aboutir à "Eli, lama  sabactani".



Oui, Nietzsche est l'archétype du héros chrétien. Malgré qu'on en ait. Malgré qu'il en eût !

 

Mère Teresa.

            Cette religieuse modeste, pleine d'humilité, qui a souffert de sa couverture médiatique, que j'ai découverte bien avant que les amateurs de charity-business ne s'emparent de son image,  a été justement reconnue par le prix Nobel de la paix en 1979, et plus justement encore béatifiée en 2003 par Jean-Paul II et canonisée par le pape François en 2016.

            Et si je l'élève au rang d'archétype du héros chrétien, c'est que pendant cinquante ans de sa vie elle vécut dans la souffrance indicible… d'avoir perdu la foi ! Et pourtant elle a persisté dans son œuvre incessante pour les plus abandonnés de ce Dieu si bon et si paternel.

Extrait d'une de ses lettres de 1959 :

« L’obscurité est si sombre – et je suis seule. – Non désirée, abandonnée. – La solitude du cœur qui désire l’amour est insupportable. – Où est ma foi ? – Même tout au fond, juste là, il n’y a rien que le vide et l’obscurité. – Mon Dieu – Comme est douloureuse cette douleur inconnue. Elle me fait souffrir sans cesse. – Je ne crois en rien – je n’ose pas prononcer les mots et les pensées qui se bousculent dans mon cœur – et me font souffrir une terrible agonie. Tant de questions sans réponse vivent en moi – J’ai peur de les découvrir – de peur du blasphème. – Si Dieu existe, qu’il me pardonne. – “ Croire que toute volonté s’achève au Paradis avec Jésus ? ” – Quand j’essaie d’élever mes pensées au Paradis – Il y a un tel vide que ces pensées reviennent comme des couteaux tranchants et blessent mon âme. – Amour – le mot – n’évoque rien. – On me dit que Dieu m’aime – et pourtant l’obscurité, la froideur et le vide sont une réalité si grande que rien ne touche mon âme. Avant de commencer à travailler ( pour les débuts de sa mission en Inde), je connaissais une telle union – amour – foi – confiance – prière – sacrifice. – Ai-je fait une erreur en m’abandonnant aveuglément à l’appel du Sacré-Cœur ? »

            Oui, elle fut une sainte, car elle a traversé cette horrible nuit noire qu'ont vécue tant de véritables saints, Jean de la Croix et Thérèse (déjà) de Lisieux.

            Éli, Éli, lama sabactani !

 

 

 

 

 

 

DEUX NOUVELLES TIRÉES DU RECUEIL "12 000 MOTS"

(12 nouvelles de mille mots chacune).

 

Acte de contrition.

            "Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de Votre sainte grâce, de ne plus Vous offenser et de faire pénitence !"

             C'est l'acte de contrition que Jonathan venait de réciter quelques instants avant, au confessionnal, avant de s'accuser de ses péchés, devant l'abbé Meurteau, son catéchiste depuis toujours. Ce vicaire, alias Don Michel, avait remarqué l'intérêt de Jonathan pour les questions religieuses et philosophiques, son intelligence vive, et, ma foi (c'est le cas de le dire), il espérait un tantinet le diriger tout doucement vers le séminaire... Et il en avait fait des péchés graves, Jonathan : il regardait sous les jupes des filles quand le vent soufflait, il se caressait le soir en s'endormant ou le matin quand le kiki est tout dur, il picolait en douce le pastis du père etc.

            Maintenant, le jeune garçon, revêtu de son aube, servait la messe, agenouillé, pendant que l'abbé, jeune prêtre d'une fraternité traditionaliste, officiait, sous le regard bienveillant de Monseigneur Favreau, évêque du cru, assis sur le côté du chœur. La messe durait. La pénombre de l'église romane, la faible lumière des candélabres, l'odeur douçâtre mêlée d'encens et d'encaustique des stalles, les psalmodies du prêtre : Jonathan fut gagné d'une douce torpeur et se mit à rêvasser, méditant sur l'acte de contrition. "Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé..."

            Il se remémora la vision, à la télé, de cette église où une foule de femmes et d'enfants s'était réfugiée, venant se mettre sous la protection divine, confiante. Les miliciens Hutus entrent et, joyeusement, gaîment, comme dans une virée de bidasses, fendent les cranes à coup de machettes, un à un, sans se presser ni s'arrêter, riant des hurlements de terreur puis de douleur. Puis le silence des agneaux pascals. Sang sur les marches de l'autel ! "...parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable".

            À Oradour, au moins, les Waffen-SS avaient forcé les habitants à se regrouper dans la maison de Dieu, avant de les brûler, ce qui Lui laissait une petite chance d'excuse.

            Mais, bon dieu (c'est le cas de le dire), moi qui ne suis ni bon (c'est ma maman qui le dit) ni aimable (c'est papa qui le dit), je ne pourrais supporter le millième du millième de ce qu'Il supporte. Et Il est omnipotent (ou alors ce serait impotent ? mais l'abbé dit bien "omnipotent" !). Il voit tout, rien ne Lui est caché. Il peut tout arrêter, et Il n'arrête rien ? Alors qu'il est infiniment bon, infiniment aimable ! Y'a quelque chose qui ne va pas dans cette histoire !

            Et l'Holocauste, la Shoah ? Certes c'est le dieu des Juifs qui est le fautif. Mais l'abbé dit que c'est le même que le nôtre. Alors quand même ! Six millions de Juifs, au bas mot, exterminés, dont deux à trois "industriellement" dans des usines à tuer et à faire disparaître les corps, Il n'a pas pu accepter cela : Il est infiniment bon. Moi, l'idée même de l'abattoir d'animaux me révulse. Le grand frère de mon copain Marcel m'a raconté sa visite de la Villette. L'horreur ! Et je ne suis ni bon (c'est le proviseur qui le dit) ni aimable (ça c'est la Gisèle qui me fait les yeux doux qui le dit, mais je crois qu'elle lui donne un autre sens) ! Mais peut-être que Jéhovah a une excuse : il n'a pas vu l'Holocauste. Il devait être parti pisser. Ou Il a fait une petite sieste, voire un bâillement. C'est que c'est long un pissou ou un bâillement de Bon Dieu ! Un certain monsieur Hitler vient d'être nommé chancelier par un Maréchal Hindenburg : Il s'assoupit un peu. Il se réveille vite : boum, six millions de ses adorateurs déportés, affamés, gazés, brûlés, et tutti quanti ! Quelle surprise ! L'abbé m'a raconté que dans la Bible des Juifs (la même que la nôtre, sauf l'histoire de Jésus), Jéhovah dit à un petit merdeux de prophète qui ose ergoter : "tu vois ces os blanchis dans le désert ? Je peux les entourer de chair et faire ressusciter les hommes". Alors pourquoi Il ne l'a pas fait ? "Pouce, les Nazis, c'est pas d' jeu, j'étais assoupi, je les ressuscite !" Mais cela aurait fait un peu désordre, peut-être ? Oui, ma foi (c'est le cas de le dire), voilà un embryon d'excuse. Mais il faut dire qu'il a puni ce monsieur Hitler après : il a fait gagner Staline et l'Armée Rouge. Quelle correction ! Mais vingt millions de soldats russes tués pour en arriver à ce qu'il se suicide avec son Eva, c'est pas un peu cher payé ? Et les Alliés, dix mille aviateurs morts rien que pour bombarder les villes allemandes. Dresde, nous a expliqué la prof d'Histoire, vingt mille civils brûlés par les bombes au phosphore anglaises en une nuit, ça c'est de la punition divine ! Mais au fait, Lui qui est infiniment bon et aimable, Il n'aurait pas pu faire larguer qu'une bombe unique par les Anglais, tombant pile sur Hitler ? Même Eva ne méritait pas ça. Mais moi je ne dois pas être bon et aimable, pour penser ainsi.

            Soudain, dans le ronronnement du marmonnement de l'abbé (et peut-être d'un ronflement de l'évêque ?), une prière s'imposa brutalement dans l'esprit de Jonathan : "Mon Dieu, je n'ai aucun regret de Vous avoir offensé, parce que Vous êtes infiniment un sale con et infiniment haïssable, et que le péché Vous plait. Je prends la ferme résolution, avec ou sans le secours de Votre sainte grâce, de Vous offenser encore plus et de ne jamais faire pénitence !"

            À peine eut-il fini qu'il se leva d'un bon, joyeusement, descendit la nef, retroussant puis jetant son aube, gambadant, chantant et frappant des mains, et sortit en coup de vent.

            Le jeune prêtre et le vieil évêque se regardèrent, interloqués d'abord, puis ravis : pour sûr, l'enfant de chœur venait d'être foudroyé par la grâce et de vivre une grande expérience mystique !

 

 

Annales akashiques.

            Jacques sonna au 33 de cette rue de Prague où, au XVIème siècle, Rabbi Judah Löw avait animé le Golem, et il venait vers celui qui était son successeur dans la lignée kabbalistique, voire même sa réincarnation.

            Un vieil homme sans âge, alerte, portant une barbichette, vêtu d'un costume moderne, avec de fines lunettes, ouvrit.

             "Rabbi, des amis m'ont dirigé vers vous,

-je sais, j'attendais votre venue" (Jacques prit un air étonné, voire niais). "Non, je n'ai pas reçu de communication télépathique, mais un courriel ce matin !

-alors vous savez que je désire accéder aux Annales akashiques.

-bien sûr, entrez."

            Jacques n'en finissait pas d'étonnement : le bureau (l'Athanor ?) du grand initié n'était pas ce qu'il attendait : au lieu de murs sombres chargés de livres, de tentures aux signes kabbalistiques... une vaste pièce claire, une table en teck chargée de télécopieurs, téléphones, un ordinateur. Partout, en lieu et place de grimoires, des CD-ROM, des DVD. Il y avait certes, dans une vitrine, éclairés par un spot, une très ancienne Bible et peut-être un Talmud, mais posés là plus pour leur valeur et leur beauté que pour être lus. Comme seul symbole, une menorah moderne aux lignes épurées. "Qu'attendiez-vous trouver, jeune homme ? Un vieux Juif, à la longue barbe broussailleuse, portant bésicles, voûté et courbé sur des parchemins dont on ne sait si c'est lui ou eux qui dégagent cette odeur de vieux cuir ?

-j'avoue être un peu surpris (ce diable d'homme lisait quand même dans les esprits !)".

- les annales akashiques : la mémoire du Monde ! Là où tout ce qui a existé est inscrit, éternellement. Y accéder est le premier souhait de tout étudiant débutant en ésotérisme ! Mais ceci est dangereux !

-mais, Rabbi, j'ai quarante ans, je suis franc-maçon, 33ième du rite écossais ancien et accepté, Chevalier de la cité sainte du rite écossais rectifié, Nautonier de l'Arche Royale ! et aussi Grand Profès de l'Ordre martiniste, Illuminati de l’Ordre Rose-Croix !

- voici de hauts grades d'initiation, à défaut d'être initié véritablement, et conférés par des Ordres respectables, mais... s'il y a beaucoup de portes dans la muraille du Paradis, il suffit de passer par une seule pour y entrer !

-alors vous refusez de me faire pénétrer dans les Annales ?

-non, jeune homme, j'accepte, vous me semblez sincère et vos recommandations sont parfaites. Je procéderai au rituel dans quatre jours. En attendant il faut vous préparer.

-Comment ?

-Professez-vous une religion ?

-Je suis baptisé catholique.

-Bien, pendant ces quatre jours, visitez toutes les églises que vous trouverez, vous avez de la chance, Prague en a beaucoup ! Priez si vous le savez encore. Sinon restez à l'affût de tout frémissement spirituel. Assistez à des mariages et baptêmes, et aussi des enterrements. Réjouissez-vous, ou pleurez, avec ces familles et inconnus que vous allez rencontrer. Si les églises sont vides, tenter de sentir ces joies, ces pleurs, ces espérances, ces remerciements ou reproches que vous sentirez imprégner ces lieux. Méditez dans l'ombre et dans la faible lueur des bougies. Rentrez à l'hôtel, mangez végétarien, buvez de l'eau pure, et couchez-vous tôt.

-Maître, vous, un Juif, recommander cela !

-Jeune homme, à chacun sa porte pour entrer au Paradis."

            Au quatrième matin, Jacques se retrouva étendu sur un divan, dans une pièce basse et sombre, dans les volutes d'encens, au milieu d'épais grimoires, aux murs chargés de symboles dont certains inconnus de lui, malgré ses nombreuses initiations. Le Maître, enfin ressemblant à ce qu'il attendait, vêtu d'une robe ou d'une chasuble de velours pourpre, un bonnet quadricorne sur la tête, se tenait à son chevet. "Je vous tiens la main, écoutez ma douce invocation, laissez-vous envahir par la torpeur, et ne craignez rien".

             Les murs semblèrent s'effacer. Jacques vit des enfants noirs s'ébrouant dans un marigot, des blancs jouant dans un village français, des vieillards juifs lisant la Thora en se balançant, des "grätchen" allemandes en jupes traditionnelles, des matriochka dansant, et... et il eut la vision de cette église où une foule de femmes et d'enfants s'était réfugiée, venant se mettre sous la protection divine, confiante. Les miliciens Hutus entrent et, joyeusement, gaiement, comme dans une virée de bidasses, fendent les cranes à coup de machettes, un à un, sans se presser ni s'arrêter, riant des hurlements de terreur puis de douleur. Puis le silence des agneaux pascals. Sang sur les marches de l'autel ! C'était en ce XXIème siècle ! Autre église, autre lieu, Oradour, les Waffen-SS forcent les habitants à se regrouper dans la maison de Dieu, avant d'y mettre le feu. Une seule femme s'échappe, sautant d'une fenêtre. Puis l'Holocauste, la Shoah. Six millions de Juifs, au moins, exterminés, dont deux à trois "industriellement" dans des usines à tuer et à faire disparaître les corps. Vingt millions de soldats russes tués pour terminer cette guerre. Et dix mille aviateurs alliés morts rien que pour bombarder les villes allemandes. Dresde, vingt mille civils brûlant par le phosphore des bombes anglaises en une nuit. Verdun, on se pulvérise au canon, puis on se rue les uns sur les mitrailleuses des autres, on prend une tranchée, on la reperd, mais on y a perdu dix amis, éventrés pour finir à la baïonnette. C'était cela le XXème siècle.

            À mesure que le temps remontait, il intervint dans les scènes : il vécut Pittsburgh, à Trafalgar un boulet lui arracha le bras, celui que le Baron Larrey lui coupera à vif à Waterloo. Il n'en était qu'au XIXème siècle !

             "Assez ! Je ne veux pas remonter à l'origine du monde ! Encore trop de siècles ! Je ne veux pas de la Saint Barthélemy, de la prise de Jérusalem par les Croisés, d'Attila, Néron ! Je ne veux pas savoir si Homo sapiens a exterminé Neandertal ! Assez !"

            Jacques avait sauté du divan, couvert de sueurs froides, pâle. Le Maître lui essuyait doucement le visage. "Voilà, c'est fini, j'ai arrêté le fil du temps. Calmez-vous." Le rabbin lui fit boire une tasse de thé fort, lui donna quelques pâtisseries ashkénazes sucrées.

             "Vous voyez, jeune homme, il n'est pas anodin d'entrer dans la mémoire du Monde".

 

Alors, je vous renouvelle :

dans le plus profond de votre for intérieur,

partez à la découverte de la Vraie Nature de Dieu.

 

 

 

FIN

 

4ème page de couverture (proposition)

Moloch, les hommes de l'antiquité lui sacrifiaient leurs enfants lorsqu'ils attendaient quelque chose de lui. Sacrifice de la plus atroce façon puisqu'ils les jetaient dans une idole de bronze chauffée à blanc, à tel point que ce nom de Moloch devint le nom propre du sacrifice lui-même.

L'image que les hommes se font de Dieu a-t-elle changé depuis ces temps barbares ? Et les actions de ce Dieu, quels qu'en soient le nom et la conception, multiple, unique, trois en un, ont-elles varié ?

On peut en douter en constatant l'état de ce monde. Mieux, on peut le nier !

Si vous en avez le courage, ouvrez ce livre. Et si vous n'en êtes pas assurément certains, ne l'ouvrez pas ! même pour le feuilleter ! Attention, car ce livre peut rendre fou !

Si vous décidez de le commencer, vous devrez le lire jusqu'à la dernière ligne du dernier paragraphe.

            Je vous aurai averti.

 

 

l

L'auteur, pédiatre et généticien, confronté pendant ses quarante années de réanimation infantile à l'indicible de la souffrance de l'enfant et du deuil de ses proches, parents et fratrie, livre ici l'aboutissement de ses réflexions  spirituelles et théologiques, comme il avait livré celles sur le handicap avec "Mon enfant est différent" et sur la conscience avec "Les énigmes de la conscience".

Le chemin proposé est âpre et ardu, il peut, si vous l'empruntez, vous conduire au plus noir, mais aussi à l'éclat le plus clair. À vous de juger de s'y engager, ou de s'en détourner.

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