Les propos de René (journal de réflexion et philosophique)
SATISFACTION DU DEVOIR ACCOMPLI.
Il n’y a pas de satisfaction du devoir accompli. Celui qui compte sur cette satisfaction se ment à lui-même et va au-delà du dépit. D’ailleurs cette “consolation” est quasiment toujours employée par quelqu’un à l’adresse d’un autre, qu’il ne veut ou ne peut récompenser ou réconforter d’une autre façon, et a souvent une connotation humoristique, voire cynique.
Car l’homme n’attend qu’une chose au cours de la vie: la reconnaissance par autrui: la reconnaissance par lui-même, il l’a déjà! Et s’il ne l’a pas, alors c’est qu’il est déprimé ou mélancolique, et c’est sans espoir.
La seule chose qu’apporte la sensation du devoir accompli, c’est l’absence de remord. Et c’est très différent.
Car il est indéniable que n’avoir pas accompli son devoir nous rend mal à l’aise, voire malade. Nous éprouvons du remord, nous nous faisons honte quelque part en nous-même. C’est pourquoi le truand, le lâche, l’amoral même ne sont jamais heureux.
Accomplir notre devoir nous enlève une occasion de remord, mais il ne nous satisfait en rien si ne suit pas une récompense venue de la providence, ou une reconnaissance par autrui.
Nota: Où l’on voit que la mathématique, qui prétend tout régir, ne s’applique pas en morale: la négation d’une négation n’y est pas une affirmation. Moins par moins ne donne pas forcément plus.
Dans l’exemple précédent; la satisfaction est un sentiment positif. Le remord un négatif. Mais l’absence du remord (le négatif du négatif) ne donne pas la satisfaction ( positif) mais un nul. Comment appeler autrement que neutre un sentiment qui ne nous réjouit pas et n’a pour seul avantage que de ne pas nous faire souffrir? Ici moins par moins donne zéro.
Fréjus 8 9 92
LES EXTRA-TERRESTRES ET LE MIRACLE GREC.
Souvent dans l’histoire de l’humanité on rencontre de ces phases où tout s’accélère, tout semble surgir du néant, où l’on voit un bouquet (de feu d’artifice) de découvertes s’enchaîner de manière exponentielle, sans qu’on trouve rien dans l’histoire antérieure à ces évènements, ou contemporaine, qui l’explique: apparition de l’écriture syllabique ou alphabétique des babyloniens, conjointe à l’émergence d’une civilisation citadine architecturale et d’une administration étatique; apparition du travail des métaux, où s’enchaînent le travail du cuivre, puis du bronze, l’orfèvrerie, puis du fer; gigantesques travaux des égyptiens, des amérindiens précolombiens, joints eux aussi à l’apparition d’une administration étatique puissante et moderne.
L’on se demande: “où sont-ils allés chercher tout cela, comment ont-ils si rapidement maîtrisé ces techniques?”
Comment un homme archaïque a-t’il put avoir pour la première fois l’idée qu’une roche puisse contenir du métal (corps inconnu pour lui: il n’en avait pas le moindre concept!), ait chauffé cette roche pour faire couler ce métal?
Et bien entendu certains d’aller chercher le secours de civilisations extra-terrestres, qui auraient (mais c’est évident!) appris d’un seul coup à l’homme tout ce qu’il a si vite maîtrisé, tenant compte évidemment de son état de développement, ce qui explique les différents sauts brutaux et les paliers qui suivent. Il est ainsi facile de délirer quand il s’agit de civilisations lointaines, qui n’ont pas laissé de témoins! Les mégalithes (“par la pensée qu’ils faisaient léviter les blocs, pour sûr!”); les civilisations précolombiennes (“et les pistes d’atterrissage de Cuzco, c’étaient pour qui?”); même l’Egypte (“et où ce qu’elles sont les traces de suie qui auraient dû se trouver sur les parois des couloirs des pyramides, s’ils s’étaient éclairé à la torche, et non pas à l’électricité? Voire au laser!”); et Babylone (“la Tour de Babel, Ziggourat bien connu, ce n’est pas enfin un témoignage, çà? Les hommes ont essayé de rejoindre leurs dieux, ceux qui leur avaient tout appris, en construisant une rampe de lancement de fusée cosmique? Et si çà a mal tourné, c’est qu’ils en étaient restés dans leur tentative à l’équivalent du cargo-cult de Mélanésie, où qu’ils ont failli réussir mais que les Elohim leur ont ratiboisé leur cosmodrome au super laser, en les rendant zinzin par dessus le marché”)!
Je répondrais: n’essayons pas d’expliquer l’inexplicable. Admettons que certains faits nous dépassent!
Et le miracle grec? Comment expliquer que quelques tribus barbares, les Achéens, soient descendues envahir le Péloponnèse, aient chassé les indigènes vers les iles d’Asie mineure, qu’ils aient créé des cités rivales, ennemies, repliées sur elles-mêmes et se faisant la guerre (Sparte, ilot guerrier vivant dans la mentalité de l’assiégé, combattant Athènes), et que tout cet ensemble disparate ait “inventé” une langue commune*, pure et précise, outil tellement parfait qu’il va devenir pour des siècles la langue universelle du monde civilisé, même de Rome** au moment de sa splendeur, et d’où vont surgir simultanément et d’un seul coup la philosophie universelle, l’art dramatique, la science moderne (mathématique, astronomie, physique), et qu’en sus de cette langue ces peuples ne seront plus jamais surpassé en beauté de la sculpture ou de l’architecture?
Et pourtant là, il nous faut avouer notre ignorance, et bien admettre que, ces temps étant assez proches et l’écriture existant, on ne peut retrouver aucune trace d’extra-terrestres à l’origine de ce miracle!
Voici un dernier effet à distance du miracle grec: avoir tué par le ridicule, deux mille quatre cents ans à l’avance, les théories fumeuses extragalactiques!
*Alors qu’à partir d’une langue commune, deux peuples à peine séparés vont créer deux patois différents: au Moyen-âge, un Picard ne comprenait pas un Normand, un provençal un catalan (voire même un Nissard ne comprenait pas un provençal maritime ou un rhodanien! Il y a un siècle, un breton de Brest ne comprenait pas un Paimpolais, et aujourd’hui, un de mes amis, flamand de Gand me dit ne pas pouvoir parler à ses petits enfants d’Anvers!). Il y eu bien quelques variations avec même individualisation de variétés dialectales, mais tout le monde les comprenait, et même les auteurs littéraires usaient de chaque suivant le genre littéraire!
**Même les Juifs se firent traduire par les Septantes le canon biblique de l’Hébreu en Grec!
St Raphaël 21 10 92
RIRE
Où va-t-on si même le rire ou l’expression du bonheur est étroitement déterminé! Voir le syndrome d’Angelman!
St R 21/12/94
TRADUTTORE, TRADITTORE!
(De l’art difficile de la traduction).
Si la traduction est un art si difficile, voire impossible ou s’accompagnant toujours d’une trahison, ce n’est pas à cause de difficultés techniques qui, comme tout fait technique, peut être surmonté par un peu plus de technique!
Il en est ainsi de la poésie. Traduire un poème au mot à mot ne livre in fine qu’une prose sans saveur ni signification, mais il suffit de trouver un poète bilingue, ou qu’un traducteur se fasse aider d’un poète, pour retrouver le poème primitif dans sa musique et sa signification.
Il en est de même de la traduction entre langues n’appartenant pas à la même famille: un passage de l’hébreu ou d’une autre langue sémitique à une langue indo-européenne est déjà impossible sans faux-sens, d’autant plus que, dans le cas de l’hébreu et des écrits vétérotestamentaires, la perception du monde était très différente; mais ceci n’est pas encore insurmontable.
Mais que faire quand on change de champ de conscience?
Dans les langues asiatiques (Chinois, Japonais, Vietnamien), le “je” n’existe pas. Certes, il est toujours loisible, quand on lit en vietnamien “Mère, votre fille s’adresse à vous”, de traduire: “Maman, je te parle”, mais c’est simplement ne pas rendre compte qu’un asiatique ne se définit jamais dans l’absolu, mais toujours par rapport à un système de relation humaine. Un japonais ne se pense jamais comme “moi, Monsieur Toshiba”, mais comme: “ moi, père de mes enfants; moi, fils de mon père; moi, employé de M. Suzuki; moi, contremaître de Monsieur Tatami” ; et de même: “moi, M. Akihito”, mais comme: “moi, empereur du Japon; moi, fils de mon père” etc... Ceux qui espèrent voir le Japon changer de mentalité feraient bien de méditer sur la linguistique.
Et voici un dernier exercice à méditer: Dans le canon pâli, il est rapporté cette parole du Bouddha: “le choix dans la vie n’est pas entre le bien et le mal, mais entre un bien et un autre bien”.
Eh bien, cette phrase, si vous la traduisez directement en Français ou en tout autre langue (et les traducteurs-traîtres ne s’en sont pas privé jusqu’à présent!), est totalement incompréhensible pour un occidental, ou même tout individu professant une religion issue d’Abraham.
Lorsque je cite cet aphorisme du Bouddha, je traduis: “le choix dans la vie n’est pas entre le bien et le mal, mais entre un mal et un autre mal”, car, paradoxalement, en traduisant à l’opposé des mots initiaux, je suis plus près de sens réel que lorsque je traduis mot à mot! (à moins que mon interlocuteur n’ait une parfaite connaissance du bouddhisme).
Effectivement, lorsque je vois un homme en train d’essayer d’en tuer un autre, et que j’ai en main un fusil, le choix n’est pas entre un bien (empêcher un meurtre) et un mal (laisser commettre un meurtre), mais entre un mal (tuer un homme, fût-il assassin en puissance) et un autre mal (laisser assassiner quelqu’un)!
Mais seul un homme parfaitement au courant de la doctrine bouddhique, et y adhérant, peut comprendre que dans cet exemple j’ai le choix entre un bien (empêcher un meurtre) et un autre bien (laisser un homme être assassiné, donc éprouver de la souffrance et mourir pour une réincarnation dans une existence supérieure spirituellement)!
Et voilà qu’ici, la traduction doit tenir compte, non plus de la musique du texte primitif, non plus seulement de la conception sémantique des choses dans la langue primitive, non plus aussi de l’état des conscience de l’époque du texte, mais aussi des connaissances et croyances du lecteur!
St Raphaël 3 11 92
Réflexions déclenchées par la lecture d’un article sur l’avortement.
Frustration
Chaque homme est frustré parce qu’il s’imagine que tout autre que lui baigne dans la sérénité!
Pourquoi s’imagine-t’il que lui seul a le privilège des soucis?
Chacun se sent frustré et malheureux parce qu’il s’imagine que, parce qu’on ne lui dit pas qu’on l’aime ou l’estime, personne ne l’aime ou l’estime! Il faut tenir compte de la pudeur des autres, et savoir qu’on est aimé et estimé par un grand nombre de gens, mais qui n’osent nous le faire comprendre!
Et celui- là qui se plaint, fait-il connaître son amour ou son estime?
Sachons que les soucis, le malheur et la frustration sont les choses les mieux partagées du Monde, et que ceux qui ont une image favorable de nous sont légions, et avançons heureux dans cette vallée d’insatisfaction!
St Raph Mai 1993
INDIVIDU.
Longtemps (jusqu'à ce jour 5 juin 2000!) j'ai buté sur le problème de l'individu, du moi, de l'ego, de cette personne qui n'est que moi, et pas "les autres". De cette prison qui fait que je ne suis que moi, dans l'impossibilité absolue de sortir de mon histoire, de mes sensations, de cette carapace et prison. Je ne puis ni sentir ni être à la place, comme, avec, quiconque, femme, enfants, ami.
Le christianisme a pu m'apporter un début de réponse: "au ciel, nous serons tous comme frère et sœur"; absorbé dans la contemplation de Dieu. Oui, mais toujours séparés, toujours individus isolés. Comme beaucoup j'aspirais à la fusion, et finalement me raccrochai au Nirvâna, fusion totale dans l'absolu, dans l'Être, pour ne plus me distinguer, être les autres en même temps que moi.
Mais en quoi cette fusion apporterait quelque chose de positif?
Tous réunis en Un serait revenir à Dieu tel qu'il était avant la Création: Un et … Seul! Un…dividu.
L'Esprit (Lui, le Tao), un et seul, sans émotions, sans sensation autre que celle de sa plénitude, a voulu la Création pour s'incarner en la matière, afin d'être multiple, de sentir, et donc les joies, les peines, les malheurs, l'amour.
E tout cela serait perdu dans la fusion finale?
C'est donc bien le christianisme qui a trouvé la solution: Cohabitant en Dieu, nous serons à la fois multiples et Un.
SR 5/6/00
ORIGINE DE L'HOMME
1/Lettre à la rédaction de "Impact MédecinHebdo"
21 Mai 1997
Monsieur Richard Lebeau
Abs d’Impact Médecin Hebdo
Cher Monsieur,
J’ai lu avec intérêt votre article dans “Impact Médecin Hebdo” du 16 Mai 97, et avec d’autant plus d’intérêt que je “réfléchis” sur la question de l’origine de l’homme et de la nature de la conscience depuis toujours.
Votre “papier” est certes riche d’idées, mais il obéit à une règle de “viciation” de raisonnement et qui est le “non sequitur”[1].
En effet, en quoi la théorie scientifique de l’évolution et de la possible filiation, non pas simienne comme le dit Yves Coppens, mais d’un ancêtre commun avec les singes, va-t-elle à l’encontre d’une apparition brutale et définitive de l’homme?
Vous pouvez demander au service de presse de “Impact Hebdo Médecin” de vous prêter l’ouvrage que je lui ai fait parvenir pour analyse, “Mon enfant est différent” (Frison Roche éditeur, Déc 1996) (ou de vous en faire cadeau puisqu’il ne semble pas intéresser), où vous trouverez une illustration scientifique du mythe d’Adam et Eve, par passage de 48 à 46 chromosomes dans les cellules germinales de quelques hominidés ou pré-hominiens (mais quand? à la première bifurcation, après le proconsul, le tout nouveau moropithèque, l’australopithèque ramidus ou afarensis?). Je n’ai fait en fait qu’illustrer les travaux et idées déjà émises par nos illustres généticiens français Jean de Grouchy, Catherine Turleau et Bernard Dutrillaux.
Ainsi, je ne vois pas en quoi que ce soit le Darwinisme (qui peut être considéré comme définitivement établi sauf à en corriger certains aspects ou à le compléter) remet en cause ni la “création” d’Adam et Eve, ni quelqu’autre mythe religieux, hébraïque ou non.
Le paradis perdu? Mais le temps ou nous avions de quoi manger sans se fatiguer outre mesure à chasser et à cueillir (les travaux d’anthropologie moderne supposent que l’homme primitif, contrairement à ce qu’on croit, passait au plus trois heures par jour pour se procurer de la nourriture, comme le font actuellement les Papous restés à l’âge de pierre ou les Indiens amazoniens. Le reste du temps? Ils le passaient à “faire de la culture”: peindre et se peindre, parler, mythologiser, faire la cour et faire l’amour…) et où nous étions si peu sur terre que les guerres n’avaient pas lieu d’exister.
Le péché originel? Mais tout nous démontre que l’homme est mauvais par nature (voir Pascal), et qu’il est un tueur né: du génocide qu’ont réalisé les Hébreux à Jéricho, à la Shoah (dur mais juste retour des choses), en passant par les Indiens des Amériques (ceux du sud ratiboisés par les catholiques espagnols, ceux du nord par les protestants anglais), la St Barthélémy, jusqu’à la Yougoslavie et demain encore les Hutus-Tustsis (n’ouvrez pas demain votre journal comme le chante Escher si vous ne voulez pas encore découvrir une nouvelle horreur…). Le sous-bassement scientifique? Ne serait-ce pas parce que le simien végétarien et omnivore (avec déjà une petite tendance à tuer pour manger de la viande que l’on trouve chez les chimpanzés, qu’une étude récente a montré chassant d’autres singes plus petits pour les tuer et les manger, voire tuant et mangeant leur propres petits) est devenu un homme actif et intelligent parce qu’il a mangé de la viande, donc devenant un homme parce qu’il est devenu un tueur?
Donc le Pape et son illustre académie pontificale se trompent, et les scientifiques athées, agnoscistes, et “chrétiens-convaincus-qui-font-comme-s’ils-étaient-athées-pendant-leurs-heures-de-travail” comme Delumeau, se trompent tout autant, voulant faire se recouvrir la voie de la Raison (la Science) et la voie du cœur (la méthaphysique et la religion): “Le Cœur a ses raisons que la Raison ne connaît pas” (et vice versa, le grand Pascal a dû certainement ne pas écrire la suite, nous jugeant assez fins pour terminer par nous-mêmes), et c’est fort bien comme cela!
Bien cordialement,
2/, Lettre à la rédaction de "Sciences et Avenir".
LET'S JEHOVAH ALONE!
(Foutez la paix à Dieu)
Sciences et Avenir est une revue à la fois sérieuse et divertissante que je lis depuis une éternité, alors ne descendez pas au niveau de la cour de récrée ou du comptoir en zinc avec des réflexions du genre que vous faîtes page 4 ('L'édito") à propos de l'homme de Neandertal : "De quoi faire trébucher les grandes religions monothéistes qui nous enseignent que Dieu a fait l'homme -unique- à son image", reprenant les dires de Pascal Picq (page 64) "l'Église nous enseigne qu'il n'y avait qu'un seul homme pensant, à l'image de Dieu... deux hommes différents ont trouvé la spiritualité. Ce qui va à l'encontre des trois religions monothéiste".
Qui vous la dit? YHWH-Adonaï-El Shaddaï-Allah a créé l'hommeà son image. Les rédacteurs de la genèse n'ont pas précisé lequel (le pouvaient-ils!) Pourquoi pas l'Homo tout simplement? Qu'il soit sapiens, neandertalensis, habilis, ergaster n'est pas précisé!!! Jean de Grouchy, Catherine Turleau, Bernard Dutrillaux ont bien mis en valeur que le passage complet et irréversible du pré-hominien à l'homme s'est produit quand les 48 chromosomes du premier sont passés à 46 par fusion des chromosomes 2p et 2q "simiens" en un seul, le 2 "humain", le reste n'a été que mini remaniements (théorie développée et illustrée p. 201 de mon ouvrage "Mon enfant est différent", Frison-Roche éditeur, Paris 1996). Mais entre lequel et lequel? Là reste le mystère et le véritable premier homme ne sera jamais connu. Les découvertes sur l'homme de Neandertal ne doivent donner de sueurs froides qu'à quelques mollahs ignares, évêques intégristes, rabbins bornés ou pasteurs baptistes américains "créationnistes"... Soyons sérieux. Pour moi, chrétien convaincu (mais sans église) , depuis toujours l'homme de Neandertal, qui enterrait ses mort sur un lit de fleurs, qui nourrissait ses handicapés, était un homme à part entière, et qu'il croquât à l'occasion un des siens ne me gène pas (et qui d'ailleurs? un ennemi? un ami mort à la chasse? une victime d'un sacrifice rituel?).
Il est d'ailleurs étonnant que votre article sur les hérétiques de la science n'en "remette pas une couche". Si la théorie du Big Bang (d'ailleurs développée en premier par Georges Lemaître, page 43, un abbé et jésuite, curieusement, confortant l'article de Patrick Jean-Baptiste sur la "non-innocence" des théories scientifiques p. 47) pour la première fois confirme l'idée d'un Univers créé ex. nihilo par un Dieu créateur à l'origine des temps et de l'espace ("Au commencement, Dieu créa etc..".), les théories inverses de Fred Hoyle et ses disciples sur un univers statique ou un univers en perpétuelle création par de multiples Big Bang un peu partout ne me dérange guère! Si la genèse peut être interprétée comme le récit d'une création ex nihilo, la seule dans l'antiquité, en opposition aux mythologies, grecques en particulier, qui décrivaient un univers stable existant depuis toujours, ayant pour point de départ une masse informe (le Chaos), la Bible dit bien "qu'au commencement, l'Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux", et que Jéhovah se contenta d'ordonner ce Tohu-Bohu...
Sciences et Avenir nous avait habitué à de plus belles études sur l'esprit religieux et l'étude de la Bible...
Let's Jehovah alone!
Qu'il soit un vieillard chenu donnant la conscience à Adam en lui touchant l'index, ou le principe qui a permis "à l'équation quantique d'exister pour que puisse apparaître le point de singularité qui a donné le Big Bang", je crois qu'il répond à la grande question qu'a posé Leibniz, reformulée par Heidegger: "pourquoi y a-t-il quelque chose, plutôt que rien?".
SOUFFRANCE ANIMALE. HALAL ET CASHER.
Le problème que cause l'abattage rituel halal n'est pas uniquement ni fondamentalement celui d'une dîme versée par des citoyens laïcs à un culte musulman sans qu'ils le sachent ou veuillent, ni du problème sanitaire, mais celui d'une régression de la civilisation humaniste.
L'animal tué suivant le rite musulman est égorgé, c'est à dire que le cou est entaillé et scié au couteau. Les gros vaisseaux sont tranchés mais aussi la trachée et l'oesophage. L'animal s'étouffe dans son sang puis dans son vomi (j'ai des vidéos de sacrifice halal et aussi d'égorgement d'HOMMES par cette méthode, et j'ai assisté moi-même à des égorgements de moutons dans un abattoir marseillais). La mort ne peut être instantanée.
Le spectacle est horrible.
Or ce spectacle est quasiment toujours effectué en public dans les pays musulmans et il doit certainement l'être clandestinement dans notre pays (dans un reportage télévisé, à la suite d'un décret français qui imposait un abattage en abattoir contrôlé, un père expliquait qu'il voulait égorger le mouton devant son fils pour l'Aïd!). Il donne ainsi l'habitude de la cruauté dès l'enfance. Ma soeur, qui a passé plusieurs années au Maroc comme assistante sociale m'expliquait la facilité avec laquelle les Maghrébins égorgent leurs semblables humains venait de cette habituation à ce geste. Ne l'oublions pas, l'homme fait partie du monde animal. Ses émotions, sa culture, sont enracinées dans son organisme. Pythagore le remarquait déjà il y a plusieurs siècles: "tant qu'il y aura des abattoirs, il y aura des guerres". S'habituer à la torture animale, c'est s'habituer à la torture humaine. Perdre son empathie avec le monde vivant, c'est perdre son empathie avec le monde humain.
Je ne peux tolérer et suis indigné qu'à l'heure où j'écris ces lignes, je sais qu'au même moment on tue des hommes, on bat des femmes pour les forcer à se prostituer, qu'on en viole d'autre, qu'on martyrise des enfants, et qu'on égorge des animaux!
Or demain matin légalement on va martyriser des animaux avec l'accord de l'Etat. La moitié des abatages en France sera faite avec l'aval de l'Etat. Accepter cela est accepter Auschwitz. Il n'y a qu'une différence de degré, pas de nature.
Il y a une loi obligeant à étourdir les animaux avant égorgement. Cette loi doit être respectée. Sinon, pourquoi obéir aux lois ne permettant les corridas que dans certaines villes de "tradition taurine" et pas au stade de France? à celles interdisant de faire souffrir nos animaux de compagnie? de les frapper cruellement aux yeux de tous? Pourquoi moi irais-je en prison pour ces actes de cruauté? pourquoi fermer les refuges animaux où ceux-ci sont retrouvés squelettiques? pourquoi réglementer les zoos?
En se soumettant à des coutumes barbares, nous acceptons une régression dans la barbarie.
Note: si j'ai assité à des pratiques halal, ainsi d'ailleurs qu'à l'abattage de vaches et chevaux au pistolet frontal, qui provoque une mort instantanée, de même qu'à l'electronarcose de porcs avant saignée, je ne connais pas le mode casher. Il me semble que la mort soit donnée en perçant les gros vaisseaux du coup (aorte et jugulaire) -c'est tout au moins ce que j'avais entendu dans le documentaire sur Massada, où les juifs résistants se tuèrent ainsi. En ce cas la douleur est moins forte (piqûre) et la perte de conscience est rapide (le cerveau est instantanément prive de sang). Mais si le protocole est le même, alors l'abattage casher est aussi barbare et doit être interdit sous cette forme.
Dans une interview récente, Arnaud Klarsfeld disait ne pas manger de viande casher, halal ni de foie gras, non par raison religieuse, mais pour ne pas participer à la souffrance animale.
Quant à permettre une loi d'exception pour les pratiques casher au sein de la loi commune, que les Juifs se rappellent ce que disait un homme politique juif avec humour quand M. Mitterand voulut créer l'éducation nationale unique, supprimant les écoles libres, mais prévoyant une dérogation pour les yechivas :"nous Juifs avons trop appris à nos dépends ce que signifie une loi d'exception pour en accepter une".
Note du 18 mars. Renseignements pris sur Google, l'abattage casher est aussi barbare. La gorge doit être tranchée jusqu'à la colonne vertébrale, incluant trachée et oesophage. Non seulement le problème sanitaire reste entier (issue de sang et de vomi dans les poumons), mais comment justifier "que la mort est rapide" quand on tue un boeuf de cette manière? Comment dire que l'animal soufre peu quand un bovin d'un quart de tonne est suspendu par un pied?
Ce que j'ai aussi appris sur Google, c'est que beaucoup de juifs pratiquant sont néanmoins contre cette pratique, la jugeant d'ailleurs peu ou pas justifiée par la Bible, ou au moins en contradiction avec le respect de la vie animale et l'interdiction de faire souffrir ces même animaux?
12/13/2012
NATURE ET DEGRE DANS L'IMMORALISME.
Il m'a été dit que mon aphorisme sur la seule différence de degré, et non de nature, entre accepter la souffrance délibérée des animaux et accepter Auschwitz, était excessive, voire choquante. (cf supra).
Je ne le retire pas. Bien sûr, faire souffrir des animaux, même mammifères supérieurs et donc susceptibles d'avoir un certain degré de conscience (voir ci-contre mon ouvrage sur la conscience), et faire souffrir des hommes n'est pas du même niveau d'immoralisme, mais c'est de même nature, seul le degré diffère. (L'Eglise catholique a bien distingué le péché véniel du péché grave et enfin du péché mortel, mais ils restent des péchés!).
Si nous nous ne nous efforçons pas d'extirper de nous, et si les pédagogues, parents, hommes publics, enseignants etc... ne s'efforcent pas d'extirper des jeunes toute tendance à faire souffrir, alors la pente douce puis abrupte qui mène au crime individuel puis de masse restera présente!
"Qui vole un oeuf vole un boeuf", dit la sagesse populaire; "tant qu'il y aura des abattoirs, il y aura des guerres" disait Pythagore!
Il y a peu, je lisais assidûment le Journal Officiel (Stendhal lisait bien le Code Civil...). Une loi me mit mal à l'aise : elle décrivait les modes de mise à mort de certains animaux. Avec détachement, avec neutralité, le législateur décrivait comment asphyxier les visons avec efficacité et sans souffrances inutiles. Tout était prévu: la chambre de production des gaz (oxyde de carbone), la trappe qui fait tomber les visons dans cette chambre etc... L'article suivant légiférait sur le tri des poussins dans les élevages industriels et la mise à mort en masse des mâles. Je passe sur le mode. Il est horrible. Suivaient d'autres articles sur d'autres espèces.
Cette lecture me faisait ressentir un malaise grandissant que je ne pouvais comprendre: certes il faut bien se nourrir de poules, mais pourquoi tuer les coqs? Un peu dure la chair de coq? mais la recette du coq au vin la ramollit... Et qu'avons nous à faire de couvrir nos femmes de visons?
Mais ce qui en fait me rendait malade, c'est que naissait en moi l'idée que si des technocrates et des législateurs avaient pu élaborer et imprimer ce type de loi avec un tel détachement, d'autres législateurs pourraient le faire pour des hommes...
Et l'Histoire montre bien qu'il en fut ainsi...
Un maître de conférence d'histoire, rédigeant un mémoire, avait retrouvé les devis qu'une entreprise allemande avait réalisés pour les chefs nazis à propos des chambres d'extermination à gaz. On y retrouvait le même détachement. Cela est resté intact dans ma mémoire. Il y avait des plans d'architecte bien dessinés. On y faisait remarquer que le cyanure -le Zyklon B n'est que le nom commercial- étant corrosif et attaquant le métal, il fallait des hélices en bois pour évacuer les gaz. La nature du bois était même précisée, le hêtre ou le bouleau étant préférable au chaîne -je ne sais plus-.... Des chercheurs, des ingénieurs ont pu rédiger cela! Sans émotions! *
Soyons en persuadé : différence de degré, non de nature.
Certes, pas question de faire des minauderies, et déguster un tournedos rossini (horreur : du boeuf sur du foie gras!) est un moment privilégié. Il m'est arrivé, avec mon épouse, d'avoir envie de nous "mettre à genoux" devant un pavé de boeuf charollais servi à Cluny, mais il est inutile de consommer trop de viande, et faire en sorte que peu de bovins, caprins, ovins, soient sacrifiés pour nous, et s'assurer qu'ils soient mis à mort rapidement et sans stress.
*Il nous faut saluer un grand peuple, bien plus évolué que nous: les britanniques (qui ont inventés les "droits de l'homme" dès le XVIIè siècle avec l'habeas corpus et la démocratie trois siècles avant nous avec la première monarchie parlementaire au monde). Il y a quelques années, les dirigeants de ce peuple se rendirent compte qu'il n'était "pas classe" d'exécuter leurs condamnés par pendaison. Ils résolurent d'imiter leurs cousins américains en procédant par injection létale. Le ministère de la justice demanda au Royal Board of medecine (leur conseil de l'ordre des médecins) de proposer un protocole britannique : produits à utiliser, combinaison, doses etc... La réponse du Board fut rapide :"tout médecin qui participerait même partiellement à l'élaboration d'un protocole d'exécution ou qui en serait acteur même en rôle secondaire serait immédiatement et définitivement rayé du tableau". L'affaire était entendue, la peine de mort fut abolie.
14/3/2012
La solitude, ça n’existe pas.
Chaque année a lieu « la journée de la solitude ». Et de voir sur les écrans télé et entendre de toutes nos radios des « isolés » geindre et se plaindre de leur solitude. Une jeune fille prétendait qu’elle n’avait parlé à personne depuis 131 jours, et, à la fin de l’entretien, disait : « à 131 jours » en s’en allant.
Sur le blog de mon quotidien habituel une file avait été ouverte, et on lisait les mêmes plaintes, et certains intervenants répondaient en « secouant » un peu ces plaignants. A une mère qui vivait vivre seule avec un enfant handicapé, exposant sa misère morale, rapportant qu’elle avait adhéré à une association de parents d’enfants handicapés mais qu’elle avait fuit car « tout le monde ne faisait qu’exposer ses propres malheurs », s’attira cette remarque : « et vous que faîtes-vous ici même? ». Et effectivement cette femme était seule parce qu’elle voulait bien recevoir –qu’on l’écoute-, mais s’intéressait peu à donner –écouter les autres-. Espérons que cette remarque lui ait un peu ouvert les yeux, mais j’en doute.
Je fis alors cette intervention : « Comme le chante Nicoletta :
La solitude, ça n’existe pas,
le Club Méditerranée, c’est pas fait pour les chiens ».
Evidemment j’obtins quelques réactions immédiates : « je n’ai pas assez d’argent pour aller au Club Méditerranée, moi ! ». La peste soit de ceux qui interprètent tout au premier degré !
Je continuai : « vous voulez vous faire des amis, être accueilli à bras ouvert, être entouré, que l’on vous donne des responsabilités ? Engagez-vous dans un parti politique ou un groupe religieux, voire les deux ! Vous avez le choix. Ou faîtes du bénévolat ».
Bien entendu j’obtins les répliques attendues, toutes semblables «les politiques nous exploitent, les religions sont des attrape-nigauds, je n’ai pas envie d’apprendre le français à des gens qui sont irréguliers etc. ».
Encore des gens qui se plaignent d’être seuls, qui n’ont personne à qui parler, mais qui veulent recevoir, être écouté, qu’on leur apporte aide et assistance, mais qui ne veulent rien donner, n’écouter personne !
Ils veulent être entourés, mais sans faire le moindre pas vers les autres.
Vous êtes isolé ? Souffrez de solitude, à un, en couple ?
Voici comment rompre cette solitude, et je vous raconterai ensuite une belle histoire véridique et personnelle.
Le club méditerranée, c’est pas fait pour les chiens ! (Nicoletta).
Renvoyez votre demande d’adhésion à un groupement politique, poussez la porte d’une permanence. Vous serez étonné comme on vous accueillera à bras ouverts, qu’on vous parlera comme si l’on vous connaissait depuis toujours, qu’on approuvera tout ce que vous direz ! Pour sûr : vous aurez les mêmes idées –et, je l’espère, les mêmes idéaux- que ceux que vous rencontrez !
Vous venez les aider dans leur combat pour améliorer le sort de vos concitoyens, de l’Europe, voire du monde entier ! Je ne connais aucun parti dont ce ne soit le programme, même si les moyens exposés pour y arriver diffèrent du tout au tout selon ces partis. On va vous inviter à des réunions, souvent clôturées par une collation ; on vous invitera à distribuer des tracts sur la voie publique, dans des boîtes aux lettres. Cela vous amènera à prendre des cafés bien chauds entre militants lors de soirées ventées. Vous aurez l’occasion de serrer la main de personnages médiatiques. Peut-être vous demandera-ton de figurer sur une liste électorale !
Quelles craintes pouvez-vous avoir ?
Une cotisation trop haute ? Mais chaque parti a un tarif « bas revenus » ! Que l’on vous sollicite trop ? Arguez d’une santé fragile pour ne pas sortir le soir, ou d’une timidité pour ne pas aller « faire les marchés ».
Rien que le fait que vous ayez pris une adhésion et que parfois vous alliez vous assoir au fond d’une salle confortera les militants qu’ils ont raison, qu’ils se font entendre, et vous en seront très reconnaissants.
Vous n’êtes pas d’accord sur le programme des partis politiques ? Cent vingt partis se sont déclarés au Journal Officiel, au moins quarante ont pignon sur rue. Il est hautement improbable qu’aucun ne corresponde à 90 % à vos désirs et opinion :
Vous êtes « à gauche de la gauche » ? Vous avez trois partis trotskystes au moins, plus le front de gauche lui-même constitué de trois partis !
La gauche classique a votre préférence ? Allez au parti socialiste ou chez les écologistes, il y a tellement de courants internes que c’est le diable qu’aucun n’entraine votre adhésion !
Vous êtes « à droite de la droite »? Allez au Front National renforcer le courant « moderniste et jeuniste » ou le courant traditionaliste. Et si vous êtes dans le sud ou en Alsace, vous avez des copies régionalistes de ce courant !
Vous êtes modéré et centriste ? Vous avez le choix entre centristes indépendants (derrière Bayrou) et ceux qui veulent des alliances comme l’UDI !
Vous ne voulez pas faire de politique ; c’est votre choix, mais ne dîtes pas que vous ne pouvez pas !
Autre option : rejoignez un groupement religieux.
Là encore il est impossible de ne pas trouver celui qui correspondra exactement à votre attente !
Poussez la porte des Charismatiques, il y en a des catholiques et des protestants, au choix suivant votre origine. Vous vous retrouverez en train de chanter et d’appeler la descente du Saint Esprit, puis terminerez par un pot de l’amitié où vous vous ferez des amis.
Vous êtes catholique ? Certes on peut se sentir bien seul au milieu d’une foule de fidèles dans une grande église, mais proposez-vous pour des activités paroissiales, et là vous serez intégré dans une équipe. Il y a des paroisses « progressistes » où les prêtres sont en jeans et baskets, d’autres traditionalistes où la soutane est de mise !
Les églises protestantes sont encore plus multiples que les partis politiques. Impossible de ne pas trouver exactement celle qui répond à votre attente ! Et comme leurs fidèles sont assez peu nombreux par temple, vous vous ferez des connaissances.
Vous êtes d’origine arménienne, russe, grecque, libanaise ? Là encore les clergés et les fidèles des Eglises apostoliques ou orthodoxes n’attendent que vous ! Vous vous replongerez dans vos racines, et on vous invitera en famille reparler du passé et à manger des plats arméniens, des blinis, des loukoums, boire du café grec ou du thé vert.
Vous n’êtes pas tellement croyant ? Qu’importe, personne ne vous obligera à avouer que dans votre for intérieur Dieu n’est pas un noble vieillard à barbe blanche qui toucha du doigt un bonhomme de glaise pour l’animer, ou que Jésus de Nazareth fut un estimable moraliste, fils du premier, certes, mais pas plus, ou pas moins, que vous-même. L’enfer, le paradis existent-ils ? Chi lo sa ?
En tout cas, l’enfer de la solitude, le paradis de l’amitié, eux, existent dès cette terre.
Vous n’êtes vraiment pas croyant, alors vraiment pas, et même vous opposez-vous au fait religieux ? L’Union des Athées et l’Union rationaliste n’attendent que vous ! Et si vous désirez plus que des amis, mais des frères, postulez au Grand Orient de France ! Les adresses sont dans l’annuaire.
Dans tous les cas, rejoignez une organisation qui a un but tourné vers les autres.
Le bénévolat est un excellente voie pour entrer dans un groupe et se faire des amis, car les autres membres partageront avec vous un idéal, et vous intégreront.
Pas de faux prétexte encore ! Vous avez obligatoirement des qualités à faire partager (enseigner le français, la cuisine…) ou à utiliser (trier des vêtements récupérés, des boîtes de conserves…) et quiconque peut solliciter à l’entrée des supermarchés de la nourriture pour la banque alimentaire.
Si vous inscrivez à une atelier d’écriture, de peinture, de desseins, de bridge, chacun viendra pour se perfectionner, se divertir, et rentrera chez lui sans se soucier de créer des liens avec autrui. Seul un idéal partagé conduit à une relation solide entre les êtres.
Une belle histoire, ou « comment une vieille demoiselle de soixante-dix ans sans famille et sans amis s’est retrouvée la pensionnaire la plus entourée de sa maison de retraite lorsque le grand âge fut venu ».
Il était une fois une vieille demoiselle, qui ne s’était jamais mariée –les hommes de son âge étaient au front en Quatorze et beaucoup ne revinrent pas–, qui n’avait pas de famille –ses deux frères furent tués au combat et elle n’avait pas eu de cousins –, qui s’était occupé de sa mère jusqu’à ce qu’elle meure, et qui se retrouva bien seule à soixante-dix ans passés.
Un jour, dans la ruelle où elle habitait, dans une banlieue de Poitiers, une famille vint s’installer dans la maison d’en face. Un couple et trois enfants dont un jeune de cinq ans.
Elle se présenta à eux ; « Vous savez, je suis en retraite, alors je suis disponible, vous pouvez me demander des services ».
Et on lui en demanda! Les deux parents travaillaient, souvent beaucoup, ne revenait pas à midi, revenant tard le soir. Elle accompagnait le plus jeune à l’école catholique, le ramenait le soir, le gardait quelques temps jusqu’à ce que les aînés rentrent. Le plus jeune n’aimant pas trop la cantine, elle le fit déjeuner à midi.
En remerciement, la maîtresse de maison l’emmenait faire quelques courses.
Une après-midi du 24 décembre, dans un centre commercial, celle-ci l’entendit se dire pour elle-même : « bah, je vais me prendre quand même une demi-bouteille de bon vin pour ce soir, c’est Noël ». Etonnée, la mère lui demanda si elle était seule en ce soir de Noël. « Bien sûr, comme toutes les fêtes ».
« Il n’en est pas question, mes parents viennent, mes enfants ont des amis de l’étranger, vous passez ce réveillon avec nous ! » et, devant ses réticences de s’inviter au dernier moment, « -quand il y en a pour quatorze, il y en a pour quinze ! »
Et voilà comment une vieille demoiselle isolée inaugura une ribambelle de fêtes familiales, car elle n’en manqua plus aucune. Et voilà comment notre famille hérita d’une grand-mère d’adoption, que le dernier fils appelait « mamie Topette », du nom de la petite chienne qu'elle avait.
Sa dernière amie habitait Marseille, et pour cela elle ne l’avait plus vue depuis vingt ans ? Qu’à cela ne tienne ! Lors d’un voyage à St Raphaël où je travaillais, ce ne fut pas long de faire un détour.
A l’école où elle emmenait notre fils, elle eut l’occasion de se faire une seconde famille d’adoption qui la prit en affection ; par la suite elle y rencontra des membres du courant charismatique catholique, et voilà de nombreuses soirées à chanter en cœur en appelant le saint Esprit sur eux!
Lorsque sa petite chienne mourut, quelques semaines après nos trois enfants l’accompagnèrent faire le tour des chenils pour en adopter une autre.
Lorsque je fus nommé secrétaire fédéral (départemental) d’un petit parti du centre gauche, elle voulut adhérer, sans que je lui demande rien. J’ai dû juste lui interdire de sortir le soir avec les autres militants pour tracter dans les boîtes aux lettres. Je la nommais secrétaire administrative départementale : étant la journée à son domicile, elle pouvait répondre au téléphone à tout moment et me laisser des messages. Elle participait à toutes les soirées de la section et de la fédération, et put se faire d’autres amis.
Le grand âge venant, il fallut envisager une maison de retraite. Les deux familles l’aidèrent à trouver la meilleure à son goût et l’aidèrent à emménager. Mais souvent le dimanche elle en était de sortie pour aller au restaurant avec l'une ou l'autre.
Nous prévînmes la directrice qu’elle n’avait aucune famille connue.
Quelques mois après son entrée, celle-ci nous dit : « pour une dame isolée qui n’a aucune famille, c’est celle qui reçoit le plus de visite de tout l’établissement ! ».
Elle décéda dans une chambre d’hôpital, paisiblement, dans son sommeil. Elle qui s’était retrouvée seule à un moment de sa vie, ne le fut pas lors de son dernier endormissement : mon épouse se trouvait à côté d’elle.
Cette histoire n’est pas un compte de fée, car cette dame a provoqué ces circonstances qui l’ont amenée à être au centre de plusieurs cercles d’amis. Elle ne s’est pas repliée sur elle. Elle ne s’est pas apitoyé sur elle-même. Et pourtant elle en avait des raisons : frères tués, mère ayant besoin de soins, famille inexistante, métier prenant aux horaires irréguliers (elle fut infirmière).
Elle a fait le premier mouvement, elle a enclenché le processus.
Nous voyant arriver dans sa ruelle si calme, car la vieille maison était inoccupée depuis des lustres, elle aurait pu maugréer « trois jeunes, ils vont faire du bruit, amener des copains, et les parents encombrer la ruelle avec chacun sa voiture ! ». Elle aurait pu s’abstenir de venir nous offrir de l’aide « on ne sait pas s’ils ne vont pas abuser ». Nous aurions pu certes être une famille ingrate ou abusive. Mais elle a « risqué le coup ».Elle aurait pu se retirer quand nos demandes s’enchaînaient un peu trop. « Au début, c’était accompagner le petit à l’école, maintenant il faut le garder le soir, puis il veut manger chez moi à midi ! ».
Elle aurait pu repousser les premières invitations de la seconde famille, les incitations à les rejoindre des charismatiques, «c’est quoi encore ces cinglés ? », se dispenser d’adhérer à mon parti « encore leur politique ! ».
Non, elle a fait le premier pas, elle s’est ouverte aux autres, elle a voulu donner, sans rien attendre en retour, et elle a reçu au décuple.
Vous vous sentez seul(e), ou seuls (car des couples se renferment aussi sur eux). Vous n’avez parlé à personne depuis longtemps ? Voilà ce qu’il vous reste à faire.
Et s’il vous plaît, pas d’excuses, ou d’objection pour se défiler. Certes, des gens à qui vous rendez des services peuvent être ingrats et abusifs, il sera temps d’en changer si c’est le cas ; des responsables d’associations bénévoles, politiques, religieuses, pourront vous décevoir, vous passerez à d’autres.
Si vous ne prenez aucun risque, il ne vous arrivera rien. Si vous ne voulez pas allumer la gazinière de crainte de vous brûler, vous ne mangerez jamais de soupe chaude.
Vincennes décembre 2013
L'HOMOSEXUALITE ET LA NATURE. LA NATURE DE L'HOMOSEXUALITE.
A l'heure où l'éventualité d'un mariage entre homosexuels entraîne tant de passions, il serait bon de se poser la question de la nature de l'homosexualité.
Or curieusement aucun penseur ne semble s'être penché sur ce problème. Certes des moralistes, des théologiens, des sociologues, des historiens, des politiques et des politologues, ne cessent de faire entendre leur voix, mais, à ma connaissance, je n'ai jamais lu d'approche fondée sur la biologie!
Je vais tenter modestement d'y répondre.
Je rappellerais avant tout cette citation que je rappelle souvent, celle de Michel Serre qui avertit que, de nos jours, aucun philosophe ne doit "philosopher" sans se servir de l'apport des sciences.
Rien dans la Nature n'est inutile. La Vie se développe au maximum possible en utilisant tous les moyens possibles. L'évolution se charge de faire disparaître toute trouvaille inutile.
Une population animale se développe au maximum sur le territoire maximal compte tenu du climat et des ressources alimentaires. Comme elle se trouve en concurrence avec d'autres populations animales, elle doit se prémunir des prédateurs.
Pour le climat, cette population peut se limiter à un domaine précis, quitte, pour s'étendre, à "inventer" une solution nouvelle (apparition d'une fourrure pour des régions plus froides, ou perte d'une pilosité pour des régions arides).
Pour les ressources alimentaires, les différentes espèces ont des solutions variées.
Les lemmings, quand ils sont trop nombreux, migrent en masse vers l'ouest -semble-t-il allant vers le soleil couchant-. S'ils rencontrent un cours d'eau, ils le traversent à la nage. Si ce cours d'eau est la mer... ils s'y noient!*
Les rats ont choisit le contrôle des naissances : le niveau de nourriture conditionne la fertilité des femelles.
Les loups et d'autres canidés sauvages, les hyènes (des mustélidés) ont choisit la hiérarchie : seule la femelle dominante a "le droit" d'avoir des chiots. Si la femelle dominante, mère de la meute, meure en étant allaitante, ou voit son lait se tarir, d'autres femelles font une grossesse nerveuse et secrètent du lait. Le propriétaires de chiennes connaissent ce phénomène!
Dans ces meutes, alors à quoi "servent" les autres mâles et femelles?
Eh bien à protéger la survie de l'espèce en participant à la chasse (ramener de la nourriture) et à lutter contre les prédateurs (si le loup connaît peu d'ennemis, les hyènes font l'objet d'un régal pour les lions qui attaquent les individus isolés).
C'est là qu'intervient la troisième nécessité: se protéger des prédateurs.
Contre cette obligation alimentaire et de défense, l'espèce humaine a choisi plusieurs solutions.
La première hélas est la guerre! Tuer d'autres populations pour s'emparer d
La seconde est... l'homosexualité!
On estime actuellement que les tendances homosexuelles, chez l'homme ainsi que chez la femme, avoisinent 10 % de la population. Si les estimations étaient plus basses il y a encore peu, c'est que cette orientation était une perversion jugée hors nature, réprouvée moralement et parfois pénalement -voir Oscar Wilde qui fut emprisonné et Turing, le génie inventeur de la logique qui a permis l'apparition de l'informatique, préferra se suicider que d'être condamné-, et que peu de personnes osaient l'avouer.
Ainsi dix pour cent des individus d'une société étaient voués par la Nature à rester stériles, donc une réserve pour les combattants permettant de mourir au combat, une réserve pour les femmes qui pouvaient remplacer les mères décédant avant l'autonomie des enfants. Et ce au prix d'une économie de nourriture (une population se reproduisant moins épuise moins vite les ressources alimentaires).
Ainsi l'homosexualité n'est ni perverse ni hors nature, puisqu'elle a été inventée dans un but de survie, et conservée au cours des âges car utile.
Maintenant que l'espèce humaine sait produire suffisamment de ressources et se prémunir des prédateurs, sa persistance peut poser question. Peut-être va-t-elle disparaître.
Mais cette connaissance de la nature de l'homosexualité entraîne deux conséquences:
-moralement l'homosexualité n'est en rien condamnable, car naturelle. Autant être condamnable d'être blanc quand on vit dans le septentrion, et noir quand on vit sous les tropiques...
-il s'agit d'une tendance innée et implacable, aussi est-il inutile de vouloir aller contre ses désirs pour un homosexuel, que de tenter de "redresser" un homosexuel... Autant empêcher un homme qui a faim de se nourrir...
Cette conception de l'homosexualité est utile pour accepter l'autre en tant qu'homosexuel, ou à l'homosexuel pour s'accepter lu-même, elle n'est en revanche pas utile pour résoudre le problème sociétal actuel du mariage homosexuel, de l'adoption homoparentale, et de la refonte du code civil, hélas...
*contrairement à ce qu'on a pu interpréter, les lemmings "ne se suicident pas"!
**un missionnaire de l'époque s'étonnait que dans certaines îles, les femmes avaient un dialecte différent des hommes... et pour cause!
Addendum : la polygamie obéit au même lois biologiques: dans une société guerrière, et toute société était guerrière à l'origine, ne serait-ce que pour se défendre d'autres groupes, il était de nécessité que les hommes morts au combat voient leurs femmes épousées par d'autres hommes déjà mariés. Un homme peut féconder plusieurs femmes en peu de temps, celles-ci mettent neuf mois à faire un enfant et restent de longs mois encore stériles si elles allaitent.
Maintenant que les sociétés ne sont plus guerrières, la polygamie n'a plus lieu d'être...
La coutume de tuer les hommes ennemis, d'épargner les femmes et de les violer découle du même principe: en tuant les hommes, on élimine d'éventuels combattants revanchards, en violant leurs femmes, on permet la repopulation... Ainsi, même constituée de groupes ennemis, l'espèce humaine survit. La Nature est pratique... et cruelle.
Addendum 2. Etant hétérosexuel, il ne s'agit en rien d'un plaidoyer pro domo..;
Vincennes décembre 2012
L'asexualité.
Complétant et confirmant mon point de vue antérieur, un article scientifique récent (Anthony F. Bogaert, « Asexuality: prevalence and associated factors in a national probability sample », Journal of Sex Research, 2004) dénombre 1 % de personnes asexuelles dans la population mondiale. Asexuelles, c'est à dire ne ressentant aucune envie d'avoir des relations sexuelles. Point important : ces personnes ne sont pas sans émotions, mais sont sujettes à des amours platoniques.
Ces 1 %" renforcent la réserve pour la défense de la tribu et le remplacement des mères mortes des 10 % d'homosexuels. CQFD.
Vincennes décembre 2013
Être optimiste et gai ?
Être optimiste est vital pour... votre vitalité! Toutes les études scientifiques concordent sur ce fait. Être gai maintient le santé et l'efficacité.
Mais là encore, devant l'étendue de la misère dans ce monde, où la moitié au moins des humains souffre et où pour certains la vie est un enfer, persister à être gai et optimiste semble ressortir d'une béatitude niaise ("l'imbécile heureux") et d'un égoïsme avéré.
Alors faut-il se morfondre en permanence?
Posez-vous ces questions, et y répondez sans détour:
-le fait de me flageller mentalement sur le malheur des autres à cent mille lieues d'ici va-t-il réduire d'un iota le malheur d'une seule personne qui se trouve là-bas?
-est-ce en jeûnant et refusant un repas amical que je vais augmenter d'un gramme la ration d'un petit Somalien que les seigneurs de la guerre font mourir de faim?
-est-ce que moi seul ici je puis empêcher la mutilation des petites filles en Afrique, la mise à mort de centaines de femmes en Inde, Pakistan, par aspersion d'essence; la lapidation de milliers d'autres en Afghanistan et en Somalie; le dépérissement par hygiène insalubre, manque d'eau potable de millions d'enfants?
Non, ici-et-maintenant et seul, vous n'y pouvez rien de rien!
Méditer cette anecdote chinoise :
Confucius (Kon Fou Tseu) allait prêcher de village en village, juché sur son buffle.
Un jour, dans un village, trois jeunes gens l'attendaient.
"Maître, dîtes-nous comment faire le bonheur du monde?" (les jeunes gens sont toujours ambitieux).
"Facile!" répondit Confucius.
Etonnement des jeunes gens!
"C'est simple, poursuivit le Maître : efforcez-vous chaque jour de répandre un tout petit peu de bonheur à ceux qui vous entourent. Si tous s'y efforcent, le bonheur se rependra de proches en proches par contagion dans le monde entier!"
Alors cessez de culpabiliser : prenez votre part de la tâche : rendez les gens heureux autour de vous, donnez votre part aux organisations caritatives, votez pour les partis et les personnes qui participent de cette orientation, lutter contre toutes les injustices, quite parfois à en subir des conséquences désagréables("le courage, disait JF Kennedy, c'est de faire ce qu'on doit faire, quand il faut le faire, sans s'interroger sur les conséquences qui peuvent survenir". Et il payé de sa personne).
Vous pourrez en plus certes, vous engager vous-même (associations caritatives, partir en coopération, participer à des actions politiques etc.), mais, même à un petit niveau, faîtes votre devoir d'homme, et jouissez sans remord de la vie!
En étant optimiste et gai, vous renforcez votre vitalité et deviendrez plus actifs et disponibles pour lutter contre les injustices de ce monde.
Curieusement ou paradoxalement, l'immense philosophe Spinoza déclarait dans son Éthique que la meilleure chose pour un être était de lutter pour sa propre survivance et que cela lui apporterait la "laetitia"*. mais attention, Spinoza nous recommande de suivre notre propre nature, (Deus sive Natura, toujours), qui inclut l'altruisme, naturel chez l'homme.
*traduire laetitia chez Spinoza par "béatitude" me semble être une contresens ridicule.
Vincennes février 2013
Comment faire un bon repas et bien digérer ?
Vous avez décidé de faire "une petite bouffe" entre amis, ou un véritable repas luxueux dans un restant étoilé pour fêter un événement familial ? Mais vous n'êtes pas satisfait au fond de vous-même car tant de personnes souffrent de la faim, y compris ces SDF que vous allez croiser sur le chemin de ce restaurant ?
La solution est simple: vous ne pourrez à vous seul résoudre le problème de la famine mondiale, ni celle de votre pays! Mais en vous rendant à ce repas, donnez au premier marginal rencontré et mendiant sa pitance une bonne participation, proportionnelle à ce que vous allez dépenser ce soir. Votre inconscient va se mettre au travail. Au fond de vous toute culpabilité disparaîtra, et vous aurez une bonne soirée en famille ou entre amis, et une bonne nuit. Vous aurez résolu le problème à votre niveau. Et l'inconscient collectif vous donnera votre récompense.
Vincennes février 2013
Divorce, séparation, abandon par le conjoint.
Maintes et maintes fois j’ai entendu des amis, des membres de ma famille, se répandre en plaintes : « nous avons vécu si longtemps l’un pour l’autre, nous avons réalisé tant de choses ensemble, subi et surmonté tant d’épreuves, mis au monde et élevé des enfants, pour en arriver là ! Tout cela est gâché, annihilé ! Ma vie d’hier et d’aujourd’hui n’a plus aucun sens ! »
Eh bien NON !
La vie et ce qu’on en fait n’est pas une carrière militaire ou de fonctionnaire : on ne vit pas pour un accroissement permanent, linéaire, une montée jusqu’aux plus hauts grades ou fonctions. La vie et ce que nous en faisons n’est pas un investissement industriel ou une campagne militaire, qui doivent se terminer par un aboutissement suprême. Un divorce n’est pas l’échec au grade de général, au rang de ministre, n’est pas une faillite ou une ruine, ni un Waterloo annihilant des Austerlitz, Iéna, Arcole, Marengo !
« Notre patrimoine, ce sont nos souvenirs » (Romain Gary). Les moments heureux que nous avons vécus, personne, pas même Dieu ! , ne peut faire qu’ils n’aient jamais été ! Ce que nous avons construit de positif, rien ni personne ne peut retourner dans le passé pour le détruire.
Vous avez vécu heureux vingt ans ? Votre personnalité s’est magnifiée par l’amour vingt ans ou plus ? Voilà un bon patrimoine ! Gardez-le.
Repartez sur de nouvelles bases, sans rancunes, sans rancœur. Votre avenir n’en sera que meilleur !
Ce que vous avez pu construire, personne ne peut le détruire, mais seule une personne peut le déconstruire, et c’est Vous.
Vincennes février 2013
Thomas d'Aquin et Spinoza.
Thomas d'Aquin : << Nous n'offensons Dieu que dans la mesure où nous agissons contre notre
propre bien >>, comme aurait Baruch ... (ou vice-versa ?).
L'existence de l'Univers et la conscience.
Dans un affrontement télévisé, Pierre Jacquard, le généticien esprit-fort bien médiatique, rabroua une personne qui s'i nterrogeait sur la vie au-delà de la mort, par une phrase bien sentie: "il y a bien d'autres questions bien plus interressantes à se poser que celle-ci!".
Eh bien Monsieur Jacquard, qui pensiez que vos compétence en génétique vous permettaient d'assèner des jugements implacables sur tous les sujets, vous aviez tord! La persistance de la conscience après la mort matérielle est LA question essentielle !
En effet l'univers matériel n'existe que parce qu'une entité en a conscience. Dans le désert, le sable, les rochers, n'existent pas s'il n'y a personne pour les regarder. Quand un arbre se casse et s'effondre au plus profond d'une forêt vierge, cette brisure et cette chute font-elles du bruit ? Non ! Ils ébranlent l'air et le sol et c'est seulement si une oreille humaine est frappée par ces vibrations de l'air et du sol que ces vibrations deviennent bruit. Uranus, Neptune, Pluton, et le merveilleux spectacles de leurs satellites n'avaient personne pour en prendre conscience avant le XIXè siècle. C'étaient des cailloux se déplaçant dans le vide.
Ils étaient (essence) mais n'existaient pas (existence).
Jean-Paul Sartre, le "pape" de l'existencialisme -en fait le décalqueur de Heidegger-, évoque ce fait quand le personnage principal de La Nausée se demande si un caillou qu'il tient dans sa main n'a pas d'existence que par le fait même qu'il le tient, tout en restant par essence un caillou.
L'espèce humaine a le seul privilège d'avoir une claire conscience d'elle-même et de l'Univers. Elle le contemple, lui donne vie.
Je donne vie à l'Univers. Si ma conscience disparaît à ma mort, mon univers disparaît. Je ne me souviendrai même plus avoir existé, ou qu'il y eu
des êtres et mondes à contempler. Certes mes enfants et tous ceux qui me survivront continueront à donner vie à l'Univers. Ils auront, et leurs univers, le même destin, et transmettront la
vie à l'Univers. Mais jusqu'à quand ?
Car l'espèce humaine (et toutes les autres espèces) est vouée à disparaître.
Elle l'a déjà failli à plusieurs reprises dans la préhistoire. Elle l'a failli dans l'Histoire récente : lors de l'équilibre par la terreur atomique elle est passée près d'une guerre nucléaire plusieurs fois. Cette guerre aurait entraîné la disparition de l'espèce humaine non pas tant par les dégats directs des explosions que par "l'hivers nucléaire" qui aurait suivi à cause des poussières obstruant la lumière solaire, et l'empoisonnement général de l'athmosphère par les éléments radioactifs.
Si cette menace nucléaire semble s'éloigner de nous -mais que penser de la Chine, l'Iran et d'autres-, le réchauffement climatique pourra la remplacer ! Si l'on
en croit les climatologues, le Magheb rapidement aura l'aspect du Sahara, l'Europe du Sud celui du Maghreb, puis il y aura des palmiers et de la vigne en Norvège... avant que toute la planète
ne devienne un Sahel. Mais l'espèce humaine aura déjà disparu car les innombrables populations africaines auront envahi l'Europe pour leur survie, et les migrations continueront avant que ne se
déclenche la grande guerre "civile" de l'Humanité et que les épidémies n'exterminent les survivants.
De toute façon elle doit disparaître quand le Soleil, perdant de sa masse et se dilatant, va transformer la Terre, puis Mars, les satellites habitables de Jupiter ou Neptune, en de simple cailloux brûlants. Emigrer de la Terre pour se rendre sur ces corps après les avoir rendus habitables ne fera que retarder l'échéance...
Quant à la dilatation de l'espace par l'expension de l'Univers, jointe à l'augmentation inéluctable de l'entropie (bien plus inéluctable que le réchauffement climatique...), elle transformera l'Univers en une soupe froide.
Donc, inéluctablement la forme la plus haute de la conscience va disparaître, si cette conscience ne peut exister que par l'entremise d'un organisme biologique.
Quand je serai mort, l'univers pour moi n'existera pas et n'aura jamais existé. Quand nous serons tous morts ainsi que nos descendants, l'Univers n'existera plus et n'aura jamais existé !
Donc si la conscience ne survit pas à la mort, l'Univers n'existe pas !
Monsieur Jacquard, cette question est bien fondamentale.
Addendum 1. Le temps n'étant qu'une variable relative et attachée à un événement immanent, il est justifié d'énoncer : si la conscience ne survit pas à la mort, quand toute conscience disparaîtra, l'univers n'existera plus, n'aura jamais existé.
Si alors l'univers existe ici et maintenant, c'est que la conscience survit à la mort !
CQFD aurait conclu Spinoza.
Addendum 2. Encore la physique quantique ! Les physiciens en sont venus à supposer que toute particule physique, toute onde, tout événement dans notre monde, n'existent en tant que tels que parce que nous les observons et en sommes conscients. C'est notre conscience qui crée le monde.
Chacun d'entre nous crée son monde, et c'est la mise en relation de toutes nos consciences qui crée l'Univers cohérent dans lequel nous vivons ensemble.
Où l'observation physique rejoint et conforte la réflexion.
Vincennes février 2014