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Publié par René Mettey

Je me rends compte que j'ai assez peu été généreux avec mes lecteurs, permanents ou occasionnels, dans mon dernier post sur Marie.

Avec l'accord de l'éditeur, je vous donne un court extrait (mais un peu plus long que dans les "pages" ci-contre) du chapitre :

Marie, vierge et mère.

           Il est difficile de ne pas voir la grande figure de Marie, "Θεοτόκος" (théotocos : "qui donne naissance à Dieu"), déesse elle-même pour les catholiques qui la déclarèrent corédemptrice de l’humanité  avec le Christ  – rétablissant de facto, volens nolens, le polythéisme – comme l’incarnation ultime et sublime des éternelles figures de la grande déesse-mère.

            Marie est en fait la mère éternelle, la "materia prima", la matérialité initiale apparue en premier à la création, que les ésotéristes ont représentée sous la forme d’une vierge noire, cette vierge noire que l’on retrouve dans quantité d’églises, et qui pose tant de problèmes à tant de clercs...

            Marie est à la fois vierge et mère car infécondée et source de tout. Infécondée par la Matière, mais fécondée par l’Esprit.

            En priant Marie, le catholique  – romain ou orthodoxe –  prie le souvenir de cette jeune fille Myriam devenue mater dolorosa pour toute l’humanité pour tous les temps. Toutes les femmes (1) se retrouvent en elle, tous les hommes se reposent sur le sein de leur mère.

   1. Swami Ramdas (Carnets de pèlerinage. Albin Michel),.le mystique hindou, interpellait "ami" tout homme, et "mère" toute femme, stérile  et fillette  y compris, car toute femme est source de vie, qu'elle donne cette vie et l'amour maternel matériellement ou pas.

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            Marie est la nature féminine de Dieu, cette nature féminine que les Hébreux et Israélites ont fait disparaître en oubliant Ashera, la parèdre de YHWH. Pourtant, « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa; homme et femme il les créa ».

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           Quand je suis en peine, qui prié-je ? Le Père ? Il va certes me considérer avec bienveillance  – comme un fils prodigue –, mais va me susurrer « sois fort, supporte, tu es un homme, le sommet de ma création !». Le Fils ? « souffre comme j'ai souffert, à cause de toi, et en rachat de tes péchés et de tous les autres  » ! Le Saint-Esprit ? « analyse ce qui te fait souffrir et vois comment le supporter »! Mais Marie est la seule qui me réconforte sur son sein sans rien dire comme ma mère le faisait. Quand un être fait appel à  Marie, il fait appel à sa mère.    

            Jacques Duquesne ("Marie", Plon, 2004) relève : « Voici le paradoxe, brûlant : ce nom presqu'absent des Évangiles, à peine mentionné dans le Credo […], a été donné à des dizaines de millions de petites baptisées, voire à de jeunes garçons. Il a aussi été conféré à de multiples églises, chapelles et autres lieux de culte, et même à des villes et des villages ». Il continue, lyrique, « bien plus, cette quasi-inconnue a été représentée de toutes les manières et sans elle l'histoire de l'art serait tout autre. Car cette femme, ignorée des auteurs de son temps [..] a été  –est toujours – priée par des millions d'hommes et de femmes. Des milliers de miracles lui sont attribués. Aucune personne au monde n'a inspiré autant d'hymnes, de cantiques, de poèmes, de récits ».

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           Seule Myriam bar Joachim a été élevée à ce point dans toute l'histoire du monde.

            Seule, elle a pu être représentée sous toutes les apparences et identifiée à toutes les femmes.

 

 

 

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