L' ESSENCE DU CHRISTIANISME - et du judaïsme-
René Mettey
L'ESSENCE DU CHRISTIANISME
et du judaïsme
Ouvrage paru aux Éditions Maïa. Janvier 2024.
Vous ne trouverez ici que des extraits.
Sommaire.
L'ESSENCE DU CHRISTIANISME
Le péché originel : l'Homme est un tueur.
La Trinité
Unitarisme
Jésus fils de Dieu.
Marie, vierge et mère.
Paradis, enfer, purgatoire : des états de l'esprit.
Le paradis.
Les limbes.
Le purgatoire.
L'enfer.
La grâce, la prédestination.
Les actes, la foi : un faux problème.
La résurrection.
Les miracles.
Les miracles de Jésus.
Les miracles dans l'histoire chrétienne.
Les miracles individuels
Lourdes.
Fatima
Pie XII et le même miracle.
Les apparitions mariales.
Apparitions et interventions célestes "civiles".
Les Stigmates.
L'inédie.
Les conservations du corps.
Conclusion.
L'ESSENCE DU JUDAÏSME
La doxa officielle.
Les faits.
POSTFACE
COMMENT ET POURQUOI J'AI ÉCRIT CE LIVRE
COMMENT.
La physique contemporaine.
Les expériences de mort clinique.
L'effet placebo.
Le champ de conscience.
POURQUOI.
BIBLIOGRAPHIE.
Du même auteur :
Louis et Caroline, La Pensée universelle, Paris 1972. Roman.
Mon enfant est différent, Frison-Roche, Paris, 1996. Manuel pour professionnels et familles d'enfants handicapés.
Le cheval O'Kroa O'Kandana, Bloggingbookseditions, 2014. Contes fantastiques.
(édition papier ou e-book)
Les énigmes de la conscience, Éditions Frison-Roche, Paris, juillet 2018. Essai.
En collaboration :
L'obstétrique actuelle, Jacques Peter Éditions P.S.R. 1991 (parties périnatalogie, néonatologie, génétique).
Métabolisme phosphocalcique et osseux de l'enfant, 1e édition, Michèle Garabédian et al. Médecine Sciences, 1993. (Le magnésium chez l'enfant).
L'ESSENCE DU CHRISTIANISME
Dieu n’est pas l’origine de l’univers, Il en est le but.
On est enfermé dans la prison du soi, prisonnier de soi, limité à son unique personne; on est seul, des langes au linceul, et pour l’éternité. Le for intérieur est un fort intérieur.
Le christianisme est la seule proposition qui résolve tous les problèmes : fusion avec Dieu et sauvegarde de sa personnalité.
Le bouddhisme, l’hindouisme, permettent de s'échapper de cette prison, d'échapper à cette malédiction, mais pour se fondre dans le Tout, appelé nirvâna ou brahman, qu'importe, c’est à dire perdre son soi, son histoire, ses ressentis et expériences, en somme disparaître et les rendre nuls et non-avenus, non vécus !
Dans le christianisme, le sauvé entre en paradis avec la "vision béatifique de Dieu", fusion de cet esprit insufflé en Adam qui retourne à son origine, et entre en même temps dans la "communion des saints". Certes fusion avec les autres élus, mais en gardant sa personnalité passée, car l’Église admet et recommande de s’adresser à chaque saint individuellement.
De même, à la question-piège des saducéens « lequel des sept maris la sept fois veuve sera l'épouse », Jésus répond « lorsque l'on ressuscite des morts, on n'épouse plus, on n'est plus épousée, on est comme des anges dans les cieux ». Donc plus de notion de sexe, mais le genre persiste, car la personnalité persiste.
Dans le christianisme, le sauvé est à la fois SOI, TOUS et TOUT !
Alors partons à la rencontre de nos dogmes et croyances, mais animés par la foi nouvelle fondée sur la connaissance d'aujourd'hui.
Mes amis protestants, dont j'ai rejoint les rangs du courant libéral depuis des années, moi qui ai envisagé dans ma jeunesse me présenter à la prêtrise, me pardonneront de revisiter surtout les conceptions catholiques romaines ou orthodoxes, mais "qui peut justifier le plus peut justifier le moins"…
Le péché originel : l'Homme est un tueur.
Commençons par l' origine : ce péché partie intégrante de notre nature.
Malgré les abominations permanentes que l’instinct sexuel a causées[1], le péché originel ne peut être le premier acte sexuel, car Dieu a enjoint au couple des origines "de croître et se multiplier "!
Le péché originel est cet instinct de tueur qui anime, a animé, animera toujours l’homme, parce qu'il est homme, parce qu'il est devenu homme en devenant tueur.
Sur les plans historique et évolutionniste[1], on peut relever que l’accélération évolutive d'Homo est apparue quand les homininés, de doux végétariens qu’ils étaient, ont commencé à tuer des animaux pour s’en nourrir, et de là à tuer leurs semblables. Arthur C. Clarke, dans son roman "2001 Odyssée de l'espace" et mieux encore Stanley Kübrick dans son film éponyme l'illustrent : dès qu'un homininé (australopithèque ? Homo antecessor, erectus ?) découvre que l'on peut tuer un animal avec un outil, il s'en sert pour tuer son semblable ! Les découvertes archéologiques les plus anciennes révèlent d’emblée tueries, conquêtes, assassinats. Le plus ancien village identifié, fortifié d'ailleurs, a révélé de nombreuses pointes de flèches sur son pourtour. Ötzi est mort criblé de flèches il y a 5 000 ans, et ses armes comportaient quatre traces de sang humain différentes !
[1] Le pape Jean-Paul II, conforté à l'époque par le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, admit sans ambiguïté l'hypothèse évolutionniste devant l'académie des sciences pontificales le 24 octobre 1996 (Documentation catholique, 17 novembre 1996).
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« On ne peut contempler sans terreur l'étendue du mal que l'homme peut faire et subir » Simone Weil.[5]
L’homme est un être tueur par nature.
Par nature ? Mais alors, d’où lui vient ce remord constant de ne pas faire le bien ? Cette béatitude quand il se laisse aller à un acte de compassion ? Cette Laetitia spinozienne ?
Le pire meurtrier a des éclairs de compassion, comme l’a sublimement illustré Victor Hugo[6].
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La grande notion chrétienne du péché originel est celle de la nature criminelle de l’homme, car le proto-humain devient Homo à partir du meurtre.
[1] cf. "Moloch, le Dieu mauvais, le livre qui rend fou", sur le site www.rene-mettey.fr
[2] Le pape Jean-Paul II, conforté à l'époque par le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, admit sans ambiguïté l'hypothèse évolutionniste devant l'académie des sciences pontificales le 24 octobre 1996 (Documentation catholique, 17 novembre 1996).
[3] Son cerveau s'accroît et devient plus efficace : la conscience s'accroît de même et l'homme accède à la conscience morale : il connaît alors le bien et le mal.
[4] Éditions Frison-Roche, Paris, juillet 2018.
[5] "La pesanteur et la grâce". Plon 1988.
[6] Dans son poème "Sultan Mourad" [La légende des siècles], le sultan tyrannique fils de Bazajet, criminel hors pair, dévastateur de toute l'antiquité, étrangleur de ses huit frères, noyeur des vingt femmes de son père, pousse du pied un porc égorgé agonisant au soleil pour lui permette de mourir à l’ombre. Mourant le soir même d'une fièvre, Jéhovah lui-même l'accueille au paradis : « tu viens d’avoir, monstre, un éclair de pitié […] Un seul instant d’amour rouvre l’Éden fermé / Un pourceau secouru pèse un monde opprimé » !
[7] Mémoires de vie, mémoires d'éternité. .Jean-Claude Lattès, 1998
[8] Les Arènes, 2002
[9] Cf. le film "Le pianiste" où un officier allemand le protège et le nourrit, après l'avoir découvert caché dans des combles.
[10] Natura, sive Deus ?
[11] Un animal ne peut, sans répugnance, causer du mal à un autre de la même espèce. C'est une des conditions de la survie des espèces.
La Trinité.
La Trinité est la notion la plus complexe à comprendre, et à admettre, de la théologie chrétienne. Et moi-même je la rejette si comprise au premier degré.
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Unitarisme
Cette difficulté à admettre la notion de Trinité, si on n’en saisit pas l’essence, a nourri l’unitarisme. Dès que l’on accepte que Jésus de Nazareth, ou le Nazir, ou le nazaréen[7] est homme, naturellement homme, il redevient Yeshoua bar Iosef bar Myriam – Jésus fils de Joseph et de Marie (araméen) – et le problème de la Trinité disparaît.
L’avantage de cette conception est que l’unitarisme devient le lien avec le judaïsme dans sa frange "Juifs pour Jésus" qui admet que Jésus fut le messie mais en n'acceptant pas qu’il fut Dieu.
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[1] Comme Ptah, dieu égyptien des artisans et architectes, conçu peu à peu comme créateur, repris par la franc-maçonnerie spiritualiste sous le nom de "Grand Architecte de l’univers".
[2] « J'entends par Dieu un être absolument infini, c'est-à-dire une substance constituée par une infinité d'attributs ». L'éthique. Spinoza précise "une infinité d'attributs", et pas "ses attributs", ce qui permettrait de les limiter, et en tout cas pas "ses trois attributs".
[3] Visitant un temple hindouiste à l’Ile Maurice avec la fillette du brahmane pour guide, celle-ci nous déclara devant la statue de Krishna : « c’est notre Christ, né aussi d’une femme spontanément, et avatar – incarnation – de Vishnou ».
[4] Sophisme contemporain : "la Trinité, ce n'est pas 1+1+1 = 1, c'est illogique, mais 1x1x1 = 1" ! On appréciera. Reste à définir ce que signifie + et x dans cette équation.
[5] Genèse 18,1-33; dans ce passage, les différentes traductions utilisent "trois hommes", "trois anges", et ceux-ci parlent tantôt au pluriel, quand ils s'adressent à Abraham, tantôt au singulier, lorsqu' "ils" pensent. L'image d'un seul Dieu en trois personnes est bien précise, dès la Bible hébraïque...
[6] Bible de l'école biblique de Jérusalem, Genèse 32, 23-31 : "La lutte avec Dieu". "Et quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Édouard Dhorme, Genèse 32,25-33 "un homme", mais en 29 "car tu as combattu avec Élohim" (curieux pour un écrit "yahviste" !). La Bible du rabbinat français, Zadoc Kahn, Genèse (Vayichla'h) 32,25-33; "un homme lutta avec lui"… mais en 31 : "parce que j'ai vu un être divin face à face". Moines de Maredsous : 24 "quelqu'un lutta…", 25 "cet homme le toucha à la hanche", 27 "ton nom sera Israël, car tu as lutté avec Dieu".
[7] Un nazir, ou nazôréen, était un enfant consacré à Dieu par ses parents dès sa naissance. Jésus est appelé "le nazaréen" tout au long du Coran.
[8] Il faut noter que les Églises et associations unitariennes annexent de manière abusive ces personnalités, qui sont pour la plupart restées au sein de leur confession, comme c'est le choix encore aujourd’hui des protestants (de même que des catholiques d’après certaines confidences) de conception unitarienne.
[9] Comme la "théologie de la mort de Dieu" des pasteurs Boenhaufer, Paul Tillich et de l’évêque anglican Robinson a conduit plus d’un théologien à... l’athéisme, comme William Hamilton et Thomas Altizer, deux de ses fondateurs !
Jésus fils de Dieu.
L’essence du christianisme est alors bien de transcender cette existence de Jésus en une transformation d’un homme en Dieu, non pas en un dieu, mais "en Dieu" compris comme "à l’intérieur de Dieu", et donc devenant identique à Dieu.
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Marie, vierge et mère.
Il est difficile de ne pas voir la grande figure de Marie, "theotocos" (théotocos : "qui donne naissance à Dieu", ou plutôt, pour moi néonatologiste, "qui accouche de Dieu"[2]), déesse elle-même pour les catholiques qui la déclarèrent corédemptrice de l’humanité avec le Christ[3] – rétablissant de facto, volens nolens, le polythéisme – comme l’incarnation ultime et sublime des éternelles figures de la grande déesse-mère.
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[1] Jésus, en hébreu Yeshoua ou Yeshoshoua, est communément nommé bar Iosef ou Yéhosef par les auteurs. "Bar", forme araméenne, et non "Ben" hébreu. Pilate nomme le pendant de Jésus "bar Abbas" ("fils du père", ce qui a permis à des auteurs des développements peu orthodoxes). Les hommes n'étant pas dénommés par rapport à leur mère, c'est par jeu que j'ajoute bar Myriam.
[2]La tocographie enregistre le déroulement de la parturition, la tocolyse est une médication qui arrête le travail, l'eutocie et la dystocie se rapportent à l'accouchement, facile ou difficile.
[3] Le concile Vatican II lui a retiré cette appellation.
[4] Swami Ramdas, le mystique hindou, interpelait "ami" tout homme, et "mère" toute femme, stériles et fillettes y compris, car toute femme est source de vie, qu'elle donne cette vie et l'amour maternel matériellement ou pas. (Carnets de pèlerinage. Albin Michel).
[5] Sachant que pour moi prier est se mettre en relation avec la transcendance, en acte de fusion et en attente d'inspiration, ou de communion, ou rendre grâce; mais on peut envisager prier comme une demander (une consolation ou un conseil entre autres) ou un dialogue ('"priez pour nous à l'heure de notre mort"…)
[6] Des kabbalistes suggèrent que le tétragramme sacré, יהוה,yod hè waw hè, est constitué de ' yod et ! waw, symboles phalliques, et ה hè, symbole féminin, et que donc ce tétragramme signifie "homme-femme, père-mère". Ainsi la double nature paternelle ET maternelle de Dieu est suggérée, ou affirmée.
[7] Genèse 1, 28.
[8] Caccini ne serait peut-être pas l'auteur de cet Ave, mais le compositeur contemporain Vladimir Vavilov, qui aurait composé un pastiche ! Ainsi, même une plaisanterie devient sublime lorsqu'elle concerne Marie !
[9] "Madeleine", une jeune candidate de l'émission télévisuelle "Prodiges 3", en 2016, qui avait choisi cette interprétation, déclarait :« il faut le chanter avec cœur sinon à la troisième répétition le public se lasse ». Mais le public ne se lasse jamais !
[10] "Marie". Plon, 2004. p.11 sq.
[11] Et pourtant elle aussi conçut en songe par la visite d'un dieu sous la forme d'un éléphant blanc, d'après une tradition bouddhique…
[12] "Dieu m'a élevé"
Paradis, enfer, purgatoire : des états de l'esprit.
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[1] Antiquus mysticus ordo rosae crucis. Ancien et mystique ordre rose-croix.
[2] Cf. l'ouvrage "Les énigmes de la conscience", op. cit. p.242"l'existence de l'Univers et la conscience"
[3] De rares courants protestants ou issus de la réforme, les Témoins de Jéhovah, les Adventistes et quelques courants évangéliques, choisissent l'option inverse : le décédé attend dans l'inconscience la résurrection.
[4] "Les énigmes de la conscience" Op cit p.76
[5]Depuis toujours en fait, ceci est développé dans mon ouvrage « Les énigmes de la conscience », op cit p.147 sq. "le coma, l'anesthésie" et 206 sq. "les expériences de mort clinique".
[6] Op cit p.147" Jil Taylor, la professionnelle auto-expérimentatrice" et 149 "le cas Pamella Reynolds".
[7] L'ouvrage cité examine de manière exhaustive les rapports de la conscience avec les structures nerveuses et le métabolisme de ce système : il n’en trouve aucun !
[8] Conscience et esprit sont synonymes ou liés pour la plupart des auteurs. Cf. op cit p.29
[9] Op cit p. 179-188 "Le champ de conscience".
[10] Vide infra , "Les limbes".
[1] René Mettey et Françoise Serville. Mon enfant est différent. Éditions Frison-Roche, Paris, 1996.
[1] "rassasié de jours" traduit Segond.
[2] Et même traduit "dans le paradis" par Segond. Luc 23,43
[3] On jugera savoureux que ces deux états, limbe et purgatoire, les plus contestés ou niés par les théologiens, soient les plus logiques dans l'histoire naturelle d'un être, de son apparition jusqu'à sa destinée ultime !
[4] J'utilise à dessein ce terme, néologisme se répandant, pour exprimer le sujet qui éprouve une expérience, en regard de l'expérimentateur qui provoque une expérience sur lui-même.
[5] Woody Allen l’a bien traduit en humour juif : « si Dieu existe, j’espère qu’il a une bonne excuse ! »
[6] D'après la doctrine évangélique, telle que Saint-Paul l'expose plus didactiquement aux Ephésiens, tous les hommes sont élus (Leibnitz).
La grâce, la prédestination.
L’homme a chuté. De par sa nature il ne peut revenir par lui-même à Dieu. Il faut donc une aide venant de Dieu lui-même : la grâce, nonobstant le sacrifice du Christ.
Alors, cette grâce, pour tous ou quelques-uns ?
Ce problème a déchiré les théologiens depuis l’origine, dès Saint Augustin, dressé parfois violemment les chrétiens les uns contre les autres provoquant les guerres de religion dont la guerre de trente ans qui a dévasté l’Europe.
En fait le problème de la grâce découle d’une opposition entre les attributs de Dieu : la justice, l’omniscience, l’amour infini, la logique absolue.
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Les actes, la foi : un faux problème.
Ce faux problème, qui a pu diviser les chrétiens, a été résolu dans un consensus œcuménique : la foi est une affirmation interne mais s’exprime extérieurement dans les œuvres ! S’affirmer croyant et se conduire en mécréant est le plus parfait des oxymores ! J’ai entendu le pasteur Woody au temple de l’Oratoire à Paris, certes épicentre du protestantisme libéral, l’exprimer dans un sermon brillant.
L’essence du christianisme est que l’affirmation de la foi transcende l’individu qui exprime alors sa foi dans sa conduite.
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La résurrection.
C’est le point le plus difficile à admettre du christianisme, et par manque de chance, le point central, selon Saint Paul ! « Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine ». Paul, 1ère épitre aux Corinthiens.
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Ils ont bien vu, entendu, et touché, non Jésus, mais le Christ.
[1] Cette phrase est magnifiquement illustrée dans le plus merveilleux film tourné sur le Christ "L'évangile selon Di Mateo" de Pier Paolo Pasolini, athée, marxiste, "débauché" !
[2] Un rabbin israélien, interrogé sur ce que représentait Jésus pour lui, répondit « il s’agit d’une Énième tentative de messianisme avortée ». Avortée ! Diantre ! Avec deux milliards et demi de fidèles aujourd'hui !
[3] « Le propre de l'homme, c'est d'aimer même ceux qui l'offensent ». Cette réflexion de Marc-Aurèle rappelle les dernières paroles de Jésus sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » -Luc 23,34- . Mais Marc-Aurèle est mort dans son lit entouré de ses disciples, là git la différence !.
[4] Comme il en fut de celui de Spinoza.
[5] La conjuration de Judas. Édilivre.2018
[6] Westminster John Knox press. Louisville. Kentucky. 2000. Non traduit en français mais écrit dans un anglais abordable,
[7] Je me suis demandé, s’il était sorti du tombeau en traversant la roche, pourquoi la pierre de fermeture avait été roulée ? Mais il fallait que Marie de Magdala et les disciples accourus en voient l’intérieur !
[8] Le supplice de la croix avait deux fonctions : réservé à ceux qui s'opposaient à l'État – comme Spartacus et ses esclaves révoltés – il était aussi une peine infamante pour les vauriens, suspendus agonisant nus aux yeux de tous. Jésus fut crucifié en tant que "Roi des Juifs" mais entre deux bandits.
[9] Vide infra "le miracle de Fatima".
Les miracles.
Les miracles doivent être abordés sous deux groupes séparés : les actions miraculeuses de Jésus, et les miracles postérieurs, que ce soient les guérisons obtenues par l'intermédiaire d'un saint, de la Vierge Marie, ou les occurrences inattendues, telles que les conservations prolongées de corps de personnages religieux.
Les miracles de Jésus.
Il est une interprétation qui doit immédiatement être écartée : celle d'une explication "rationnelle" de ces événements.
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Mais in fine que nous importent ces explications et interprétations ? Le message de Jésus a été si fort, si transformateur des êtres qui ont assisté à sa prédication ou qui en reçurent le récit, qu'il se suffit à lui-même.
Ici pourrait se terminer cet ouvrage, car seules ces pages traitent de l'essence du christianisme. Celles qui suivent n'illustrent que ce que l'on pourrait appeler des "épiphénomènes" du christianisme. D'ailleurs beaucoup d'Églises issues du protestantisme les négligent, et l'Église-mère elle-même n'en fait en rien des dogmes demandant une profession de foi. Mais comme ces aspects, mal compris, nuisent au retour de beaucoup de nos contemporains à la foi, ou sont sujets de moqueries à l'égard des croyants, ils demandent à être traités.
Les miracles dans l'histoire chrétienne.
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Les miracles individuels.
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Il n'y a pas dans une guérison miraculeuse de violation des lois physiques et biologiques, mais une mise en jeu de lois physiques et biologiques que l'on ne connaît pas encore, mais que l'on constate et commence à entrevoir[5].
[1] Père François Brune. Les miracles – et autres prodiges– Éditions du félin, Philippe Lebaud 10, Paris, 2000
[2] Fondé en 1995, il s'est auto-dissous en 2005 dans une lettre dérisoire truffée de jeux de mots balourds, dévoilant l'esprit dans lequel il travaillait. Un de ses membres fondateurs, à côté de scientifiques universitaires, était Majax.
[3] À cette époque les médecins étaient encore "paternalistes" et cachaient, avec justesse, la vérité au malade. J'ai toujours agi ainsi.
[4] En 1944, un jeune homme se mourait à l'Hôtel-Dieu de Paris, rongé par la tuberculose. Mais Paris est libérée par l'armée Leclerc. Enthousiaste, le jeune homme, cachant son état aux médecins militaires, peu regardant vu les circonstances, s'engage, est embarqué dans un char où il finira toute la guerre. La paix signée, les examens ne retrouveront plus que des séquelles de tuberculose ancienne dans ses poumons.
[5] Je renvoie le lecteur aux études neurocognitivistes et biologiques spécialisées…
[6] On retrouve ce même phénomène pour l'homéopathie. Ceux qui prétendent que l'homéopathie n'agit pas par effet placebo mais physiologiquement déclarent que ce traitement agit aussi sur les animaux. Mais il s'agit d'animaux familiers ou domestiques. Rupert Sheldrake, professeur à Cambridge et chercheur en Californie, a montré ce continuum de conscience dans ce qu'il appelle le "champ morphique", que j'ai développé dans "Les énigmes de la conscience" op. cit.
[7] Certains vers marins, coupés en deux transversalement, reconstituent un vers entier à partir de chaque partie, inférieure et supérieure. cf. Mettey op. cit. p.126
[8] Cher à Jean-Pierre Changeux. "L'homme neuronal". Fayard 1983.
[9]La rétine est l'extrémité d'un nerf. Un nerf détruit ou atrophié ne se reconstitue plus. Il n’y a jamais eu de guérison ou régression dans la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge, une atrophie de la rétine et du nerf optique).
[10] Thomas a Kempis (auteur probable) Livre III, Ch. 50, 7.
[11] Lourdes et les protestants. Collection "les bergers et les mages". Paris 1958, p.115
[12] Nombre à ce jour reconnu par l'Église.
[1] Les relevés varient entre 50 000 et 70 00, voire 100 000.
[2] Pie XII était un pape informé des sciences et très ouvert en théologie. Des scientifiques notoires siégeaient à l'académie pontificale et d'aucuns murmuraient que l’on voyait des théologiens protestants "roder" dans les couloirs du Vatican (Paul VI et Vatican II continueront dans cette voie). Mais après la proclamation de ce dogme, les scientifiques et protestants désertèrent.
[3] Op. cit. p.35. Cette interprétation pourrait à juste titre expliquer la résurrection du Christ, n'étaient la disparition du corps, le contact physique par les disciples, la consommation d'aliments à Emmaüs.
[1] Ils le décrivirent sur place en instantané, le rapportèrent tous les jours suivants et ensuite, jusqu'à aujourd'hui, devenus adultes 34 ans après.
[2] Son mari se suicidera.
[3] Soixante-quinze enfants et adultes seront emmenés à l'hôpital où ils reçurent des soins sans hospitalisation. Un professeur, atteint d'une balle dans l'épaule, se rétablit vite.
[4] La réunion devait se tenir dans un bunker, mais vu la chaleur, elle fut transférée dans un baraquement en bois, plus léger et moins solide.
[6] On pourra, entre autres, consulter l'importante analyse de Pierre Jovanovic, grand reporter, dans son ouvrage "Enquête sur l'existence des anges gardiens. Éditions Filippachi, 1993.
[7] Ne voir nulle raillerie. Mais le milieu baptiste est propice aux charismes.
[8] Les Romains avaient de bonnes connaissances en torture et exécution ! Planter le clou au milieu de la paume eut entraîné une déchirure des tissus. Ils ne le plantaient pas plus entre le radius et le cubitus, comme on l'a cru, mais dans le complexe des osselets du carpe, réunis entre eux et aux autres os par des ligaments résistants. Il est à relever que le Padre Pio, même à notre époque, sur ses photos, porte les stigmates dans la paume, et même très près des doigts. Il s'agit donc bien d'une identification spirituelle, pas d'un envoi divin.
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Mais toutes ces manifestations, extases, jeûnes, inédies, stigmates, conservation des corps, ne sont pas l'essence du christianisme, ils ne sont que la conséquence d'une vie mystique. D'ailleurs l'Église catholique n'a fait de ces charismes une condition ni nécessaire ni suffisante pour affirmer la sainteté ! Si un miracle pour la béatification, deux pour la canonisation, sont encore requis, les faits rapportés sont examinés avec bienveillance[8]…, et la croyance en les miracles de Lourdes n'est pas un dogme. Les souverains pontifes l'ont répété : on peut les avoir en suspicion, voire n'y pas croire, et se sentir et être reconnu catholique.
C'est la profonde adhésion au message divin transmis par le christianisme, la grande exaltation mystique de certains, qui induisent ces charismes, qui ne sont en rien essentiels à l'esprit du christianisme.
[1] Tel le Little Bouddha népalais qui médita immobile des mois sous son banyan en 2005 avant de disparaître… et de réapparaître en 2011.
[2] Un ouvrage rédigé par le Père De Meester, " La Fraude mystique de Marthe Robin" Éditions du Cerf 2020, prétend démontrer que Marthe Robin s'est livrée à une imposture. Pour lui, "Cette femme aurait menti toute sa vie et à tout le monde" (Jean-Marie Guénois, in "Le Figaro du 7 Novembre 2020). On renverra à Abraham Lincoln* : "on peut tromper quelques personnes tout le temps; on peut tromper tout le monde quelque temps; mais on ne peut tromper tout le monde tout le temps". Hormis le fait qu'il est impossible qu'une mystique et son entourage mystifient (!) tout le monde pendant des dizaines d'années, il est à noter que De Meester n’a jamais rencontré Marthe Robin, et que son livre n'intègre aucun argumentaire de nature biologique ou médicale.
*en fait citation apocryphe, utilisée en premier par Jacques Abbadie In Traité de la Vérité de la Religion Chrétienne, en 1684
[3] Lors de la réfection du cimetière de cette église en 1791, beaucoup de corps ont été trouvés momifiés, en un aspect de cuir. Ils ont été regroupés dans la crypte où j'ai pu les visiter, comme tout un chacun jusqu'en 1979.
[4] Relever la rencontre avec ce phénomène de chaleur ressentie au moment de la guérison à Lourdes, ou la guérison spontanée de cancer. Vide supra.
[5] Dans ma pratique à l'hôpital de Dakar, les enfants entrant à plus de 42° étaient courants, combinant une insolation à une crise de paludisme. Je n'en ai vu aucun survire. En Europe, le syndrome d'hyperthermie maligne est le plus souvent mortel, il atteint parfois 42°5. J'ai été confronté à un cas de cette pathologie, que je n'ai pu sauver. Les patients qui avoisinent ces températures et survivent ont des lésions viscérales (cérébrales, hépatiques et rénales) entraînant de lourdes séquelles.
[6] L'examen des photos oriente sur le phénomène d'adipocire.
[7] Le gouvernement a interdit cette pratique dès le XIXe siècle !
[8] Le pape François vient d'accepter en mai 2021 de reconnaître le second miracle dû au père de Foucauld. À l'examen des énoncés, il semble que le miracle soit un effet bien naturel , et la relation au père de Foucauld bien distante : il s'agit d'un jeune homme tombé d'une voûte d'une église et embroché de part en part sur un piquet et sauvé par les chirurgiens. J'ai assisté à deux faits identiques dans ma carrière sans qu'on crie au miracle, mais à la chance et l'habilité des sapeurs-pompiers et chirurgiens. Et ce jeune homme, non croyant avant et après (pas convaincu ?), avait un patron croyant qui participait à une neuvaine en faveur de la canonisation du père de Foucauld…
Conclusion.
Il est désolant de constater que de multiples opposants aux différentes confessions chrétiennes persistent à se fonder sur des conceptions périmées pour s'opposer au christianisme, le ridiculiser, en relever les incohérences, parfois l'infantilisme et la naïveté, voire le vilipender, dans de pauvres arguments.[1]
Il est désolant de constater que de multiples personnes ressentant le besoin d'une vie spirituelle soient rebutées par cette présentation du christianisme.
Il est tout aussi désolant de voir les clercs se taire et n'oser affirmer haut et fort ce que beaucoup d'eux pensent et croient in petto ! Mais encore faut-il le révéler ! Car, en se taisant, ils barrent le chemin que certains désirent prendre vers le christianisme.
Certains groupes se confinent dans un niveau de foi où tout est pris au pied de la lettre et non au niveau de l'esprit, tels les Mormons, les Témoins de Jéhovah et les fraternités issues du schisme de Mgr Lefebvre, pourtant institutions estimables quand on constate le haut niveau de moralité de leurs membres, leur mode de vie et la paix civile qu'ils maintiennent. Mais en affirmant des concepts inacceptables par la raison et éloignés du cœur, ils éloignent du christianisme.
Le cœur et la raison doivent se connaître !
[1] Le "Traité d'athéologie" de Michel Onfray est confondant de pauvres arguments. Plus distrayant est le célèbre "Dieu, l'hypothèse erronée – comment la science prouve que Dieu n'existe pas -" H&O éditions, 2009. [God, the failed hypothesis. How Science shows that God does not exist. Prometheus books, 2007]. L'auteur, Victor Stenger, pourtant professeur émérite de physique à Hawaï et professeur auxiliaire de philosophie à l'université du Colorado y fait se succéder arguments scientifiques décalés et discours philosophiques puérils. Lorsqu'il prétend, pour nier une entité divine, qu'il n'a jamais constaté une société ou une culture où la trahison, le mensonge, le vol, sont glorifiés, et où l'honnêteté, le respect de la parole donnée, sont déconsidérées, sans qu'on ait besoin d'un Dieu, et bien avant le christianisme, ne se pose-t-il pas la question de savoir si les vertus honorées ne sont pas le signe que l'humanité les a justement puisées dans une inspiration divine ? Saint Augustin l'a bien mis en évidence, il n'y a pas eu de fausses religions avant le christianisme, comme l'enfant n'est pas un faux homme. Et Mauriac de répéter, « le Dieu que les athées nient n'est pas celui auquel nous croyons »!
POSTFACE
Terminons par l'incipit de cet ouvrage :
Dieu n’est pas l’origine de l’univers, Il en est le but.
Il n'a pas créé ce monde de souffrances infligées et de souffrances reçues[1], d'incohérence et d'absurdité[2]. Il a été l'Essence qui en a permis l'existence. Sans Lui, pas de vide quantique plein d'énergie potentielle, d'équation quantique qui permit l'apparition de matière, positive, négative, noire ! pas de point de singularité ! pas de quarks ni de cordes ! pas de soupe primitive, de bactéries, d'algues bleues, d'évolution vers l'homme !
Qu'importe ce qu'Il est, ce qu'Il a fait, Sa nature et celle de Son fils, seul importe Son message et comment le Christ nous l'a porté pour l'authentifier, par le don total, par sa souffrance, partagée et complétée ensuite par celle de sa mère et de ses apôtres, de ses martyrs. Ce message d'appel à Le réintégrer dans un Nirvana sublime, car fusionnel mais où nous garderons cependant notre identité originelle. Le christianisme est le seul à nous le proposer.
C'est son essence.
NB : "L'essence du judaïsme", qui sera intégrée au livre, fait l'objet sur ce site d'une "page" indépendante.
COMMENT ET POURQUOI J'AI ÉCRIT CE LIVRE.
COMMENT.
En me fondant sur les connaissances et surtout les conceptions contemporaines.
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POURQUOI.
Les forces anti-chrétiennes, en fait forces matérialistes et hédonistes, ont bien œuvré depuis un siècle au moins. Le respect de la vie et surtout de celle des faibles, des handicapés, des enfants près du terme, la fidélité dans le mariage, l'amour humain considéré comme le reflet d'un amour universel, peut-être divin, la sexualité considérée comme l'expression de cet amour, et tant d'autres valeurs, ont été remisées au placard des valeurs obsolètes.
L'Europe occidentale en est le plus parfait exemple ; alors que les tentatives d'éradication du christianisme dans le pays marxistes n'ont fait que renforcer la foi – il n'est que de voir le renouveau de l'orthodoxie russe –, le libéralisme l'a détruit. La France n'est plus catholique que de nom et les autres confessions survivent à peine. En Suède, seuls 4 % des sujets fréquentent les offices de l'Église luthérienne d'État (ce qui n'empêche pas 34 % de réclamer un enterrement religieux). Les gouvernements communistes et ses persécutions – que l'on se souvienne du Père Popieluszko, subissant des pressions pour renoncer à la prêtrise, emprisonné, échappant à deux attentats, et frappé jusqu'à la mort – ont créé par réaction une Église catholique forte et résistante… qui se délite actuellement sous le vent du libéralisme…
Mais l'Homme, seul être pensant et doué d'introspection de cet Univers[1] a un besoin inné et impératif de se sentir inséré dans une Histoire éternelle et universelle, et le priver de cette perspective est le rejeter dans la névrose d'angoisse ou les conduites déviantes qui le rendent malheureux.
On prêche aux jeunes la sexualité multiple dès les années d'adolescence, le rejet de toute autorité morale supérieure, l'idée d'un Dieu est risible, le dévouement à une patrie et à une nation une abomination, risquer sa vie pour un idéal une déraison.
Or tous les éducateurs d'enfants et d'adolescents notent encore que les adolescents et jeunes restent "fleur bleue", qu'ils attendent un amour véritable, que la majorité des filles rêvent d'être mère dans un foyer stable !
Le résultat de ce conditionnement ? Le mal-être absolu de toute une génération, et surtout, l'islamisme !
Les jeunes d'origine musulmane, à cette dérive hédoniste moderne, répondent par l'obéissance à un Dieu unique plein de miséricorde pour ses croyants et sévère pour les impies, exigeant la soumission[2], révélé au mot à mot par un écrit qui ne se discute pas; par un retour de la pudeur la plus stricte, les hommes couverts, les femmes voilées; par la proscription de l'alcool; par la fidélité dans le mariage et la préservation de la virginité jusqu'à celui-ci; par l'adulation d'une patrie transcendante pour laquelle on est prêt à mourir, … et à tuer !
Je n'approuve pas ces jeunes qui se tournent vers l'islamisme, mais je les comprends ![3]
Sans ce désespoir devant l'enseignement laïque actuel ne répondant pas aux aspirations profondes de l'être humain, comment expliquer le départ pour l'État islamique de jeunes catholiques bretons ! de jeunes femmes "gauloises" et chrétiennes acceptant la polygamie pour suivre un jeune homme en Syrie !
Il fut un temps où des Français "de souche", et même de célèbres (dont Béjart, et avant lui l'expert en symbolisme René Guénon), se convertirent à l'Islam, mais sous sa forme du soufisme, islam mystique, syncrétiste et ouvert. De nos jours les Français de souche ou d'origine africaine se convertissent au salafisme !
Les forces qui ont travaillé à éteindre toute moralité et spiritualité, catholicisme inclus mais non exhaustif, ont abouti à un excellent résultat, mais pas celui qu'elles attendaient !
À cette aspiration éternelle, qu'ont à donner les traditions chrétiennes ?
Le catholicisme persiste à imposer des dogmes anti-intuitifs et hors des limites d'acceptabilité pour un esprit contemporain, malgré les transformations conciliaires de Vatican II.
Je verrais très bien cohabiter au sein d'une même confession, au sein de cérémonies communes, au sein d'une même structure architecturale, église ou cathédrale, des croyants d'interprétations très différentes in petto. Dans leur pragmatisme anglais, les anglicans admettent que leur Church of England héberge une "hight church" de liturgie et tendance anglo-catholique, une "low church" de foi réformée, et une large tendance multitudiniste ("broad church") sans prise de position nette entre les deux… Lors de l'eucharistie, certains fidèles identifient la présence spirituelle réelle du Christ dans le pain consacré, d'autres se voient en une commémoration symbolique, mais tous y participent !
Unitarien et de pensée protestante, j'ai assisté dans une petite église de campagne d'Eure et Loir (la seule qu'un évêque progressiste – et intolérant parce que progressiste – avait concédée aux fidèles demandant un office au rite tridentin) à une messe suivant "le rite extraordinaire". Quel enchantement nous vécûmes, mon épouse de foi réformée depuis toujours, ma sœur, catholique conciliaire, et mon fils et moi-même, "chrétiens indépendants". Il y avait de jeunes couples avec leurs enfants, et voir ces petites filles et garçonnets aller les mains jointes recevoir l'eucharistie et en revenir le visage transformé fut un moment de grâce ! Même pour moi qui doute sérieusement de la transsubstantiation et même de la présence spirituelle dans l'hostie...
Le protestantisme a su un instant développer des interprétations novatrices et en concordance avec la pensée contemporaine, surtout dans ses courants libéraux, avec des Albert Schweitzer, Dietrich Bonhoeffer, la lignée des pasteurs Monot, mais force est de constater que les Églises institutionnelles – en France les courants réformés et luthériens réunis ce jour dans l'Église protestante unie – peinent à déplacer les foules !
Certes les Églises évangéliques se développent de manière dynamique, avec enthousiasme, et leurs courants charismatiques ont même "contaminé" le catholicisme – il existe des mouvements charismatiques catholiques –, mais ce protestantisme dans certaines de ses voies retourne à l'obscurantisme tant dans ses manifestations que dans ses conceptions : les protestants fondamentalistes des États-Unis n'en sont-ils pas à vouloir imposer dans les écoles la doctrine créationniste en 7 jours et un âge de notre monde de 6 000 ans, à nier l'évolutionnisme ?
Les mouvements issus du protestantisme sont à juste titre crédités d'un rétablissement de mœurs et d'une vie saines ("mens sana in corpore sano") – les Adventistes, les Mormons et les Témoins de Jéhovah proscrivent l'usage des drogues, de l'alcool, d'une nourriture excessive, déconseillent fortement l'usage du tabac, promeuvent la fidélité avant et après le mariage, le respect de la parole donnée –, mais leurs doctrines strictes (encore plus autoritaires que pour les catholiques !) n'attirent plus. Seules des techniques à la limite de la manipulation mentale ou sectaire permettent leur développement.
Oui, il est temps de ramener les hommes et femmes d'aujourd'hui dans les Églises historiques, mais… avec une vision nouvelle !
BIBLIOGRAPHIE.
Les références précises sont appelées en notes de bas de page au cours du texte, mais certains ouvrages m'ont plus particulièrement inspiré. Certains sont anciens, mais aucune étude ne les a dépassés.
Jean Bottéro. Naissance de Dieu. La Bible et l'historien. Gallimard, 1986, le grand livre du Mois, 2001. Ouvrage capital et unique analysant et synthétisant la naissance et l'évolution du judaïsme. Indispensable à connaître pour quiconque aspire à comprendre le judaïsme.
Aimé Michel. Métanoia, phénomènes physiques du mysticisme. Albin Michel 1983. Ouvrage de référence par ses qualités d'enquête et d'interprétation sur les effets du mysticisme non explicables rationnellement.
Herbert Thurston. Les phénomènes physiques du mysticisme. – préface de Rémy Chauvin –. L'esprit et la matière. Éditions du Rocher. Cette traduction publiée en 1961 par Gallimard et reprise en 1986 par Le Rocher, est le recueil de conférences et d'articles du Père Thurston, réunis et publiés en anglais par J. H. Crehan en 1951. Cet ouvrage dense (508 pages) est une somme réunissant quasiment tous les cas connus de phénomènes physiques relevés chez des mystiques chrétiens. Bien entendu les cas contemporains n'y figurent pas, mais malgré son ancienneté il mérite d'être compulsé.
Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman. La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie. Bayard, 2002. Autant l'ouvrage de Bottéro est indispensable pour comprendre le judaïsme dans son ontogénèse, autant cet ouvrage, démontant plus d'une croyance fortement établie jusqu'ici, écrit par deux universitaires archéologues, tous deux juifs – donc non suspects d'aversion pour le judaïsme –, l'un états-unien, l'autre belge, est indispensable pour appréhender la véritable histoire du peuple juif.
Pierre Petit. Lourdes, les protestants, la tradition chrétienne. Collection les Bergers et les mages. Paris 1958. Bien qu'écrit par un réformé ("calviniste", la voie la plus épurée du protestantisme) qu'on ne s'attende pas à trouver dans cet opuscule une diatribe contre les miracles de Lourdes et les dogmes catholiques, mais une réflexion pertinente sur les miracles qui ne sont ni niés, ni interprétés, ni remis en cause, l'auteur concluant "qu'on ne peut actuellement juger", mais ils sont remis en condition en fonction de la foi réformée. Cet ouvrage est en fait une "mariologie comparée catholique vs réformée" !
Fig 1. La trinité. Le chef d'œuvre d'Andreï Roublev : la Trinité est représentée sous la forme de trois anges. Le Saint-Esprit présente le Fils et la coupe de son sang, au Père.
Figure 2. Marie universelle. Cette Marie de l'artisanat sénégalais n'est pas la "Vierge noire" des églises européennes, elle a un visage aux traits négro-africains. Elle ne choque pas plus que des Vierges aux traits japonais ou indonésiens. Marie est universelle.
Figure 2. Marie universelle. Cette Marie de l'artisanat sénégalais n'est pas la "Vierge noire" des églises européennes, elle a un visage aux traits négro-africains. Elle ne choque pas plus que des Vierges aux traits japonais ou indonésiens. Marie est universelle.