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Publié par René Mettey

A l'heure où l'éventualité d'un mariage entre homosexuels entraîne tant de passions, il serait bon de se poser la question de la nature de l'homosexualité.

Or curieusement aucun penseur ne semble s'être penché sur ce problème. Certes des moralistes, des théologiens, des sociologues, des historiens, des politiques et des politologues, ne cessent de faire entendre leur voix, mais, à ma connaissance, je n'ai jamais lu d'approche fondée sur la biologie!

  

Je vais tenter modestement d'y répondre.

Je rappellerais avant tout cette citation que je rappelle souvent, celle de Michel Serre qui avertit que, de nos jours, aucun philosophe ne doit "philosopher" sans se servir de l'apport des sciences.

 

Rien dans la Nature n'est inutile. La Vie se développe au maximum possible en utilisant tous les moyens possibles. L'évolution se charge de faire disparaître toute trouvaille inutile.

 

Une population animale se développe au maximum sur le territoire maximal compte tenu du climat et des ressources alimentaires. Comme elle se trouve en concurrence avec d'autres populations animales, elle doit se prémunir des prédateurs.

Pour le climat, cette population peut se limiter à un domaine précis, quitte, pour s'étendre, à "inventer" une solution nouvelle (apparition d'une fourrure pour des régions plus froides, ou perte d'une pilosité pour des régions arides).

Pour les ressources alimentaires, les différentes espèces ont des solutions variées.

Les lemmings, quand ils sont trop nombreux, migrent en masse vers l'ouest -semble-t-il allant vers le soleil couchant-. S'ils rencontrent un cours d'eau, ils le traversent à la nage. Si ce cours d'eau est la mer... ils s'y noient!*

Les rats ont choisit le contrôle des naissances : le niveau de nourriture conditionne la fertilité des femelles.

Les loups et d'autres canidés sauvages, les hyènes (des mustélidés) ont choisit la hiérarchie : seule la femelle dominante a "le droit" d'avoir des chiots. Si la femelle dominante, mère de la meute, meurt en étant allaitante, ou voit son lait se tarir, d'autres femelles font une grossesse nerveuse et secrètent du lait. Le propriétaires de chiennes connaissent ce phénomène!

Dans ces meutes, alors à quoi "servent" les autres mâles et femelles?

Eh bien à protéger la survie de l'espèce en participant à la chasse (ramener de la nourriture) et à lutter contre les prédateurs (si le loup connaît peu d'ennemis, les hyènes font l'objet d'un régal pour les lions qui attaquent les individus isolés).

C'est là qu'intervient la troisième nécessité: se protéger des prédateurs.

 

Contre cette obligation alimentaire et de défense, l'espèce humaine a choisi plusieurs solutions.

La première, hélas, est la guerre! Tuer d'autres populations pour s'emparer de ses victuailles et de son territoire, et même mieux les réduire en esclavage. Les indiens caraïbes en ont été le plus parfait exemple. Ne connaissant pas la culture, ou ne voulant la pratiquer, ils allaient d'îles en îles pour les conquérir et en manger les hommes. Les femmes étaient gardées pour faire des enfants**. Quand il n'y avait plus personne à manger, les hommes changeaient d'îles.Toutes les populations ont eu recours à cette pratique de la guerre. L'Afrique noire, surpeuplée compte tenu de ses ressources alimentaires, continue de le faire.

 

La seconde est... l'homosexualité!

On estime actuellement que les tendances homosexuelles, chez l'homme ainsi que chez la femme, avoisinent 10 % de la population. Si les estimations étaient plus basses il y a encore peu, c'est que cette orientation était une perversion jugée hors nature, réprouvée moralement et parfois pénalement -voir Oscar Wilde qui fut emprisonné et Turing, le génie inventeur de la logique qui a permis l'apparition de l'informatique, préferra se suicider que d'être condamné-, et que peu de personnes osaient l'avouer.

Ainsi dix pour cent des individus d'une société étaient voués par la Nature à rester stériles, donc une réserve pour les combattants permettant de mourir au combat, une réserve pour les femmes qui pouvaient remplacer les mères décédant avant l'autonomie des enfants. Et ce au prix d'une économie de nourriture (une population se reproduisant moins épuise moins vite les ressources alimentaires).

 

Ainsi l'homosexualité n'est ni perverse ni hors nature, puisqu'elle a été inventée dans un but de survie, et conservée au cours des âges car utile.

Maintenant que l'espèce humaine sait produire suffisamment de ressources et se prémunir des prédateurs, sa persistance peut poser question. Peut-être va-t-elle disparaître.

 

Mais cette connaissance de la nature de l'homosexualité entraîne deux conséquences:

-moralement l'homosexualité n'est en rien condamnable, car naturelle. Autant être condamnable d'être blanc quand on vit dans le septentrion, et noir quand on vit sous les tropiques...

-il s'agit d'une tendance innée et implacable, aussi est-il inutile de vouloir aller contre ses désirs pour un homosexuel, que de tenter de "redresser" un homosexuel... Autant empêcher un homme qui a faim de se nourrir...

 

Cette conception de l'homosexualité est utile pour accepter l'autre en tant qu'homosexuel, ou à l'homosexuel pour s'accepter lu-même, elle n'est en revanche pas utile pour résoudre le problème sociétal actuel du mariage homosexuel, de l'adoption homoparentale, et de la refonte du code civil, hélas...

 

 

 

*contrairement à ce qu'on a pu interpréter, les lemmings "ne se suicident pas"!

**un missionnaire de l'époque s'étonnait que dans certaines îles, les femmes avaient un dialecte différent des hommes... et pour cause!

 

Addendum : la polygamie obéit au même lois biologiques: dans une société guerrière, et toute société était guerrière à l'origine, ne serait-ce que pour se défendre d'autres groupes, il était de nécessité que les hommes morts au combat voient leurs femmes épousées par d'autres hommes déjà mariés. Un homme peut féconder plusieurs femmes en peu de temps, celles-ci mettent neuf mois à faire un enfant et restent de longs mois encore stériles si elles allaitent.

Maintenant que les sociétés ne sont plus guerrières, la polygamie n'a plus lieu d'être...

La coutume de tuer les hommes ennemis, d'épargner les femmes et de les violer découle du même principe: en tuant les hommes, on élimine d'éventuels combattants revanchards, en violant leurs femmes, on permet la repopulation... Ainsi, même constituée de groupes ennemis, l'espèce humaine survit. La Nature est pratique... et cruelle.

 

Addendum 2. Etant hétérosexuel, il ne s'agit en rien d'un plaidoyer pro-homo prodomo...

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