LES ENIGMES DE LA CONSCIENCE 15. Bibliographie.
XII. BIBLIOGRAPHIE.
Les ouvrages ou articles cités ont été référencés au long du texte. On trouvera ci-dessous les œuvres qui m'ont le plus marqué pour élaborer une théorie de la conscience et de son champ, éclairant ce que j'avais appris pendant mes études, puis lectures et congrès, et constaté au long de ma pratique.
A. CHANGEUX Jean Pierre.
"L’homme neuronal". Fayard, le temps des sciences. 1983. Reste un ouvrage capital en 2014 pour comprendre le fonctionnement de l'esprit humain (et des animaux).
B. DAMASIO Antonio R.
"Spinoza avait raison. Joie et tristesse, le cerveau des émotions". Traduction française par Jean-Luc Fidel, éd. Odile Jacob, Paris, 2003; original édité par Harcourt Inc., 2003, sous le titre "Looking for Spinoza : joy, sorrow and the feeling brain". Un livre capital, à ne pas manquer, car il renouvelle à la fois la science de la cognition et la philosophie de la conscience, confirmant la position de Michel Serre suivant laquelle un philosophe d'aujourd'hui ne peut se tenir en dehors de l'état des sciences.
C. DELACOUR Jean.
"Le cerveau et l’esprit". Presses universitaires de France. Collection "Que sais-je" 1995. Ouvrage clair, à la fois succinct et complet. Expose parfaitement les positions de tous les auteurs et différentes écoles qui ont travaillé sur le sujet. Ouvrage à lire en premier pour toute personne se lançant dans une recherche sur la conscience, l’esprit et autres synonymes, ne serait-ce que pour éviter de " réinventer l’eau tiède".
D. HOFSTADTER Douglas
"GÖDEL, ESCHER, BACH. Les brins d’une guirlande éternelle". Dunod, Paris, 2000. Traduit de l’américain "Gödel, Escher, Bach : an eternal golden braid" Basic book, 1979. Ouvrage touffus, compact, épais (884 p.), lourd (1.350 g !), mais indispensable pour qui veut aborder la théorie de l’esprit humain fonctionnant sur plusieurs niveaux de complexité croissante, comme un ordinateur. C'est par cet ouvrage que j'ai été introduit à la pensée et aux travaux de Gödel, ainsi que la logique formelle, qui tiennent une grande place dans ce livre. On peut se dispenser de lire, ou lire en "lecture rapide", les dialogues entre "Achille et la tortue" intercalés entre les chapitres... Ouvrage demandant un effort certain, mais soulagé par l'humour américain...
E. LOCQUIN Marcel. En collaboration avec Vahé Zartarian.
«Quelle langue parlait nos ancêtres préhistoriques ? » Albin Michel, 2002, "Le grand Livre du mois". On peut être dubitatif sur certaines des conclusions de l'auteur, mais ses connaissances et compétences ─ avérées car reconnues par des universités qui l'ont chargé de cours et l'Unesco qui lui a confié des programmes informatique ─ en biologie (botanique et animale, mycologique; génétique), paléontologie, physique, informatique, illustre ce qu'apporte une approche multidisciplinaire, mais conjointe chez un même auteur, dans l'étude d'un problème. Cet ouvrage montre en quoi l'apparition du langage ─ qu'il distingue de la communication ─ a provoqué "l'explosion" des capacités humaines, transformant l'Homo sapiens en Homo loquens.
F. METTEY René, SERVILLE Françoise.
"Mon enfant est différent". Frison-Roche. Paris 1996. En particulier pour "l'altruisme inné" des hommes et mammifères supérieurs (CHAP. I.1, p.5-12 : "le double réflexe rejet-protection") , et l'annexe XIII.1, p.225-233 "La conscience, un peu de philosophie").
G. MONOD Jacques
"Le hasard et la nécessité". Le Seuil. Paris 1970. Par un de nos premiers prix Nobel de médecine. Reste un exemple de ce que peut apporter la démarche de principe matérialiste ─ dont le postulat d'objectivité ─, son intérêt, ses clartés, et ses limites, pour appréhender certains domaines de recherche de la science, dont la conscience. Ainsi, quand il conclut son œuvre par « l'homme sait enfin [(?)NDR] qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard », rien ne lui permet objectivement cette conclusion, alors que p.33 il énonce le "postulat d'objectivité" ! Seul dans l'Univers ? Si c'est face à un "non-Dieu", à la limite, mais face à d'autres espèces conscientes, l'axiome de banalité, déjà énoncé à son époque, et les connaissances actuelles en astrophysique démontrent à l'envie le contraire ! Argument d'autorité d'un prix Nobel ?
H. PROCHIANTZ Alain.
"Les anatomies de la pensée. À quoi pensent les calamars ?". Editions Odile Jacob. 1997. Capital en particulier pour l'articulation de la génétique, de la neuro-anatomie et neurobiologie avec l'émergence de la conscience. J'ai fait remarquer dans le texte que cet ouvrage résout le problème de la forme des êtres vivants qui est bien inscrite dans le patrimoine génétique (dans la suite des gènes homéotiques). Ainsi le champ morphogénétique de Sheldrake n'a plus de raison d'être, mais son hypothèse du champ morphique, si !
I. RUYER Raymond.
"La gnose de Princeton". Fayard, Le livre de poche 1977 (édition revue et augmentée sur l’originale de 1974). En fait Raymond Ruyer, ancien élève de Normale sup', professeur à l'université de Nancy, historien des Sciences, auteur de nombreux ouvrages, a utilisé ce subterfuge d'exposer une prétendue synthèse de savants américains (dont il n'invente rien puisqu'il cite leurs ouvrages), surtout astrophysiciens, pour exposer sa propre pensée. Il ne s'agit en rien d'un "canular" ─ n'en déplaise à l'auteur anonyme de Wikipedia ─, vue la densité de l'ouvrage. D'ailleurs, dans l'édition de 1977 est produite une revue de presse où de nombreux esprits distingués se sont laissés prendre (ou ont été complices)... Moi-même, le lisant en 1977, n'ai pu percer la "supercherie" qu'en relecture en 2000... Certes, la "secte" néognostique des happy fews de l'intelligentsia américaine n'a jamais existé, mais les auteurs ont bien écrit ces ouvrages. Il est à noter que Ruyer utilise le premier le terme de "champ de conscience" dans une théorie de l'esprit.
J. SHELDRAKE Rupert.
"Ces chiens qui attendent leur maître. Et autres pouvoirs inexpliqués des animaux". Éditions du Rocher, 2001, traduction française de "Dogs that known when their owners are coming home and other unexplained powers of animals ". Rupert Sheldrake, docteur en sciences naturelles de l’université de Cambridge, est chercheur titulaire de l’Institut des sciences noétiques de Californie. Il fut directeur d’études en biochimie et en biologie cellulaire au Clare College de Cambridge, membre de la Royal Society, il n’est donc pas un plaisantin mais un scientifique. Il a développé la théorie des « champs morphogénétiques », dénommés « Champs morphiques » dans son ouvrage « La mémoire de l’univers » en 1988.